
#Critique Star Trek: Discovery : dans l’espace, personne ne vous entendra geeker
Les deux premiers épisodes de la saga Star Trek Discovery sont sortis hier sur Netflix, après avoir été diffusés sur CBS Studios International. Deux épisodes tout neuf, après 12 ans d’absence pour tous les Trekkies, qui ont dû jusqu’alors se contenter des films.
Déjà, je dois vous avouer une chose (si vous souhaitez éviter le blabla qui explique ma position de journaliste, vous pouvez aller directement au prochain paragraphe). Je n’ai jamais suivi une saison de Star Trek en entier (gasp !). Non pas que ça ne m’intéressait pas, mais à l’époque des sorties des différentes générations, je n’avais pas le temps, ou pas l’âge. Ma culture Star Trek est donc faite de bric et de broc. Je suis tombée amoureuse de l’Enterprise au visionnage de Premier Contact qui comme son nom l’indique, était aussi mon premier contact avec cet univers. Puis j’ai acheté toute la série ou presque de la Starfleet Academy et de quelques recherches sur le Net pour avoir plus d’informations quand j’en manquais. Data était mon personnage préféré, loin devant Spock et j’aimais la plasticité de ce monde, toujours en expansion. Alors, quand je parle de Star Trek: Discovery, c’est depuis cette position. Celle d’une grande amatrice de sagas interstellaires, mais qui a une connaissance parcellaire des 700+ épisodes de Star Trek. Je n’ai pas gagné mon badge de Trekkie Hardcore mais ça ne m’a pas empêché de parcourir les couloirs de l’Enterprise ou de totalement bousiller ma VHS de Premier Contact.
Star Trek: Discovery, c’est cette série qui aurait dû être réalisée par Bryan Fuller mais qu’il a fini par abandonner. Un tournage qui s’est éternisé, une date de sortie sans cesse repoussée. Alors, autant dire que lancer les deux épisodes est un acte de foi. Surtout quand on commence par un discours en Klingon, qui est une langue hachée et extrêmement lente. Mais cette scène dure très peu de temps, et nous voilà bientôt à la rencontre du personnage principal. Une femme. Noire (Sonequa Martin-Green). Et sa mentor, une femme d’origine asiatique (Michelle Yeoh). Alors, certes, une chef capitaine, ce n’est pas nouveau. Et Star Trek a toujours eu à cœur de présenter une société ou le racisme comme le sexisme ont disparu. Mais nous sommes loin du « syndrome de la Schtrumpfette » à la Rogue One. Notre héroïne, Michael Burnham est donc une femme. Casse-cou, un peu présomptueuse, qui respecte l’autorité mais pas trop… Bref, un personnage qu’on n’a pas l’habitude de voir à l’écran, celui du « garçon manqué ». Son interprète, Sonequa Martin-Green, incarne parfaitement ce personnage, entre grain de folie (cet éclat de rire, là, vous voyez ? Celui qui nous prend au cœur et nous entraîne à sa suite !) et retenue. C’est un vent frais qui souffle dans l’espace, car, enfin, enfin, les femmes de Starfleet… ne portent pas de mini-jupes (eh oui, je vise directement les tenues de Zoe Saldana dans les derniers films Star Trek). Leurs tenues, qu’on les apprécie ou non, sont les mêmes pour les hommes et les femmes : des pyjamas une pièce de l’espace. Homme, femme, Alien, tous logés à la même enseigne.
Mais ces personnages sont en plus aidés par une mise en valeur de l’espace et de son vaisseau de toute beauté. Exit les effets spéciaux de bouts de ficelles. Bienvenue dans un monde d‘effets spéciaux de premier ordre. Masques et créatures extraterrestres sont crédibles, ont une texture et une teinte, l’univers semble si beau à travers la fenêtre et les cascades sont de toute beauté. Nous sommes dans une série qui cherche à se mettre au niveau des grosses productions à la Game of Thrones. Certes, on perd le grain qui faisait le sel d’un Firefly. Mais j’ai rarement autant regretté avoir une petite télé que devant cette série. Star Trek: Discovery se passe dans l’espace et l’espace est mis en valeur, où des jeux de couleurs et de cadrage qui émerveilleront tous les amateurs de l’histoire de la conquête de l’espace. Il faut dire que la série y a mis les moyens, chaque épisode aurait coûté entre 8 et 8,5 millions de dollars.
