#Critique Saint Seiya – Saintia Shô (T. 7)

#Critique Saint Seiya – Saintia Shô (T. 7)

Note de l'auteur

1507-1Se plonger dans un nouveau tome de Saintia Shô, ou de n’importe quel titre tiré de la licence Saint Seiya, c’est un peu comme vivre Un jour sans fin. On prend les mêmes personnages, les mêmes intrigues, la même dynamique et on recommence encore et toujours. La seule différence notable avec le film culte d’Harold Ramis, c’est qu’avec Saint Seiya, on ne peut rien modifier ou améliorer au fil des boucles pour rendre l’expérience plus prenante et jouissive, au contraire, on se retrouve spectateur de la déliquescence d’un mythe, un monde qui s’effondre un peu plus à chaque fois. Le cosmos est en berne.

 

Après s’être retapé la bataille des 12 maisons du zodiaque, en mode super éclair, voilà que la déesse Eris revient faire des siennes. Et comme le veut la tradition St Seiyaesque, elle n’est pas de retour dans le corps du premier pignouf venu. Qu’ils sont cruels ces dieux de l’Olympe, ils ne peuvent pas s’empêcher de se réincarner dans les frères et sœurs de nos héros. Genre, ils le font exprès ! Voilà donc Eris de retour dans le corps de la sœur de Shôko, notre jeune saintia en carton pâte et au charisme d’huître, et elle n’est pas revenue seule. Avec elle, elle a ramené ses terrifiantes Dryades et en a également profité pour ramener à la vie, Saga des Gémeaux pour… Pour… Bah, en fait, on ne sait pas vraiment pourquoi, vu que, d’une part, cela ne suit absolument pas les événements de la série d’origine et que d’autre part, il ne sert strictement à rien. Tant et si bien qu’on en arrive à l’oublier, lui et son inutile combat de mille jours face à Aiolia. Parce que ouais, le chevalier du Lion est également de la partie pour assurer le fan-service, ainsi que Mü du Bélier et Milo du Scorpion. Bref, toute la petite bande des survivants de la bataille du Sanctuaire. Et dans tout ça, la petite Shôko tente de défendre Athéna comme elle le peut, dans une millionième variation sur le thème : « Comment sauver une gourdasse qui n’arrête pas de se faire avoir par le premier dieu venu ?! ».

 

qwl1ydlc8naxyduplvncL’électroencéphalogramme est parfaitement plat, la licence Saint Seiya est définitivement morte. OK, rien de nouveau, sauf qu’ici, on atteint le niveau zéro tant il ne se passe rien. Il est où le souffle épique ? Ils sont où les personnages badass et charismatiques ? Elle est où la putain d’histoire un tant soit peu originale ?! Il est finalement assez drôle de constater que chaque spin-off/suite/prequel s’est planté pour des raisons différentes. Épisode G a très vite versé dans le total hors-sujet, tant dans l’esprit que dans le graphisme, Next Dimension est devenue une improbable parodie et caricature d’elle-même et Saintia Shô, malgré une idée de départ intéressante, n’a pas su s’affranchir de son modèle. Reste donc un objet vide que l’on traverse et au bout duquel il ne reste rien ou presque. On revit ad nauseam les mêmes combats fratricides, les mêmes rengaines devenues presque des automatismes de la part de personnages dont l’aura a été réduite à néant. Vous vous souvenez l’époque où les chevaliers d’or avaient la classe, comme chacune de leurs interventions avait quelque chose de presque religieux… ?! Aujourd’hui, il n’en reste rien ! Ces pauvres chevaliers d’or ont tellement été usés et abusés qu’ils sont aujourd’hui l’ombre d’eux-mêmes. Le frisson n’est plus là et leurs apparitions nous font autant d’effet que de voir Pikachu sortir d’une Pokéball, c’est dire… Au milieu de ce rien intersidéral, je retiendrai néanmoins un moment bien « what the fuck » où une saintia débarque d’on ne sait où sur une grosse bécane pour secourir Shôko… Ouais, ouais, carrément, elle arrive avec son armure sur une Harley… Assurément l’un des plus gros moments de gêne de la licence, aux côtés du lion de Next Dimension.

 

Sinon, niveau dessin, Chimaki Kuori s’en sort plutôt bien et heureusement pour elle. Elle reste fidèle aux codes esthétiques de l’univers Saint Seiya érigés par Masami Kurumada, tout en apportant une note plus shôjo. Certaines de ses cases pourraient sortir du manga original, notamment dans les phases de combats. Mais les qualités que la mangaka déploie sur le plan graphique ne sauvent malheureusement pas Saintia Shô du néant. Ce tome est à l’image du titre, sans consistance, sans point de vue, sans souffle… Bref, un titre de plus dans le cimetière Saint Seiya, ça commence à faire pas mal…

 

Saint Seiya – Saintia Shô (T. 7)

de Chimaki Kuori et Masami Kurumada

Édité par Kurokawa

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