#Critique Shônan Seven (T. 3)

#Critique Shônan Seven (T. 3)

Note de l'auteur

Shonan_Seven_3_kurokawaDéfilé de gros bras, de réparties douteuses et de petites culottes, round 3 ! On pose son cerveau, je vous assure, on n’en a pas besoin, et on se plonge à nouveau dans le titre bas du front de Fujisawa et Takahashi. Dès la couverture, les auteurs donnent le ton : une bombasse aux formes généreuses vêtue d’un bikini qui enfourche une grosse cylindrée, on n’est pas loin du calendrier pour camionneur. Après deux tomes sans autre intérêt que de nous montrer de la baston et du fan-service scabreux, ce troisième opus continue de creuser le sillon et ce n’est pas joli, joli…

 

Le Shônan Seven, un tournoi inter-lycées dans lequel de jeunes mâles plein de testostérone se mettent sur la gueule pour déterminer c’est qui le meilleur et le plus fort… Mouais… Chaque tome est l’occasion de voir de nouveaux participants qui rivalisent de conneries et de « catch phrase » neuneu, du genre : « Tu veux tester à quel point le binoclard est fort ?! ». Wahoo !!! Attention les yeux, je vous préviens. Les scènes de baston se multiplient en mode fight club, dans l’enceinte de l’école, dans la rue, sur un parking ou dans un parc, tous les terrains sont bons pour se foutre sur la tronche. À quand des scènes dans une patinoire ou en équilibre sur un filin suspendu dans les airs ?! Et la gente féminine au milieu de tout ça ?! Elle est réduite à assouvir les fantasmes pervers de ces adolescents en rut. De jeunes femmes trophées plus ou moins farouches qui attisent toutes les convoitises. La caution fan-service qui assure d’avoir un plan culotte toutes les vingt ou trente pages. À ce titre, ce tome fait fort avec sa représentation de la jeune et pulpeuse Madoka ficelée comme un jambon, boule de silence dans la bouche… Bref, vous l’aurez compris, Shônan Seven est un titre de bonhomme, un truc burné mais surtout un truc à la misogynie incroyable.

 

PlancheA_296823Et à part ça, c’est bien ? Heu… D’après vous ?! À vrai dire, un bon seinen en mode baston de rue dans lequel les femmes n’auraient pas été cantonnées à ce désolant rôle d’objet sexuel, on aurait pris. Mais en plus des tares qu’il se traîne, ce titre dérivé du culte GTO ne parvient malheureusement pas à dépasser son postulat de départ. Tome après tome, les mêmes situations se répètent et on finit par s’emmerder. Lorsque je parlais de patinoire ou de filin, finalement, je plaisantais à peine. Le titre ne peut pas uniquement se reposer sur ses personnages à la personnalité grotesque et interchangeable. Eh non, les gars, il faudrait pimenter un peu tout ça parce qu’enfiler les combats comme des perles, c’est bien beau mais faut que ça envoie un peu quand même. Pourtant, on ne peut pas dire que ça pêche en termes de graphisme. Le dessin de Shinsuke Takahashi, assez photo-réaliste fonctionne, les gros plans sur les visages qui se tordent de rage ou de douleur, l’impact des coups, il ne lésine pas. Mais ça ne suffit pas à donner de la saveur à Shônan Seven. Voilà, voilà ! Vous pouvez remettre votre cerveau à sa place, jusqu’au prochain tome.

 

Shônan Seven (T. 3)
De Toru Fujisawa et Shinsuke Takahashi
Édité par Kurokawa

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