#Critique Shutter (T.1) de Joe Keatinge et Leila Del Duca

#Critique Shutter (T.1) de Joe Keatinge et Leila Del Duca

Note de l'auteur

Attendu depuis un bon nombre de mois, la sortie de Shutter en France confirme tout le bien qu’on pense d’un scénariste à la culture prolixe et à la générosité affichée.

 

Ça raconte quoi ?

Une petite fille qui trouve qu’un voyage d’anniversaire sur la Lune est ennuyant est forcément prompte à devenir une grande aventurière. 20 ans plus tard, on retrouve pourtant Kate Kristopher coulant une tranquille retraite mais l’aventure n’a pas dit son dernier mot. Alors qu’elle fête ses 27 ans sur la tombe de son père, elle est attaquée par une horde de fantômes ninjas menée par un homme mécanique. Rien de bien surprenant pour la fille du plus grand explorateur de mondes que la Terre ait porté. Une Terre quelque peu différente de la nôtre par son bestiaire sans commune mesure. Bien qu’elle ait échappé à l’attaque, Kate va devoir faire face à ses obligations familiales et renouer avec des lieux et des personnes qu’elle n’avait pas forcément envie de revoir.

 

C’est de qui ?

Au scénario, on retrouve Joe Keatinge (Glory, Marvel Knights : Hulk et éditeur de l’anthologie Popgun). Il est accompagné de Leila Del Duca dont on a pu voir quelques travaux récemment sur La Sorcière rouge et The Wicked + The Divine.

 

C’est bien ?

C’est l’aventure avec un grand A. Éblouie par l’intelligente reprise de la série Glory dans lequel le scénariste démontrait son amour de la BD de tous les horizons, Shutter et son exploratrice des contrées multiples avaient tout pour nous ravir. Après une ouverture qui pose d’emblée le caractère exceptionnel d’un personnage féminin d’un Tintin qui aurait vieilli, le récit nous emporte dans de multiples péripéties sans temps, si ce n’est à la fin du tome.

 

Shutter est avant tout un éblouissement à chaque page. Portée par le dessin de Leila Del Duca, la série nous plonge littéralement dans un monde au bestiaire sans limite qui nous fait croiser hommes mécaniques, squelette serviteur et autres lions mercenaires, le tout dans un environnement composé de multiples machines et créations incroyables. Le monde de Shutter semble identique au nôtre mais s’en démarque par une incroyable faune et flore, comme si les habitants avaient accepté que la science-fiction, la magie et le folklore soient une réalité tangible. Cela sans que le désir d’aventure puisse en pâtir comme le démontre le jeune fan croisé par Kate dans le train.

 

 

Femme au tempérament de feu cachant difficilement d’énormes blessures, celle-ci est un personnage remarquable dans la veine des créations ou reprises précédentes de Keatinge. Amenant de multiples éléments sur son passé durant les péripéties, ce dernier sait relancer ses intrigues quand il faut. Les mystères sont savamment entretenus sans jamais être trop obscurs pour qu’on ait l’impression d’être mené en bateau (les révélations arrivant au bon moment) et sans empiéter sur l’action du moment.

 

Attendu, lu et dorénavant aimé, Shutter fait clairement partie du haut du panier de Glénat Comics. Une belle invitation à l’aventure, telle que nous le proposent les auteurs, ne se refusent pas.

 

Tu as sept ans, Kate : Joyeux anniversaire. Les mondes sont désormais à toi.

 

Shutter – Tome 1 : Errance (Glénat Comics, Glénat, Image) comprend les épisodes US de Shutter #1 à #6
Écrit par Joe Keatinge
Dessiné par Leila Del Duca

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