Critique PaRappa the Rapper Remastered

Critique PaRappa the Rapper Remastered

Note de l'auteur

PaRappa the Rapper, c’était il y a vingt ans sur PSONE. Le genre de souvenir un peu ému d’une licence japonaise qui a su convaincre son petit monde en devenant le pionnier de toute une gamme de jeux musicaux. Taiko no Tatsujin, Beatmania voire GuitarFreaks, autant de titres qui découlent de ce petit chien rappeur au design enfantin, faisant vibrer à travers ses chansons nos petits cœurs mélodieux. 20 ans plus tard, qu’en reste-t-il ?

parappa-the-rapper-remastered-screen-02-ps4-eu-06dec16C’est quand on lance ce Remaster qu’on se prend violemment deux décennies dans la tronche, aussi étourdissant qu’une pique vocale qui ne pourrait jamais rimer avec « géniale ». Certes, le graphisme des niveaux est boosté à son maximum pour un joli 4K qui sied parfaitement aux amateurs de belle technologie, et qui ne feront pas d’allergies en voyant des personnages tout plats balancer quelques lyrics sur des rythmes endiablés. Évidemment, c’est un style qui ne convient pas à tout le monde, mais force est de constater que le graphisme atypique de la série n’a pas perdu de sa superbe pour les amateurs du genre. On sera beaucoup moins clément concernant les cinématiques, reléguées à de vulgaires vidéos toutes compressées et entourées d’une mosaïque « cheesy », bien plus utiles pour éclater la rétine que pour véritablement mettre en avant une « narration » qui a pris un sérieux coup de vieux. On rigolera devant la stupidité et l’extravagance des scènes, mais tout ça est une autre époque.

PaRappa-the-Rapper-Remastered-PCLà où ça coince, c’est bien plus en termes de gameplay. Le jeu original était affreusement difficile, demandant au joueur une rythmique particulière, bien plus proche d’un tempo parlé que d’une mélodie classique. Appuyer sur la touche au bon moment n’est pas aussi simple, puisque même en se basant sur la musique, on constatera avec effarement l’effondrement de notre score entraînant l’irrémédiable « game over ». Se baser sur un rythme particulier est simplement une question d’apprentissage, mais jamais PaRappa the Rapper n’explique au joueur pourquoi il a été mauvais. On aura beau appuyer au même moment sur la touche adéquat deux fois de suite, la première fois sera une réussite, l’autre une cuisante erreur. Rien dans le jeu ne permet de voir pourquoi ça ne passe pas. Le Remaster se contente de reprendre l’interface originale au pied de la lettre : une barre très austère n’affichant même pas la marge de manœuvre (s’il y en a une) qui aurait pu nous aider dans les situations difficiles. Résultat : on appuie sur les touches à peu près au bon moment en priant pour que notre score ne tombe pas dans le « Bad ». Et quand on recommence le premier niveau pour la dixième fois sans trop comprendre pourquoi, on en vient à pester contre un système de jeu bien trop aléatoire pour être honnête.

PREVIEW_SCREENSHOT2_133583Et c’est là la grande faute du Remaster : on comprend la volonté de restituer l’expérience de jeu pour ne pas salir la mémoire de ceux qui ont travaillé sur le titre, mais un mode supplémentaire plus adapté, des options permettant le calibrage des touches ou une meilleure interface auraient grandement aidé à apprécier le jeu à sa juste valeur. En bref, des apports que le genre a amenés ces vingt dernières années, et qui auraient été fort utile pour les jeunes joueurs découvrant la licence. Rien qu’un tutoriel plus éloquent que celui présent dans le menu du jeu aurait vraiment été appréciable. Le jeu n’est pas spécialement long puisque composé uniquement de six chansons (excellentes, par ailleurs), et on se dit que c’est la difficulté abrutissante du titre qui fabrique sa durée de vie. Mais le jeu préfère s’enfermer dans son concept dépassé, s’offrant simplement un lifting graphique des différents niveaux, sans jamais se remettre en question.

PREVIEW_SCREENSHOT3_133583PaRappa the Rapper Remastered aurait pu être l’occasion pour Sony de remettre sa licence sur le devant de la scène pour la faire découvrir aux plus jeunes. Malheureusement, il se contente d’offrir un joli écrin pour un témoignage du passé bien trop daté et reposant sur un système de jeu beaucoup trop perfectible qui rebutera bon nombre de joueurs. Au lieu de proposer de nouvelles choses et un vrai renouveau du genre qui n’a pas franchement évolué depuis la dernière tentative « Guitar Hero/Rock Band », PaRappa the Rapper Remastered est juste là pour rappeler qu’il a été le pionnier d’un genre récent. Mais comme tous les pionniers, il a fallu essuyer les plâtres. On est bien content de retrouver PaRappa, Sunny Funny, Katty Kat ou le culte Chop Chop Master Onion et leurs chouettes musiques, mais se farcir cet horrible système de jeu qui donne l’impression d’être incapable d’aligner trois rythmiques correctement sans te dire pourquoi, c’est non !

Parappa the Rapper Remastered
Éditeur : Sony
Prix : 15 euros

 

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