
#Critique Westworld, Mauvais Spectacle
Nous avions ces mots, après six épisodes, pour résumer la série : un corps mort laissé à la science. Au terme de la saison, Westworld est toujours cet objet inerte, atone et bon à disséquer a posteriori.
Selon Wikipedia, le suffixe « méta » permet d’exprimer à la fois « la réflexion, le changement, la succession, le fait d’aller au-delà, à côté de, entre ou avec ». Westworld, en imaginant sa dimension méta comme la source même de son imaginaire, développe l’idée d’une sur-série ou pour reprendre les mots de Renan Cros (critique à CinémaTeaser et enseignant en histoire du cinéma et de la série) « la sur-série qui ne serait plus sensationnelle mais le spectacle d’elle-même ». Les auteurs mettent en scène leur propre acte créatif qui regarderait l’acte créatif en mouvement. La série se dresse ainsi entre deux miroirs, se perdant dans l’infini de son reflet. Entre vanité arrogante et motifs escheriens.
Un corps mort laissé à la science. Ou une œuvre livrée avec son code source, ses secrets de fabrication à peine dissimulés pour laisser aux spectateurs le loisir de jouer avec. C’est un spectacle paresseux, un spectacle mort, un spectacle à monter soi-même. Bienvenue dans une fiction en crise, dans une fiction pauvre.
Bac à sable
Westworld emprunte beaucoup aux jeux vidéo. Sa structure redondante comme des scripts, l’idée d’un but à atteindre, d’un mystère à résoudre, d’un endroit à trouver, la capacité à ressusciter ou encore son univers qui feint une liberté à travers des déplacements libres. Jusqu’à une conclusion qui ressemblera à une cinématique de fin, explicative, didactique, cherchant dans son dernier sursaut, un peu de littéralité après des nappes d’allégories. Les auteurs ont compensé une simple histoire (ou une histoire simpliste ?) par une surcharge symbolique et la déconstruction inutile de ses fils narratifs.
Si l’idée de boucles ou samples trouve une symbiose entre jeux vidéo et séries, il manque un avatar dans Westworld pour parfaire la comparaison. Lisa Joy et Jonathan Nolan n’invitent pas le spectateur dans leur univers, il le place, par procuration, à côté d’eux. Nous ne possédons pas de point de référence, sinon l’idée du créateur comme porte d’entrée. Nous aurions pu être Thésée, nous sommes Dédale, pris au piège de sa propre structure.
Étranges Choses
Accumulation de symboles, de références, d’emprunts, on pourrait rapprocher Westworld d’une autre série sortie cet été : Stranger Things. Les deux (re)créations fonctionnent sur l’idée d’un assemblage, d’associations diverses d’éléments pour parvenir à proposer quelque chose de nouveau. Stranger Things reposait sur l’idée de « faire à nouveau », orchestration de la mémoire comme nouvel espace créatif ; Westworld possède une démarche plus composite, comme Star Wars ou Matrix, convergence d’éléments étrangers qui finissent par créer un univers distinct. Seulement quand Stranger Things ou Star Wars raconte une histoire, Westworld ne fait qu’empiler ses influences en espérant que la métaphore cimente l’ensemble. Le récit agonise comme un poisson hors de l’eau, captant ses dernières bouffées d’oxygène dans des soubresauts narratifs, révélations tristes et convenues.
La série ne manque pas de souligner l’intelligence de son propos mais toujours au détriment de l’histoire, de l’émotion, d’une vie qui dépasse le cadre restrictif de son organisme programmatique. Quand Stranger Things parvenait à déraper, Westworld souffre de sa rigidité, d’une ambition motivée par l’idée de dépasser l’art sériel comme si les auteurs, dans leur délire méta, n’assumaient que moyennement l’idée de leur média.
Chimère synthétique
Dans le générique, il y a ce piano, d’abord guidé par des mains squelettiques et qui finit par jouer tout seul. Dans le season final, une scène reprend la scénographie d’un théâtre en plein air. Deux images qui définissent le projet Westworld : un pilotage automatique conscient de son propre spectacle. La série ne met pas en scène, elle se met en scène. Jonathan Nolan et Lisa Joy ne cherchent pas à raconter une histoire mais que leur histoire les raconte. Œuvre auto-suffisante, cannibale, égocentrée et engoncée dans sa vanité, la dernière production de HBO alimente l’idée d’une fiction en crise, d’une fiction morte imaginant l’exhibition de son cadavre prêt à être disséqué comme une matière première, une matière noble.
Westworld se définit par sa propre dimension nombriliste, conscient d’être un objet d’étude, d’être une chimère exposée comme une bête de cirque. Le générique nous présente des corps synthétiques en cours de fabrication. Toute la série y est résumée.
