Pilote automatique – Marvel’s Agent Carter

Pilote automatique – Marvel’s Agent Carter

Note de l'auteur

images4L’histoire : En 1946, suite à la Seconde Guerre mondiale, la paix n’a pas aidé Peggy Carter qui se retrouve marginalisée après que les hommes soient rentrés du combat. Alors qu’elle travaille pour le SSR (Section Scientifique de Réserve), Peggy doit trouver un équilibre entre un travail administratif et des missions secrètes qu’elle effectue pour Howard Stark, tout en tentant de vivre sa vie de femme célibataire dans l’Amérique des années 1940, après avoir perdu l’homme de sa vie, Steve Rogers alias Captain America.

Autour de la série : Extension supplémentaire à l’univers télévisuel marvel, Agent Carter a été avant tout un court métrage éponyme, nous racontant le futur de la jeune femme et ses débuts en tant qu’espionne. Il a donc servi de base pour le pilote de la série, qui est aussi le spin-off  de Agents of Shield, et donc lié bien évidemment au MCU (Marvel Cinematic Universe). Le show se situe surtout juste après Captain America premier du nom. Le pilot est écrit par Christopher Markus and Stephen McFeely, créateurs de la trilogie Captain America ainsi que de Thor 2.

L’avis : Les premières déconvenues de Agents Of Shield l’année dernière aurait dû ébranler l’opiniâtreté de ABC au vu de la dégringolade de son audimat. C’est donc avec beaucoup de surprise que l’annonce d’une série comme Agent Carter en a laissé plus d’un dubitatif. Déjà, sur cette nouvelle volonté de continuer dans des contextes similaires à celle de sa grande soeur (L’espionnage/ Les prémices du SHIELD), ensuite, de priver son public une nouvelle fois de tout super-héros mais aussi, en s’écartant promptement de tout ce à quoi pouvait ressembler AoS. Dont acte. Si nous suivions durant vingt-deux épisodes une équipe de six personnes dont les aventures se déroulaient à notre époque, la production du show a donc décidé de capitaliser en son parfait contraire avec un personnage féminin évoluant en solo, dans les années 40, et narré en seulement huit épisodes. Une belle prise de risque en terme d’ambiance et de tonalité, contrebalancé par un récit fortement réduit et permettant de se concentrer à l’essentiel mais aussi d’éviter la casse si l’audimat ne suit pas. Mais du coup, avec un tel modus operandi, cette seconde tentative fonctionne t-elle cette fois-ci?   

news_illustre_1419204063_115D’emblée, la série s’introduit avec un ton résolument plus adulte. Là où Phil Coulson dans AoS prenait avec légèreté sa résurrection, Peggy Carter, elle, reste toujours endeuillé de la perte de l’amour de sa vie. Placée dans un bureau, alors qu’il y a peu elle affrontait les forces restantes de l’HYDRA, elle se voit cantonnée à des tâches administratives, subissant les moqueries régulières de ses collègues masculins, qui ne voit en elle que l’ex-petite amie de Captain America. Mais sa rencontre avec le célèbre Howard Stark, va tout changer et de réels problèmes pour Carter, devenu agent double pour le milliardaire afin de le disculper, vont se multiplier. C’est donc déjà avec nombres d’épreuves et d’enjeux que Peggy Carter, femme forte s’il en ait, devra faire face, en nous faisant aussi découvrir un monde dangereux certes, mais aussi difficile pour la gent feminine, car masculinisé à outrance. Ce background établi, l’espionne, dont la story-line était auparavant déjà bien ancré, va permettre à la série d’être pourvue d’atouts solides dès ces deux premiers épisodes, pour embrayer directement la seconde en matière de caractérisation, lançant sans plus attendre de multiples intrigues de manière efficace.

news_illustre_1419204152_816En cela, Agent Carter s’en sort non seulement très bien, bien mieux que Agents of Shield à ses débuts, bardé en plus d’un sens du chic et du  charme qui donne un très beau cachet à l’ensemble. Car non content de pourvoir la belle de séquences d’actions calibrées et variées comme il faut, les atours du show l’habilitent à jouer énormément la carte du glamour, en particulier grâce son actrice principale, Hayley Atwell, charismatique en diable, dont la répartie cinglante au sublime accent british fait des merveilles dans n’importe quelle situation. Mais il serait mal advenu d’oublier son compatriote, James d’Arcy, dans le rôle du majordome Edwin Jarvis, dont la dualité et complicité avec la jeune femme permettent de provoquer des situations absolument délicieuses et truculentes, pour notre plus grand régal. L’action au demeurant n’est pas en reste, parfumé d’un zeste féminin et féministe parfaitement étalonné, surtout lors de passages plus remuant. Du coup, la réalisation a même été chouchouté pour la peine. Si dès le pilot Louis D’Esposito (réalisateur du One shot Agent Carter) répond présent avec beaucoup de panache, les épisodes suivants auront la primeur d’un renfort direct via le 7ème art, avec les Frères Russo (The Winter Soldier) et de Joe Johnston (Captain America). Un bien beau tapis rouge pour la première espionne du monde marvel, en laquelle ses dirigeants croient une fois encore plus que fermement.

En bref, Agent Carter, c’est de l’humour so british, du glamour comme il faut, une bonne dose de mystère et une first action lady de tout premier plan, bien parti pour botter le derche des criminels et des phallocrates de tout crin. Elle canalise donc en un mix improbable et fichtrement réussi une oeuvre à la croisée des chemins, celui d’une Sidney Bristow d’après guerre évoluant dans un univers à la Don Draper! Comme rappelé il y a peu, cela fait longtemps qu’on avait pas vu de l’action au féminin à la première personne et vous savez quoi? Ça fait rudement du bien! Go for it Peggy!

Episode 3? Pour faire simple, vivement la semaine prochaine!

Agent Carter (ABC), Saison 1, épisode 1 « Now Is Not The End » épisode 2 « Bridge and tunnel »
Ecrit par Christopher Markus and Stephen McFeely
Réalisé par Louis D’Esposito
Avec  Hayley Atwell : Peggy Carter, Dominic Cooper : Howard Stark, Enver Gjokaj : Daniel Sousa :  Chad Michael Murray : Jack Thompson

 

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