Dark souls 3 : la mort sans concession (PC)

Dark souls 3 : la mort sans concession (PC)

Note de l'auteur

Dernier et ultime opus de la franchise, Dark Souls 3 nous ramène dans les terres désolées de Lothric pour y accomplir, une fois de plus, une destinée prophétique. From Software signe ainsi l’arrêt d’une franchise qui a remis au goût du jour le « Die and Retry »(pff expression consacrée), mais également d’un univers aussi original qu’obscur. Apothéose finale ou agonie lente et douloureuse, bonheur dans la continuité, c’est ce que nous allons voir.

Si la franchise Dark Souls est surtout connue pour les répétitions successives d’échecs tous plus ou moins rageurs, elle l’est aussi pour son univers qui a été savamment construit afin que le joueur en sache le moins possible. Que ce soit Dark Souls 1, 2 et désormais 3, vous pouvez tout à fait jouer sans vous préoccuper de l’histoire, du fait de l’attention soutenue que vous porterez à l’environnement hostile. Et pourtant, il serait dommage de passer outre les finesses d’un scénario qui se découvre à travers la lecture des informations disséminées dans les lieux découverts ou par l’intermédiaire de personnages rencontrés. From Software a créé un univers Dark Medieval Fantasy, une mythologie profonde et un historique des événements qui amènent à comprendre pourquoi vous apparaissez, trépassez, et découpez tout ce qui passe à moins d’un mètre de votre arme. En faire le résumé serait trop long, mais brièvement, la découverte de la première flamme permit aux anciens (Gwen, Nito, la sorcière d’Izalith, le Pygmée) de vaincre les dragons qui dominaient dans le monde et de devenir les égaux des dieux. S’ouvrit alors l’âge du feu, période pendant laquelle chaque ancien créa royaume et serviteurs, mais le Pygmée trouva l’âme sombre (Dark Soul) et acquit l’immortalité. Alors que la flamme originelle commençait à vaciller, les pouvoirs des anciens s’atténuèrent, Gwen décida alors de se lier à la flamme pour devenir le premier Seigneur des Cendres, et préserver ainsi l’âge de feu. Le Pygmée, qui engendra la race humaine, construisit une armée faite d’humains marqués par une malédiction : celle de ne pas mourir et de revenir sous la forme de morts-vivants près d’un feu. Son objectif : mettre un terme à l’âge de feu pour amorcer l’âge des ténèbres (l’âge des humains). Votre mission (si vous l’acceptez) sera de choisir le devenir de ce monde, car que ce soit pour DS1 ou DS2, le choix est ouvert même si vous n’en connaîtrez pas les conséquences. C’est donc sur cette base que débute Dark Souls 3. La flamme vacille de nouveau et il vous faut ranimer les Seigneurs des Cendres pour que l’âge de feu perdure… ou pas.

PEVDyJt7gVLa première impression qui se dégage de DS3, c’est sa ressemblance à DS2, mais en plus beau et surtout plus vaste. On sent bien que le travail de From Software sur Bloodhorne (exclu PS4) a profité au développement de DS3. On découvre un environnement très travaillé graphiquement qui transmet fidèlement la vision d’un monde en ruine où suintent la puanteur et la magie sombre. Cependant, il faut aussi admettre que l’immensité des maps et des décors font perdre un peu à la franchise son côté Dark Fantasy, la rapprochant parfois d’un Heroic Fantasy lors des passages en extérieur. L’immensité des décors annule le côté oppressant des cryptes, des catacombes, certes présentes dans le jeu, mais un poil plus éclairées et donc moins stressantes. Entre vallées, ruines médiévales, marais et autres environnements, on parcourt la map parsemée d’un bestiaire particulièrement riche et renouvelé. Un bestiaire haut en couleur, en taille et détails, qui assure une immersion totale dans cet univers particulier, et plein de trash mobs qui participent aussi à l’histoire et vous placent au cœur de luttes entre les clans. Aussi, ne vous étonnez pas si en avançant vous êtes le témoin de combats entre trash mobs, au mieux profitez-en pour récolter les restes ou pour placer un bon coup de « Hache de feu+x » entre les omoplates d’un belligérant occupé à taillader un autre personnage. Toute la beauté du bestiaire se découvre dans le principe de réciprocité qui fait tout le sel du jeu. Vous êtes certes puissant, et vous développerez plus de puissance en découpant vos ennemis, mais à la moindre erreur, vous tomberez sous les coups vengeurs d’un mob que vous avez déjà tué une dizaine de fois au cours de vos précédents passages. Il est donc simple de se rappeler les conseils suivants :

  • si c’est plus grand que vous, vous risquez de prendre cher
  • si c’est plus petit que vous, vous risquez de prendre cher
  • si c’est de taille normale, ou dans le doute, vous risquez de prendre cher.

