
#Critique : Solo – A Star Wars Story
Le premier fait d’armes de Han Solo. Du n’importe quoi, raconté n’importe comment : ou comment flinguer en 2h15 un héros mythologique d’une des plus belles sagas du 7e art.
Dans l’espace, personne ne vous entend ronfler…
Vache à lait de chez Disney, Star Wars est devenu une machine à cash, une franchise qu’il faut rentabiliser au maximum avec un long-métrage tous les ans. Un Star Wars tous les deux ans qui alterne avec un spin off, mais aussi une série télé, des jeux, et milliards de jouets… Pour l’instant, le bilan est plus que mitigé avec un Réveil de la force, signé J. J. Abrams, ultra-déceptif, Les Derniers Jedi, bien plus satisfaisant et le très malin Rogue One. Aujourd’hui, Disney décline une série de films sur les héros iconiques de la saga et commence avec la star cool et sexy, Han Solo. Et c’est un naufrage, le vide sidéral, un trou noir.
Pour ne pas trop se casser, les deux scénaristes ont torché une origin story, qui se situe juste avant Épisode IV (comme Rogue). Une très mauvaise idée car pour les fans, Han Solo, c’est Harrison Ford. On se contrefout de connaître sa jeunesse, surtout si c’est seulement pour découvrir que Solo aime les blousons taille XS, les grosses créatures poilues et qu’il aime piloter des bolides de l’espace. Harrison Ford, avec sa fougue, son charisme, son look de pistolero, ses vannes, avait construit un héros mythique, avec une belle histoire qui court sur quatre films. Bref, tout ce qu’il y avait à dire a déjà été dit…
Ici, le jeune Solo rêve de devenir le meilleur pilote de la galaxie. Il s’acoquine avec quelques flibustiers de l’espace et se retrouve impliqué dans le vol d’un supercarburant pour une organisation mafieuse, l’Aube écarlate, soutenue par l’Empire. De fait, le script allie paresse et bêtise, et le scénariste ne semble intéressé que par quelques points saillants de la vie de son héros : la rencontre avec Chewbacca, l’embrouille avec Lando, comment Solo chope le Faucon Millenium… Bref, le service minimum, sans enjeu narratif, ni personnages forts ou coups de théâtre. Pourtant, le scénariste n’est autre que l’excellent Lawrence Kasdan, scénariste des Aventuriers de l’arche perdue et du meilleur Star Wars, L’Empire contre-attaque. En toute petite forme depuis une vingtaine d’années, Kasdan, qui avait déjà bousillé l’Épisode 7, est ici associé à son fiston, et les deux hommes moulinent du grand n’importe quoi. On apprend que Chewie a 190 ans, qu’il a rencontré Solo lors d’une baston dans la boue, pris avec lui une douche embarrassante… Une succession de scènes d’une ahurissante banalité, du rien décliné à l’infini et ce pendant 2h15. Pour faire genre, il y a quelques apparitions de persos iconiques, ou des répliques comme celle-ci plutôt marrante, entre un des héros et un robot revendicateur, L3 (lire Free, humour) :
– What do you want?
– Equal rights!
Derrière la caméra, monsieur Disney a placé un yes man, Ron Howard, après avoir viré les talentueux Phil Lord et Chris Miller pour « différences créatives » (c’te blague). Ron Howard est capable du meilleur (enfin pas trop mauvais) comme Apollo 13, mais surtout du pire : Da Vinci Code, Inferno, Au cœur de l’océan, Anges et démons, Rush… Même son doc sur les Beatles était une purge. Ici, il invente la série télé cheap à 150 millions de dollars, se contente de mettre les personnages au milieu du cadre et… c’est tout. Le directeur de la photo, Bradford Young (Premier contact, A Most Violent Year) tente de limiter la casse, mais visuellement, c’est aussi excitant qu’un téléfilm roumain tourné par un presbyte. Il y a 20 producteurs, plus de 30 assistants réalisateurs, une armée d’infographistes et pas une idée de cinéma, pas un plan intéressant.
