Potato Thriller: hommage et chips

Potato Thriller: hommage et chips

Note de l'auteur

« Ce n’est pas le plus grand jeu d’horreur au monde, non. Ce n’est qu’un hommage.* » Il a suffi de quelques mots empruntés à Tenacious D pour nous laisser entrevoir le potentiel de ce jeu, en matière de grosse poilade. Bon, le titre constituait déjà un indice de taille, certes… mais il fallait une certaine dose de goût pour la farce et l’absurde pour oser malgré tout se frotter à un jeu qui pouvait abuser des ficelles du gameplay d’épouvante type Five Nights at Freddy’s et procurer quelques sueurs froides inattendues. Alors, flippe ou pas flippe ?

Potato Thriller DébutChose certaine, Potato Thriller ne vous fait pas attendre. Immédiatement dans le bain (d’huile) du suspens, vous plongez en vue subjective. Une pièce mal éclairée, des tableaux, et en préambule, l’annonce à la radio concernant un dangereux Monsieur Patate vindicatif, adepte de la transformation en chips de ses victimes. À cet instant-là, vous vous dites que vous arborez une bonne tête de victime… mais rien n’est si simple et vous connaîtrez les couloirs et les tableaux de la zone de départ par cœur avant d’entraver quoi que ce soit au déroulement du jeu.

L'helipear de potato Thriller

Bon, pour commencer, on veut que vous saisissiez bien une chose : l’homme-patate aime vous faire peur, apparaître à tout moment, vous exploser au nez, et rien ne saurait l’en empêcher. Vous êtes piégés, obligés de dérouler un scénario incompréhensible, selon un gameplay tellement renouvelé qu’on peut penser qu’il n’y en a tout simplement pas, à dire vrai. OK, mais Pourquoi ?

’cause this is Thriiiilleeeeeer, Potato thriiiiiller niiiight!

Potato Thriller Source NoseParce que ce « P.T. » est avant tout un hommage, comme annoncé dans la phrase d’accroche, à un autre « P.T. », initiales pour Playable Teaser. Un vibrant hommage en réalité — adoptant l’environnement et le principe de boucle de cette « bande-annonce jouable » sortie sur PS4 en 2014 annonçant un futur jeu de la licence Silent Hill — dans sa première partie du moins. En deux mots, le Silent Hills évoqué est un projet avorté, dirigé par Hideo Kojima et Guillermo del Toro, dont le personnage principal adoptait les traits et la voix de Norman Reedus. Ce devait être le 9e opus de la série, annoncé via cette démo gratuite à la première personne, faisant office de teaser et téléchargeable depuis le PlayStation Store. Sans insinuer que Potato Thriller soit au niveau du « PT » de référence, il faut reconnaître que l’ambiance de départ fonctionne parfaitement pour peu que vous lui laissiez une petite chance, avec le même principe de couloirs, manque de lumière, pièces bizarres…

potato_thriller_blague

Oui, mais aussi parce que Samer Khatib (aka SnowConeSolid, pseudo qui ne signifie rien mais qui « est cool », en tout cas, c’est lui qui le dit), le « papa » de cette « patate de l’angoisse » est un créateur multifonctions de jeux indépendants qui maîtrise (plus ou moins) tous les postes nécessaires à la fabrication d’un jeu vidéo. Parce que c’est un sacré passionné qui compense ses lacunes (provisoires, on n’en doute pas) par un humour génial (oui, enfin, parfois un peu gras…), un goût douteux et une volonté de surprendre tout à fait louable. C’est réussi pour le prologue et les deux tiers du jeu, ça s’essouffle légèrement sur la fin quand les niveaux se veulent plus sérieux, ou en tout cas, « challenging ». Et si on peut se montrer sceptique quant aux choix graphiques, on se régale des nombreux rebondissements, des astuces précieuses des plages de chargement, mais aussi des dialogues surréalistes. On évitera d’entrer dans les détails afin de ne rien gâcher de ce jeu dont la surprise (plus ou moins agréable) est le véritable moteur. On se contentera d’affirmer que ça vaut le détour et que celui qui n’a pas trois heures à perdre dans ce jeu aussi hilarant que WTF me jette la première patate !

Bon goût, mauvais goût, une chose est sûre, vous allez frire ! (Huhuhu !)

Potato Thriller

Créé par SnowConeSolid
Édité par
Black Shell Media

* « This is not the greatest horror game in the world, no. This is just a tribute. ». En référence à la chanson Tribute de Tenacious D, le groupe de Jack Black, hommage croisé au rock progressif et aux nanars, mais je vais m’arrêter là parce que c’est une note de bas de page et si je commence à citer The Pick of Destiny, on n’a pas fini, alors, je vous laisse chercher, si vous ne connaissez pas…

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