David Simon au Forum des images : les meilleures répliques

David Simon au Forum des images : les meilleures répliques

Il était très attendu, il n’a pas déçu. Lundi soir, après plusieurs jours passés à Paris pour la promo de la sortie française de son enquête Homicide : Life on the Killing Streets (sortie en 1991 aux Etats-Unis, elle est sortie chez Sonatine en septembre sous le titre Baltimore), David Simon était l’invité d’une masterclass au Forum des images.

Pendant un peu moins de deux heures, le créateur de The Wire, Generation Kill et Treme est revenu sur près de 30 ans de parcours ; de ses débuts au Baltimore Sun au tournage en Nouvelle Orleans. Une belle façon d’en savoir plus sur un homme dont l’oeuvre ne se résume pas à l’écriture des aventures d’Omar, Bunk et McNulty.

Visiblement à l’aise (il faut dire qu’il a reçu un accueil plus que chaleureux des spectateurs), capable d’enchaîner réflexions profondes, émouvantes (il a notamment parlé de son ami David Mills, scénariste décédé sur le tournage de Treme) et traits d’esprit, l’invité du jour s’est parfaitement acquitté de l’exercice.

En attendant la mise en ligne de la vidéo de cette rencontre par l’équipe du Forum des images (vidéo que vous retrouverez ici-même), voici quelques-unes des petites phrases qu’il a glissé ça et là.

Sur les conditions d’écriture de Baltimore / Homicide : Life on the Killing Streets

« Quand cette opportunité s’est présenté, je venais de divorcer de ma première femme. Je vivais dans une petite chambre,  et mon ex avait gardé la meilleure bagnole. C’était le meilleur moment pour moi de vivre cette expérience ».

Au sujet de The Corner

« C’est un projet qui est allé très loin dans la description d’une certaine réalité. Et son adaptation en mini-série pour HBO tient du docudrama en fait ».

« Pour la scène où Gary Mc Cullough va voir La Liste de Schindler au cinéma, j’ai multiplié les coups de fil auprès de Spielberg pour obtenir le droit de montrer quelques images du film. Ca n’a pas marché. Du coup, on s’est contenté d’une piste son ».

A propos de The Wire

« The Wire ne pouvait pas finir bien : c’est le portrait d’une Amérique dévastée ».

« Les cinq saisons de la série ont coûté 30 millions de dollars »

« Pour ce projet, j’ai préféré travailler avec des gens qui venaient du monde du livre plutôt que du monde de la télé. Avec les auteurs de la télé, vous faites de la TV »

Sur Generation Kill

« Demandez aux Marines: ils vous diront que ce qui est vrai c’est Génération Kill et la première demi-heure de Full Metal Jacket ».

A propos de Treme

« Treme est sans doute plus optimiste que The Wire. La première parle de la corruption politique. La seconde, elle, évoque la corruption humaine ».

« Pour l’écriture de cette série, pour la rendre aussi réaliste que The Wire, nous nous appuyons beaucoup sur des personnes qui vivent à la Nouvelle Orleans. Ainsi que sur des auteurs du coin. Eric Overmyer, le cocréateur, est d’ailleurs originaire de cet endroit ».

L’après Treme

« Je ne sais pas si je lancerai ensuite d’autres projets. Un jour, HBO va se rendre compte que personne ne regarde ce que je fais (rires) »

« C’était très agréable d’être ici. A Paris, tout le monde m’a dit que j’étais à génie. Mais quand je rentrerai à la maison, ma femme va me dire « You’re still an asshole » ».

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