Bon, pour terminer, je pourrais vous dire que les acteurs – tous insipides – semblent autant s’ennuyer que le spectateur et qu’Alden Ehrenreich, au charisme de bulot, ne ressemble absolument pas à Harrison Ford, ce qui est quand même un poil problématique.
Du cinéma balek, oublié dès la sortie de la salle.
Solo – A Star Wars Story
Réalisé par Ron Howard
Avec Alden Ehrenreich, Woody Harrelson, Emilia Clarke.
Sortie en salles le 23 mai
Rush et Au Cœur de l’Océan sont d’excellents films
OK
Pas vu le film et pas envie de le voir en fait donc rien à dire sur la critique en elle même . Je tique juste sur « les talentueux Lord et Miller » si on considère que 21 jumpstreet qui est regardable, 22 jumpstreet qui est une insondable merde ou La grande aventure Lego (qui est certes plutôt bien foutu mais bon ..) sont des preuves de graaaaand talent!!
Après Ron Howard est naze on est d’accord ( 8 days a week est cependant à sauver selon moi )
Peut-être pas d’un grand talent. Mais Lego était fun, déconnant et j’aurais aimé retrouvé cet esprit dans Solo. Mais avec un script aussi pauvre, il n’y avait pas grand-chose à sauver
En fait je crois que Disney s’en cogne de la ressemblance entre les deux interprètes de Han Solo, ils sont partis pour rebooter la saga avec de nouveaux acteurs et selon les normes du blockbuster actuel. Il y aura donc deux sagas, l’ancienne initiée et détruite par Lucas himself puis racheté par Disney avec un épilogue en 3 volets plutôt mous du genou. L’épisode 7 est un fan made hors de prix, l’épisode 8 un truc moche à prétention disruptive qui manque son but.
Rogue One est un truc isolé, un stand alone qui a surtout servit à Disney à voir s’il y avait une cible pour un Starwars par an. Il semble que oui.
Il y aura donc une nouvelle saga dont ce Han Solo déguisé en Spin off est en fait le premier volet.
Bonjour,
Depuis le début, je sentais mal ce film, puis le choix de l’acteur n’a fait que confirmer mes doutes.
Je ne comprends pas le choix d’Emilia Clarke, déjà dans Terminator Genisys, pas terrible du tout. N’étant pas fan de la série Games of Thrones (c’est cette série, non ?), je ne comprends pas pourquoi choisir cette actrice.
OOH mon dieu ,au vu de cette critique je crois que c’est bien pire encore que je l’imaginé.
Alden Ehrenreich a signé pour 3 films donc il est fort probable qu’on ait droit à une trilogie Solo. Nul doute qu’on risque de bouffer du Star Wars pendant les 50 prochaines années
Vu le film, ai adoré le film, suis en désaccord sur à peu près tous les points de la critique.
J’ai trouvé les acteurs bons. En fait ça m’a fait drôle devoir du jeu dans le rôle d’han solo, tellement harrison ford en avait plus rien à foutre dans sa dernière apparition.
J’ai beaucoup aimé découvrir Corellia et Kessel, assez mythique dans l’UE. La photographie. Les idées visuelles, le concept pas encore vu dans l’univers star wars (le film de braquage), ou des nouvelles bestioles originales. Bref du neuf, au contraire de la resucée de l’épisode 7.
Définitivement, les spins-offs sont la voie qui tient le mieux la route, et ont l’avantage de sortir du canevas drame familial sur fond de persos pétés par la force.
Je le conseille à tous les fans de l’UE.
Eh bien moi aussi j’ai bien aimé.
Entendons nous bien, ce n’est ni un chef d’oeuvre du 7ème art ni le meilleur Star Wars, mais contrairement à SW8 où je n’ai jamais réussi à entrer dans le film et où je me suis ennuyé à mourir, ce Solo m’a fait passer un bon moment. Et pourtant j’y suis allé avec un énorme a priori.