[Je voudrais être un arbre] On a lu…Trees (T.1) de Warren Ellis et Jason Howard

[Je voudrais être un arbre] On a lu…Trees (T.1) de Warren Ellis et Jason Howard

Note de l'auteur
On termine notre journée spéciale Warren Ellis avec l’une de ses dernières créations : Trees ou l’histoire d’une rencontre du troisième type d’un nouveau genre.

 

Cela fait maintenant dix ans qu’ils ont atterri. Ils sont présents sur toute la surface du globe. Depuis, rien. Aucun contact. Ils se tiennent là, profondément enracinés tels des arbres d’une espèce extra-terrestre. Dix ans qu’ils maintiennent cette pression silencieuse sur notre monde, sur notre activité, indifférents à notre présence. Cela fait dix ans que nous avons découvert la présence d’une autre forme de vie dans l’univers. Mais cette forme de vie n’a jamais reconnu notre existence en tant qu’espèce intelligente, voire vivante…

 

Trees-artist-scaleC’est une certitude ! Warren Ellis est à son meilleur dès qu’il se retrouve sur le territoire infini de la science-fiction. Preuve en est une fois encore avec Trees. Partant d’un postulat aussi fascinant qu’intrigant, ce premier tome (regroupant les huit premiers numéros de la série) déroute, dans un premier temps, par la lenteur d’une intrigue éclatée entre une multitude de personnages. Reprenant une imagerie célèbre, les « arbres » disséminés aux quatre coins de la planète sont tout autant des figures tutélaires et majestueuses que pouvait l’être le monolithe de 2001, L’Odyssée de l’espace.

 

Gigantesque totem menaçant, certes, mais peu actif, ils servent (pour le moment) de prétexte à l’auteur pour décrire une nouvelle donne géopolitique et sociale. Trees est un récit à l’échelle mondiale qui entrecroise une multitude d’histoires et de genre : thriller dans une base arctique, espionnage en Italie, récit politique à New York et en France et histoire d’amour en Chine. On peut être rapidement perdu devant le nombre de personnages et la manière dont Ellis passe de l’un à l’autre mais, et c’est à cela qu’on reconnaît les meilleurs, ce dernier reste d’une clarté absolue. Il est aidé par le dessinateur Jason Howard (dont le travail sur Super Dinosaure ne nous a pas préparés à celui sur Trees) qui nous surprend agréablement avec un dessin dynamique et une construction de la page remarquable.

 

trees-01-02-preview-0346cMaîtrisant impeccablement bien sa narration, les auteurs font des débuts de Trees une sorte d’anthologie tout en étant une introduction préparant à la grande aventure. Le mystère reste entier à la fin de ce premier tome et pourtant on sent qu’on est moins ignorant qu’au début de la lecture. Trees est une œuvre qui joue énormément sur le ressenti. La série recèle son lot de mystère mais semble plus être là pour discourir sur la capacité de l’humain à sortir de sa bulle et de sa chrysalide. Traits récurrents de beaucoup des différentes histoires, le changement et la détermination à assumer un nouvel être traversent toute la série et en proposent différentes conclusions allant de la plus logique à la plus dramatique.

 

Série dont la lenteur n’empêche pas une densité assez énorme (pour tout dire nous ne sommes pas encore revenus de tout ce que l’ouvrage compte d’histoires, scènes, personnages et moments), Trees fascine. A la manière du Children of Men d’Alfonson Cuaron qui avec un postulat fort (la fin de la fécondité) porte un regard sans concession sur l’effondrement d’une société, la dernière œuvre de Warren Ellis prend prétexte de son idée de base pour discourir sur le monde et ses habitants. A voir maintenant la suite des événements.

 

 

 

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Trees – Tome 1 (Urban Indies, Urban Comics, Image) comprend les épisodes US de Trees #1 à #8

Ecrit par Warren Ellis

Dessiné par Jason Howard

Prix : 10 €

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