08409132-photo-clubic-mars-darksouls3-01Pour survivre, il faut très vite maîtriser les enchaînements de mouvements des mobs, pour les éviter, même si parfois le nombre sera votre plus gros problème. Côté IA, ce n’est pas flamboyant. Certes l’aggro (agglutination des mobs sur vous) est ultra-présente, mais très distante, vous pouvez donc observer de loin sans être toujours sur vos gardes. Les Boss suivent inlassablement leur routine d’attaque, bien que l’on note une meilleure gestion du combat par l’alternance de combats corps à corps et à distance ; Boss qui sont quand même relativement simples à passer dans l’ensemble, certains ne présentant même réellement aucun challenge (Yhorm le géant). Les mobs, quant à eux, usent désormais de leurs boucliers pour vous déstabiliser lorsque vous essayez de passer dans leur dos (le grand classique de DS), mais demeurent très simples à éviter en courant.

Niveau gameplay, on retrouve donc le grand classique de DS (roulade et backstab), mais aussi quelques nouveaux coups spécifiques à chaque arme, parade avec les boucliers ou position de combat (Stance). Même si ce développement rend le jeu plus agréable en variant les plaisirs, il le facilite également si on prend la peine de bien les maîtriser. Ainsi, la déviation d’une attaque portée grâce au bouclier induit la possibilité d’infliger un coup critique ou un enchaînement qui vous sauvera dans bien des cas. Si, en solo, vous prenez la peine de vous entraîner à la maîtrise de ces capacités spéciales, l’intérêt résidera surtout dans le multijoueur où vous pourrez varier les attaques, lors de vos confrontations.

oed1eejxyrwesahhj152Autre développement notable : le nombre de PNJ et de quêtes associées qui viendront parsemer votre aventure. Là encore, c’est tout le Lore qui s’exprime à travers eux et certains choix s’imposeront à vous. Poursuivre une quête donnera la possibilité d’invoquer les PNJ pour vous aider dans les niveaux ou contre les boss, mais parfois au détriment d’autres PNJ rencontrés. Fort heureusement, vos choix ne seront pas pénalisants et vous pourrez poursuivre votre chemin sans même vous en préoccuper.

Dark Souls 3 n’est en fait pas si difficile que cela, vous pouvez augmenter le niveau de difficulté à votre gré, mais est-ce l’expérience acquise sur les précédents titres ou une difficulté générale plus faible qui fait que, personnellement, je le trouve plus simple même si toujours aussi punitif ? La possibilité d’augmenter le nombre de fioles d’Estus, potion de vie ou désormais de magie, et de les répartir en fonction de vos compétences ne fait qu’accentuer vos chances de survie dans un jeu qui initialement n’avait qu’un seul but : vous en faire baver. Une ouverture donc vers le joueur casual, mais qui ne se fait pas au détriment du joueur hardcore, préservant ainsi un équilibre propre à la licence.

Pour le côté fun, sachez que le jeu est bouclé en speedrun en 1h02, que les Boss se font littéralement et bassement souiller par derrière (grand classique) à l’aide de coups bien placés et destructeurs (voir ici). Certes, l’exploration n’est pas de mise dans la discipline, mais il faut reconnaître que cela peut aider, notamment après avoir exploré soigneusement une région, vous pourrez vous permettre de prendre les raccourcis et donc d’avancer vers les différents boss.

Pour finir, Dark Souls 3 accomplit donc sa mission, une variation intéressante de la licence, sachant préserver les éléments de base tout en apportant des nouveautés, à la fois graphiquement et en termes de gameplay. C’est tout à l’honneur de From Software de conclure ainsi une trilogie bien emmenée, qui mériterait cependant que le premier opus soit remastered (et pourtant je ne suis pas fan des versions remastered) afin d’offrir aux nouveaux joueurs une expérience unique et globale de qualité.

From software

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