Revenons à l’histoire, donc. Une héroïne un peu rebelle, au passé tragique, des Klingons et des Vulcains qui s’ajoutent au mix. Pour les débutants, cela sera peut-être un peu confus de prime abord, mais rien de vraiment rebutant. Les autres apprécieront de découvrir de nouveaux personnages et races, et de revoir les anciens, notamment un Sarek incarné par James Frain. Et deux épisodes qui promettent un véritable feuilleton. Si on garde l’idée d’une série, épisode à récit partiellement bouclé, petit cliffhanger qui donne rendez-vous au prochain épisode, on est assez loin du une mission/un épisode. C’est la force et la faiblesse de Star Trek: Discovery. Force parce qu’il prend le temps de présenter les personnages, le cadre historique, s’offre le luxe de long plans sur son environnement. Faiblesse parce qu’on perd dans ces deux premiers épisodes l’aspect exploratoire qu’on pouvait trouver dans Star Trek: Next Generation. Où est la découverte, Discovery, dans cette nouvelle série ? C’était la force et l’originalité de ses moutures précédentes, que de donner dans le soap opera. Ici, nous sommes en situation de conflit. De guerre. Quelques contre-points humoristiques sont à espérer, face à un monde toujours sur la brèche. De plus, en deux épisodes, seuls trois personnages de l’équipage ont été mis en avant. C’est trop peu pour savoir si oui ou non, nous pourrons nous attacher à cet univers en vase clos qui est celui qu’a toujours décrit Star Trek. Si Burnham est un ajout enrichissant et enthousiasmant à la liste des héros et héroïnes de Starfleet, elle ne peut pas être seule dans ce vaste univers. On a hâte de rencontrer les autres.
La force de la franchise a été de se mettre au diapason d’une société. Ici, le thème avancé est celui de la pureté raciale. Nous sommes encore un peu tôt dans la saison pour savoir comment ce sujet va être traité. Mais, et c’est là la force du feuilleton, je sais déjà où je serais tous les lundis soirs prochains jusqu’à nouvel ordre. Ce n’est pas une série que j’ai envie de bingewatcher mais de découvrir petit à petit, de revoir chaque épisode en attendant le suivant, de déguster. Parce que Star Trek: Discovery est un rendez-vous à ne pas rater. En cela déjà, c’est une vraie réussite.
Star Trek Discovery
Diffusé tous les lundis sur Netflix, 24h après diffusion sur CBS
Créée par Bryan Fuller et Alex Kurtzman
Avec Sonequa Martin-Green, Jason Isaacs, Michelle Yeoh, Doug Jones, Shazad Latif
Bonjour,
si, certaines femmes de Star Fleet portaient des mini-jupes, Uhura dans la série d’origine.
Oui, je ne dis pas l’inverse. Je dis qu’enfin, c’est agréable de voir des femmes de premiers plans (comme l’interprète Zoe Saldana, mais elle est un contre-exemple) portant des pantalons. Et sans décolletés forts peu pratiques dans l’espace. Après, sans doute que dans Star Trek, d’autres femmes portent des pantalons. C’est juste que dans ce début de saison, c’était un plaisir de voir deux femmes capables, habillés comme les autres, pas hypersexualisées, et qui savent se battre.
Pour ce qui est des uniformes avec mini jupes (et de la sexualisation du corps des femmes qui va avec) ça concernait surtout la série d’origine (et les derniers films qui en reprennent les codes) et les 2 premières saisons de The Next Generation (mais là c’est déjà moins systématique et on verra en arrière plan aussi quelques hommes en porter) Après la prod a entendue les critiques et sur les séries suivantes ce sera pantalon pour tout le monde.
