
DC Cover Girls : « Le sexe fait vendre »
L’histoire : La Covergirl, mais si, la jolie fille en couverture de votre comics préféré ? Si possible peu vêtue, inspirée des poses des pin-up, pas un poil qui dépasse et avec des proportions anatomiquement impossible et des seins qui connaissent rarement la gravité. Des filles sublimes qui ont pour mission non seulement d’appâter le lecteur, mais aussi de donner un résumé de l’histoire à venir. Les filles de l’écurie DC sont mises à l’honneur dans cet ouvrage publié chez Urban Comics.
Mon avis : « Le sexe fait vendre ». C’est par cette introduction que commence l’ouvrage. Pour autant, Louise Simonson n’est pas dupe, et n’hésite pas à pointer du doigt les dessins un brin daté, ou qui prennent vraiment leurs lecteurs pour des prunes (Batwoman qui s’arrête en plein combat parce que son collant est filé est assez impayable, en vrai). DC Covergirls a donc réussi le délicat équilibre entre l’ouvrage hommage et critique. Bon, même s’il passe assez rapidement sur le costume incroyable de Power Girl et les raisons d’une si jolie ouverture.
L’ouvrage est séparé en plusieurs chapitres, chacun ayant pour objet l’une des femmes fortes ou l’un des univers de l’univers DC : Loïs Lane, Wonder Woman, les femmes de l’univers de Batman, les Cover girls de Vertigo… Et raconte non seulement son histoire, mais celle de ses créateurs et des raisons de leur évolution. Les contraintes du Comics Code qui donne naissance aux parfaites mères au foyer, les raisons du fouet de Wonder Woman, les multiples identités de Catwoman, les changements amenés par Alan Moore, les conséquences du petit écran (et l’arrivée d’Harley Quinn)… Et un détour par WildCATs ou Promethea, sans oublier Death (Sandman). À noter aussi, la qualité informative des légendes.
En gros, un bel ouvrage pour admirer et rendre hommage aux belles filles des couvertures avec rappel des personnages et parfois, explication de textes. Le multivers rendant parfois les choses… compliquées. (J’avoue maintenant attendre avec impatience les « Marvel Cover boys », parce qu’il y a aussi le choix entre Namor et Diablo, en passant par Loki, ou les « DC Cover Boy » parce que Superman vas-y fait pas genre, on t’a bien vu). Et c’est aussi un ouvrage grâce auquel on se rend aussi vite compte de l’absence totale de diversité sur les couvertures. Heureusement, vive Renée Montoya !
Si vous aimez : L’univers DC comics, les jolies filles aux looooongues jambes, et le cuir de Catwoman.
Autour du livre : Vous avez sans doute déjà croisé le nom de Louise Simonson, scénariste de comics chez DC et Marvel, éditrice fin des années 70 et début des années 80, et qui a notamment créé le personnage d’Apocalypse dans la série X-Men.
Extrait : « Finalement, en 1959, dans une tentative d’attirer de jeunes lectrices, Weisinger invente la première Supergirl. Cherchant une manière de retenir les lecteurs, avec Supergirl (créée par le scénariste et romancier Otto Binder ainsi que le dessinateur Al Plastino), il tombe sur un filon dont les fans s’emparent aussitôt.
Kara Zor-El s’extirpe d’une fusée écrasée dans Action Comics #252. Elle vient d’Argo City, un petit morceau de Krypton qui a été projeté dans l’espace quand la planète natale de Superman a explosé. Des années plus tard, alors que les citoyens d’Argo City commencent à mourir d’empoisonnement à la kryptonite, les parents de la jeune fille, des scientifiques, décident de l’envoyer sur Terre, espérant que son cousin pourra s’occuper d’elle. »
Sortie : le 22 mai 2015, éditions Urban Comics, 224 pages, 29 euros.