
#Critique Solo (T.3) d’Oscar Martin
Le final d’un des récits post-apocalyptiques des plus original et des plus beau de la BD est enfin entre nos mains. Ayant quitté le rat guerrier sur une note pleine d’espoir, on se doutait que la suite des événements n’allait pas être rose. On avait raison, malgré quelques traits de lumière, c’est le noir qui domine la fin du voyage.
Ça raconte quoi ?
Ayant fondé une famille et vivant enfin paisiblement, Solo voit son bonheur être anéanti. Au retour d’une chasse, il découvre son foyer détruit et sa femme et ses enfants emmenés par les singes dans les fermes afin de servir de nourriture aux humains. Décidé à les retrouver, il entame ce qui sera son ultime quête.
C’est de qui ?
Comme les deux précédents, Solo est écrit et dessiné par Oscar Martin dessinateur du comic-books Tom & Jerry pendant vingt ans et collaborateur sur de multiples revues telles que Le Journal de Mickey.
C’est bien ?
C’est à la hauteur de ce qui a précédé. Si l’approche graphique absolument époustouflante d’Oscar Martin pourrait faire croire à une histoire plus légère, il n’en ai rien au final. L’approche anthropomorphique des animaux apporte surtout une humanisation extrême de chaque personnage (renforcé par la nudité, la violence et le sexe) nous faisant rentrer en empathie avec les protagonistes. Abordé dans les précédents volumes, le plan des humains pour leur propre survie est ici montré. Mais si celui-ci ne l’est jamais directement, la cruauté de la chose est largement ressentie dès lors que Solo découvre les lieux où sont enfermées les rates.
Alors que chaque tome tendait vers un retour sur la lumière du personnage, Oscar Martin trace un chemin sans retour pour le rat. Parti dans une quête sans réel espoir, Solo est plusieurs fois au bord du gouffre d’un abyme prêt à le dévorer. Dernier acte du récit, l’apprentissage du savoir à un autre être s’inscrit dans le propos de la série sur le caractère éphémère de l’existence et la nécessité de la transmission du savoir. Qu’importe notre temps sur Terre, il est primordial d’éduquer et partager la connaissance afin que ce qui reste soit mieux armé et puisse survivre plus longtemps.
Décrivant un monde désertique et stérile dans lequel la loi du plus fort prévaut sur toutes les autres, Solo est un récit dur qui ne laisse que très peu de note d’espoir mais dont le propos marque durablement. Si on se plaît à imaginer une suite, cette conclusion est suffisamment forte et marquante pour faire de la série l’un des meilleurs récits de l’année.
Solo – Tome 3 : Le monde cannibale (Contrebande, Delcourt)
Écrit et dessiné par Oscar Martin