Je n’ai jamais suivi les différentes séries et très peu de souvenirs des films… A votre avis, je peux quand même y trouver mon compte même vierge de cet univers ?
Tout à fait ! Certes, peut-être certains personnages, des easters eggs ou autres surprises ne vous diront rien. Mais ce n’est pas pour autant trop compliqué de prendre le train en marche. On peut rattraper assez facilement son retard, et certaines nuances vous passeront peut-être au-dessus de la tête mais le récit principal est simple à suivre. Star Trek Discovery se passe avant le tout premier Star Trek, et n’hérite donc pas d’une histoire déjà lourde et complexe. STDis doit juste arriver à ne pas déséquilibrer l’édifice préexistant.
Bonne critique, pas grand chose à ajouter si ce n’est que moi aussi j’ai été surpris de voir la qualité artistique de cette nouvelle itération de ST . Décors, effet spéciaux, maquillages.. le gap entre Discovery et les précédentes séries est vertigineux et sera sûrement un problème pour ceux qui voudraient se mettre aux anciennes séries maintenant.
N’étant pas un trekkie absolu j’ai tout de même un soucis avec le personnage de Sarek(possibles spoilers pour ceux qui voudraient regarder next génération )
En effet si celui ci est le père de Spock il est censé être mort dans STNG . Alors à moins que la timeline de la série ne m’ait complètement échappé comment peut il être vivant ici ?
Voilà c’est tout, désolé si ça paraît crétin
Discovery se passe avant la série d’origine. Et donc bien avant STNG. Et perso c’est le point qui me pose le plus problème tant tout parait plus avancé technologiquement que dans toutes les autres séries… ça et la crête des klingons qui fiche à nouveau le boxon du coup >.< (les trekkies absolus comprendront) Ceci étant dit cette nouvelle déclinaison de l'univers Star Trek démarre vraiment bien, l'histoire est intéressante et visuellement ça envoie quand même du lourd.
Je me demandais aussi pourquoi les klingons avaient encore changé ! Une autre « maladie » mystere sortie d’on ne sait où ?^^. Mais oui ,n’ayant pas trop voulu en voir de la série avant et ne m’étant pas penchée sur la timeline, toute cette technologie , ces costumes … à aucun moment on ne peut penser que c’est anterieur a TOS
Ha ben désolé j’ai eu ma réponse dans le message précédent… ça se passe donc également avant enterprise ?? C’est toujours compliqué de croire à ça tant le gap évoqué plus haut est énorme. ..
Non ça se passe après Enterprise
C’est un peu le problème de ces prequels ou la technologie et les costumes sont 1000 fois supérieurs à ceux censés se dérouler des siècles plus tard …
C’est ça. STDis est sensé se passer avant toutes les autres séries Star Trek. Donc va y avoir peut-être quelques problèmes pour ceux qui regardent les « vieux » Star Trek, mais il faut aussi espérer que STDis ne se fera pas phagocyter par ses décors, et qu’il n’abandonnera pas non plus ce qui fait la force de Star Trek à savoir raconter l’histoire d’une communauté d’individus.
Même si j’ai clairement aimé ces 2 épisodes, j’espère aussi que la série saura se tourner vers le côté Discovery justement, l’exploration, la découverte quoi. Et aussi nous offrir des épisodes totalement différent et mythiques comme the inner light , Darmok ou measure of a man de Tng
J’ai trouvé les FX numériques et les maquillages vraiment très beaux. Les décors et les costumes font vrais et fonctionnels. Les phasers ne font pas du tout plastique pour une fois. Du coup cette série comme d’autres l’ont dit avant, bien qu’étant une préquelle de toutes les autres détonne complètement dans l’aspect esthétique de l’univers d’origine. Mais à part ces qualités cosmétiques indéniables le gros problème, pour moi, reste la mise en scène et le jeu des acteurs. Mais qu’est-ce que ça se prend au sérieux…
Et puis bon, les enjeux, Starfleet Vs Klingons, c’est du réchauffé.
