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Tout ce qui brille n’est pas d’Or ! (Bilan de Soul of Gold)

Tout ce qui brille n’est pas d’Or ! (Bilan de Soul of Gold)

Note de l'auteur

tumblr_neb68ljtwh1ta9qf7o1_1280Saint Seiya aurait aussi bien pu s’appeler L’Histoire sans fin ! Depuis son revival au début des années 2000, la saga de Masami Kurumada ne cesse de faire des petits ! Que ce soit en animes ou en mangas, la famille s’agrandit constamment et accueille de nouveaux membres plus ou moins fréquentables. Le petit nouveau, l’anime Soul of Gold, vient de se terminer après treize épisodes plus ou moins inspirés. Annoncée en grande pompe, cette suite était attendue de pied ferme par une armée de fans meurtris (plus ou moins) par le film en CGI, sorti en début d’année. Au final, un résultat en demi-teinte, pas franchement réussi mais pas complètement honteux.

 

Outre la volonté de vendre tout un tas de nouvelles figurines qui viendront décorer les étagères du monde entier et surtout de s’en mettre plein les poches, l’autre but de Soul of Gold était de remettre les Gold Saints au cœur de la saga. Un petit kiff histoire de leur offrir un second baroud d’honneur, après leur première mort dans le titre d’origine. Pas l’ombre d’un Seiya ou d’un Shiryu à l’horizon et surtout pas d’Athéna en détresse, puisqu’elle est occupée chez Hadès, ça c’est cadeau. Du coup, les treize épisodes qui composent ce nouvel anime se focalisent sur Aïolia, chevalier du Lion et ses onze compagnons d’armes. Déjà, on ne peut que s’en réjouir car Saint Seiya, tout du moins pour moi, c’est avant tout les Gold Saints. Deuxième (très) bon point, on évite de se taper une énième itération autour de la guerre face à Hadès et ses spectres. Nous voilà de retour sur les terres gelées du royaume d’Asgard et là encore, l’idée n’est pas bête. L’idée de ressusciter les grandes heures de l’anime original en nous ramenant en territoire connu, est louable. Alors oui, c’est toujours du recyclage mais encore une fois, on évite l’affrontement face à Hadès et franchement, ça n’a pas de prix. Oui, oui, carrément !

 

Cette pseudo-suite, qui en fait se passe en parallèle de la fin de l’arc Hadès dans la série-mère, voit les Gold Saints se réveiller les uns après les autres, dans le royaume d’Asgard, alors même qu’ils s’étaient tous sacrifiés pour détruire le Mur des Lamentations. Non seulement ils sont de retour, mais en plus de ça, ils reviennent avec des armures d’or divines flambants neuves, aux designs toujours plus hallucinants. Sur place, ils vont devoir faire face aux nouveaux guerriers divins dirigés par Andreas, successeur de Hilda de Polaris. Mais Andreas n’est pas celui qu’il prétend être et cache une identité divine (plutôt à la mode en ce moment… Coucou les Avengers) qui compte bien profiter de la puissance des Gold Saints pour mettre ses plans à exécution. Bref, on n’est pas trop bousculé dans nos habitudes…

 

d1b34c4275fc0e493051cb9fed499a46Soul of Gold est l’occasion de voir les Gold Saints sous un autre angle. Cette renaissance inexpliquée est reçue différemment selon les personnalités. Ignorant la raison de leur retour, ils sont quelque peu livrés à eux-mêmes. Dans ce sens, l’absence de Saori (aka Athéna) est une aubaine et fait du bien. Certes, ils restent chevaliers d’Athéna mais ici, ils ne se battent pas pour elle ou contre elle. Pour une fois, ils sont libres de toutes obligations (un des avantages d’être déjà mort) et peuvent décider de ne pas prendre part au combat, dans un premier temps tout du moins. Mais chassez le naturel, il revient au galop et il ne faudra pas bien longtemps pour qu’ils finissent par tous s’y mettre. C’est aussi l’opportunité de réhabiliter certains personnages à l’instar de Death Mask du Cancer. A côté de ça, il y a des choix plus surprenants, comme celui de Camus du Verseau, même si cela reste dans une certaine tradition par rapport à son personnage.

 

Là où ça pèche beaucoup plus, c’est au niveau des Guerriers Divins new generation. Alors que la grande force de l’arc d’Asgard dans l’anime original, venait de ses personnages pleins de nuances et d’ambiguïté, ici, ils n’ont absolument aucun charisme. Et franchement, à l’heure où j’écris ces lignes, je peine à me rappeler de l’un d’entre eux. Sans personnalité et interchangeables à loisir, ils ne parviennent pas à donner le change face à Aiolia et compagnie. D’autant que les Gold Saints ont atteint un tel niveau, qu’à côté, les chevaliers d’Asgard paraissent bien insignifiants. Quand à Andreas, déjà, bravo les gars puisque c’est la copie quasi conforme du chara-design d’Hadès. Belle preuve d’imagination ! Ensuite, comme souvent dans Saint Seiya, il est juste-là en observateur, jusqu’à ce que la divinité du jour, prenne possession de son corps. Tout ça pour aboutir sur une baston finale pas trop mal mais pas franchement renversante non plus, avec en prime, l’armure d’Odin version or et l’intervention providentielle de Poséidon.

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Sur la forme, même constat que pour l’autre titre immortel, Dragon Ball Super. C’est assez moyen et variable. Alors que certaines séquences parviennent à afficher un graphisme propre et un chara-design proche de Shingo Araki, d’autres sont négligées et approximatives. L’édition DVD et Blu-ray devrait corriger le tir et niveler le tout afin de proposer une copie plus affinée et léchée. Mais malheureusement, la bande-son, elle, restera la même et clairement, elle ne parvient pas à la cheville des compositions de Seiji Yokoyama et manque d’ampleur.

 

En définitive, on n’attendait pas un miracle et c’est une bonne chose car il n’a pas eu lieu. Cela fait maintenant pas mal d’années que la saga Saint Seiya tente envers et contre tout de surfer sur la vague succès et profite d’une très grande indulgence de fans. Chaque nouvelle itération tente de trouver une recette à la hauteur de l’œuvre originale, à partir des mêmes ingrédients. Mais toutes possèdent de grosses failles et un manque cruel de prise de risque. Ce n’est clairement pas ici, la tentative la plus ratée ni même la plus honteuse. Finalement, ce qui fait vraiment défaut à ce Saint Seiya version 10.5, c’est une vision épique, un souffle qui emballe l’ensemble et des adversaires de taille. Maintenant que Soul of Gold est terminé, on va pouvoir s’en retourner à Saint Seiya – The Lost Canvas Chronicles, Saint Seiya – Saintia Sho, Saint Seiya – Next Dimension, en attendant Saint Seiya G Assassin dans quelques semaines… Je vous l’ai dit, ce n’est jamais fini ! Jamais !

 

Soul of Gold de Takeshi Furuta (2015) – Toei Animation

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