L’auteur de l’article est resté en surface de la série avec de vaines comparaisons.
Cette série est transcendante, elle traite de la Conscience, du rapport au divin, à l’ego, à la construction de l’intelligence sous plusieurs forme.
La meilleure série du troisième millénaire, je n’ai pas crainte de l’affirmer.
J’ai pas mal de réserves sur cette série, à ce stade je ne sais pas encore… si je l’ai aimée…
Les vidéos de théories/analyses qui fleurissent sur YT m’ont à la fois apporté des réponses sans lesquelles je n’aurais qu’effleuré le propos et du regret de ne pas avoir pu/du le découvrir par moi même.
Bref série assez aride, très bien jouée mais qui laisse un sentiment mitigé…
Concernant cette chronique, à part délayer en longueur le fait que les auteurs se regardent le nombril on est pas beaucoup plus avancés….
Seconde déception…
« Oeuvre auto-suffisante »…non mais quand je lit cet article ce qui est prétentieux ce n’est pas westworld.Le genre d’auteur qui se régale à s’écouter parler.
je comprend l’article mais je le trouve un peu dur… Jonathan Nolan à fait du bon boulot sur cette série avec un début et une fin (de la meme façon que Interstellar ou memento avec cette façon de jouer avec le temps que j’ai plutot aimé). Apres c sur qu’il ya pas la puissance et l’esprit japonais quand on parle de Intelligence Artificielle et robot comme la série Stand Alone Complexe à pu faire ya quelques années, mais bon la série prend le film Mondwest comme base et en resort quelque chose de passionnant et j’avou que je me suis pris au jeu des théories apres chaque épisode, en regardant sur youtube les tres bonnes analyses sur The Grand Test. maintenant faire une autre saison ça va etre compliqué. mais ça reste des themes fort que j’aime voir dévelopé au ciné ou en série!
Ça va… ça me rassure de voir que les 4 commentaires postés ne soient pas d’accord avec l’auteur de cet article…
Article bien trop dur selon moi, Westworld vaut le coup d’œil.
Quel dommage de lire ce genre de d’analyse moisie sur Daily mars!
C’est une serie subtile et complexe qui demande de prendre un peu de hauteur. Ici on vole pas assez haut.
Fail
Autant je trouvais que Westworld se regardait le nombril ou s’écoutait parler durant les premiers épisodes, autant la suite m’a enlevé la totalité de mes doutes (y compris au niveau d’un personnage que je trouvais médiocre).
Comme le dit Whiplash, c’est parfois un peu aride, mais qu’est-ce que ça fait du bien d’avoir une vraie série de SF et les réflexions qui vont avec !
Donc oui, comme les autres, je trouve l’article très réducteur. Surtout, il manque d’exemples concrets pour assoir son propos et pour amener matière à débat. Pour le coup, l’article représente ce qu’il reproche à la série…
Il est vraiment énorme ce Guillaume Nicolas !
Il sélectionne toutes les meilleures séries et colle exactement 1.5, en espérant probablement acquérir le titre de « Chevalier de Télérama », mais surtout en se ridiculisant complètement.
Probablement le genre de type qui parle avec un air suffisant des films de Visconti quand il a une flute de champ’ a la main, dans des soirées ou il essaie de se convaincre lui même qu’il est en accord avec ses goûts affichés.
Bon courage mon gars, le filon du « je colle 1.5 à toutes les bonnes séries » en croyant que ça va me faire passer pour un être supérieur ne marche pas du tout 😉
64kg (décidément, vous voulez tout savoir), ce n’est pas si énorme (je vous rappelle, je fais 1m80).
Je suis déçu. A vous lire, non seulement je n’ai pas l’impression que mon obtention du fameux titre est garantie mais également mes chances de supériorité.
Ce qui me rassure, c’est que votre message n’est pas totalement visionnaire. Je ne joue pas de flûte (à bec, traversière ou de pan… je ne connais pas la flûte de champ’, désolé) et je ne suis vraiment pas familier du cinéma de Visconti (en même temps, moi, c’est plus les séries mon truc, vous voyez ?).
C’est marrant, je lis partout que Westworld traite de la « Conscience, du rapport au divin, à l’ego, à la construction de l’intelligence sous plusieurs forme », ok, pourquoi pas, mais elle en dit quoi exactement ?
Rien, et c’est bien ce qui me désole et qui constitue une des raisons pour lesquelles je rejoins l’auteur sur son mépris pour cette série gonflante.
Je viens de finir la première saison. Tout ce que j’ai à dire, c’est que l’auteur s’est apparemment perdu dans le labyrinthe et n’a pas su trouver la voix pour donner sens à son errance.
Ne vous laissez pas dégoûter, c’est une grande série à expérimenter par soi-même !