Je me suis quand même ennuyé durant les dialogues sans intérêts et les longues tirades lentes à mourir en Klingon dans le texte pour dire des platitudes mégalomanes.
J’ai bien peur que cette nouvelle série ne soit qu’un bel emballage.
Mais comme pour American Gods, le pilote était chiant et se prenait aussi très au sérieux et, surprise, la suite s’est avérée être une bonne surprise.
On verra.
La mise en scène et le jeu des acteurs m’ont plutôt plu en réalité. Classique, efficace, avec de beaux moments de complicité. La relation Burnham/Georgiou était plutôt réussi, avec ses flashback pas trop contraignants.
Starfleet vs Klingon, je comprends ce que tu veux dire, même si je pense que ça facilite pas mal la tâche pour attirer de nouveaux spectateurs. Ce sont certes des conflits anciens mais ça participe a la nostalgie des audiences plus âgées, tout en attirant les nouveaux.
(American Gods n’étant pas une bonne surprise pour moi, et plus j’y pense plus j’en suis déçu, donc… On verra effectivement !)
Perso, j’ai adhéré au concept du début à la fin, et tant pis pour les discontinuités visuelles avec les autres séries. Ce qui m’importe c’est ce qui est raconté maintenant et ça me plait déjà beaucoup même si, comme dit plus haut le conflit Klingon/Fédération c’est du déjà vu. Mais là je sens que le récit va prendre une densité nouvelle et la frontière entre les gentils et méchants sera encore plus ténue. Je trouve juste que l’équipage manque un peu de testostérone (je suis un mec 😉 ), j’espère que l’arrivée de Jason Isaacs rétablira un peu l’équilibre. Je suis déjà fan de Michael Burnham qui me fait penser un peu Starbuck (fan de BSG 2003 jusqu’à la mort).
C’est très beau, c’est très travaillé, j’ai déjà regardé les 2 épisodes 2 fois, bref je suis plus qu’emballé!
Perso, je suis sur le cul de la qualité, a tous les niveaux. Je n’y croyais pas du tout.
Pour moi,c’est plus une prequelle aux Star trek de JJ.
(il n’y a quasiment aucun point commun avec les séries)
Si vous voulez voir du Star trek à l’ancienne, je recommande The Orville, qui en est la reproduction la plus fidèle a tous les niveaux.
@Thierry Orville est une parodie..C’est de la comédie (bas du front) , pas grand chose à voir avec les séries Star Trek.
Orville n’est en rien une parodie, c’est ce qu’ils disent pour vendre le truc, mais il n’y a rien de parodique la-dedans, ou de drôle.
C’est du star trek pur jus.
Le troisième épisode aurait pu faire l’objet d’un épisode de STNG sans rien y changer, tellement on reconnait les métaphores ainsi que les thèmes de société très souvent utilisés dans ST.
Une parodie c’est censé être drôle avec des gags, des détournements, etc… il n’en est rien ici.
Vous allez voir, je vous parie que d’ici la fin de la saison on aura oublié l’étiquette « parodique » pour raconter des choses tout a fait sérieuses.
J’ai vu le 1er épisode de The Orville, c’est la comédie parodique bien grasse. T’es sûr qu’on a regardé la même série ?? 😀
Evidemment si vous vous arrêtez au premier épisode pour juger la série, comme beaucoup le font, je peux rien pour vous…
Encore une fois, je me répète, mais une parodie c’est des gags basés sur des similitude précises, avec des attitudes débile en décalque avec des choses connue; une parodie c’est: « y a t-il un pilote dans l’avion » !
Ici rien de tel, c’est tout.
Regardez les suivant si cela vous dit.
Si vous êtes nostalgique de cette vieille SF, cela pourrait vous plaire.