#Critique Sk8r’s (T. 3)

#Critique Sk8r’s (T. 3)

Note de l'auteur

sk8r-s-manga-3-simple-277980Hajime Tojitsuki poursuit sa plongée en immersion dans le milieu du skate. De la coolitude en barre, des tricks toujours plus dingues et des personnages singuliers, Sk8r’s se lit avec une incroyable facilité. À l’instar de la discipline qu’il dépeint, le titre dégage une forme de nonchalance et de décontraction communicative et célèbre l’esprit de communauté autour d’une même passion. Enfilez votre paire de Van’s et « enjoy the ride » !!!

 

Akio participe à sa première compétition de skate et se frotte à une faune haute en couleur parmi laquelle certains vétérans n’accueillent pas toujours les nouveaux venus à bras ouverts. Débuté lors du précédent volume, la compétition se déroule sur tout ce troisième tome à un rythme qui tente de capter un moment fugace. Les skateurs s’enchaînent, imposant leur style et multipliant les figures, mais rien ici ne semble avoir une réelle importance. Loin des mangas de sport et de compétitions qui sacralisent le dépassement de soi et la rage de vaincre, Hajime Tojitsuki aborde son sujet à l’aune de ses origines. Bien que le titre se passe au Japon, il s’en dégage un doux parfum californien. Le mangaka atténue l’accent sportif pour mettre en avant une notion presque plus culturelle, voire identitaire. Ici, c’est avant tout le plaisir de « rider » qui prime. Du coup, la lecture s’effectue avec une incroyable facilité et fluidité. Le lecteur assiste à cette compétition tout comme s’il faisait partie des spectateurs et se laisse porter par le show. Il y a dans Sk8r’s, quelque chose de l’ordre de l’insouciance, voire de l’indolence. Bien entendu, les participants tentent de faire mieux que leurs concurrents mais ils ne semblent pas écrasés, comme c’est souvent le cas dans ce type de manga, par les enjeux. Akio, conscient de son potentiel mais également de ses failles, ne se met pas la pression, de même qu’il ne se voit pas associer à un ennemi juré, comme la coutume le veut. Il évolue au sein d’un groupe de personnalités diverses qui préfèrent mettre en avant ce qui les rapproche, leur passion commune, plutôt que ce qui les oppose. En ce sens, le titre de Tojitsuki s’éloigne considérablement des codes du genre et gagne en légèreté et en fluidité.

 

sk8rs-extrait-01Au niveau de la forme, le mangaka opte pour une approche claire et épurée. La finesse du trait permet de mettre en valeur les styles et figures de chacun des personnages. Le dessinateur préfère laisser son dessin s’exprimer, évitant de faire de longs dialogues et nous gratifie de nombreuses pleines pages ou doubles pages. N’utilisant que très peu de tramages, Tojitsuki s’appuie essentiellement sur des aplats de textures ou de noir profond quand cela est nécessaire, ce qui favorise la grande clarté de son style graphique. On sent également une vraie réflexion concernant le découpage afin de capter au mieux les mouvements des uns et des autres lors de leurs nombreuses figures. En alternant plans d’ensemble et très gros plans, l’auteur parvient à trouver une grammaire visuelle faisant honneur à la discipline et permettant d’en apprécier toutes les facettes. Au final, même si Sk8r’s semble s’adresser aux passionnés et autres initiés, il est tout aussi abordable pour les novices, dont je fais partie. Sans prise de tête, sans envie ni besoin de se transcender, le titre de Hajime Tojitsuki se savoure avec décontraction, de préférence au soleil, un soda ou une bière bien fraîche à la main. À la cool quoi… !

 

Sk8r’s (T. 3)
Écrit par Hajime Tojitsuki
Édité par Kana

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