Deauville 2014 : le résumé en 20 photos

Deauville 2014 : le résumé en 20 photos

Le réalisateur Damien Chazelle, l'acteur Miles Teller et le producteur Nicholas Britell : la fine équipe de Whiplash, Grand Prix 2014.

Le réalisateur Damien Chazelle, l’acteur Miles Teller et le producteur Nicholas Britell : la fine équipe de Whiplash, Grand Prix 2014.

Et voilà, the end ! L’excellent cru de la sélection de ce 40e festival du cinéma américain de Deauville a été sanctionné hier soir par la double récompense tellement méritée du gigantesque Whiplash, de Damien Chazelle : Grand Prix et Prix du public (pas étonnant pour ce dernier vu l’hallucinante standing ovation reçue par le film en fin de projection). Pour le reste du palmarès, on se réjouira aussi du prix attribué à l’incroyable It Follows de David Robert Mitchell, tout en regrettant que Gregg Araki et Anton Corbijn repartent bredouille pour leurs très réussis White Bird et Un homme très recherché. Que retiendra-t-on de cette édition plutôt chiche en vraies stars (surtout pour un 40e anniversaire) ? Résumé en 20 photos clé (et souvent floues mais c’est Plissken qui shoote hein alors on pardonne…)

 

 

VENDREDI 5 SEPTEMBRE

IMG_00521) JESSICA CHASTAIN ET LE NOUVEAU WOODY ALLEN OUVRENT LES HOSTILITES

A 37 ans, la sublime rouquine reçoit déjà un hommage décerné par le Festival pour l’ensemble de sa courte mais riche carrière. L’actrice, en pleine promotion du film Mademoiselle Julie de Liv Ullmann (en salles chez nous depuis le 10 septembre), est également productrice du jolie drame conjugal The Disappearance of Eleanor Rigby : Them, de Ned Benson, sélectionné à Deauville dans la section des avant premières. On n’aura pas profité de sa présence bien longtemps : Chastain s’est envolée dés le lendemain pour le festival de Toronto.

La cérémonie d’ouverture de ce 40e festival fut aussi marquée par les larmes de Lionel Chouchan, délégué général et co-fondateur avec André Halimi de la manifestation en 1975, durant son discours émouvant en hommage à Halimi, emporté l’an passé par la maladie de Parkinson. Après deux autres hommages aux disparus Lauren Bacall et Robin Williams, l’ambiance redevint plus légère avec le speech alerte et inspiré de Pierre Lescure sur Jessica Chastain. Sur scène : le jury de la compétition, composé exclusivement cette année d’anciens présidents de précédents jurys (à l’exception de Marie-Claude Pietragalla) : Claude Lelouch, Pierre Lescure, André Téchiné, Jean-Pierre Jeunet et Vincent Lindon, acteur chouchou des festivaliers deauvillais depuis sa présidence très réussie de l’an passé.

La soirée se poursuivra avec la projection en avant première de Magic in the moonlight, de Woody Allen : rom’ com’ vieillotte voire moisie d’après votre serviteur ou charmant marivaudage pour David Mikanowski ?  Le Daily Mars s’entredéchire déjà, c’est effroyable. Vous jugerez par vous même en tout cas lors de la sortie en salles de Magic in the moonlight le 22 octobre prochain.

 

 

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2) CEDRIC KLAPISCH INFILTRE A DEAUVILLE POUR UN TOURNAGE…

Il n’était pas là pour présenter un film, ni comme membre du jury, ni même pour venir discuter cinéma et affaires du monde avec le Daily Mars (incroyable, ça…). Mais Cédric Klapisch a foulé de longues minutes le tapis rouge du C.I.D lors de la cérémonie d’ouverture, braquant sur la foule et les stars un Cannon 5D (me semble-t-il en tout cas) affublé d’un gros objectif. La raison ? L’auteur jadis inspiré de Chacun cherche son chat et Le Péril jeune est ce soir-là venu tourner quelques plans sur le vif pour la série 10%, qu’il co-réalise pour France 2. Une fiction en 6 épisodes de 52 minutes, sur laquelle Klapisch et sa co-réalisatrice Lola Doillon en disent davantage par ici à Allo Ciné. Un projet a priori alléchant produit par Dominique Besnehard.

 

 

 

SAMEDI 6 SEPTEMBRE

IMG_00533) et 4) : 35 MILLIMETRES IS NOT DEAD !

Dans le cadre des projections rétrospectives en marge des sélections officielles, plusieurs films ont été montrés au public via le support des bonnes vieilles bobines 35 millimètres, tels A la poursuite d’octobre rouge ou Les Affranchis. Dans une salle voisine de la salle de presse, dans les sous sols du C.I.D., une équipe de monteurs a travaillé d’arrache pied pendant tout le festival pour monter les bobines (six ou sept par film), acheminées ensuite vers les salles du Casino ou du Morny. A l’heure du numérique et de la dématérialisation tous puissants, où les films projetés en salles ne sont plus que des fichiers informatiques et les projectionnistes réduits à des pousses-bouton, admirer de visu ces immenses disques de pellicule manipulés par des passionnés procure un émouvant frisson rétro.

 

 

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Ci-contre : les bobines d’A la poursuite d’octobre rouge, de John McTiernan. 

Films vu par nos soins ce samedi-là : Un homme très recherché d’Anton Corbijn, particulièrement apprécié par David Mikanowski (sortie le 17 septembre). Et The Disappearrance of Eleanor Rigby : Them, de Ned Benson. Pas de sortie française encore prévue pour ce dernier.

 

 

 

 DIMANCHE 7 SEPTEMBRE

IMG_00595) JUILLET DE SANG :  LE THRILLER FETICHISTE EIGHTIES DE JIM MICKLE

Une journée marquée par la projection de Juillet de sang, quatrième film de Jim Mickle, après son remarqué We are what we are. Un thriller inégal et curieux, amoureux des années 80 et de leurs terribles attentats capillaires, comme celui dont le réalisateur a affublé ce pauvre Michael C. Hall.  Aucun acteur n’avait fait le déplacement pour venir représenter le film. Ici sur scène :  Mickle et la productrice de ce Juillet de sang, dont la sortie française a été fixée au 24 septembre.

 

 

IMG_00696) JOHN McTIERNAN : UNE MASTER CLASS FRUSTRANTE

Accueilli en héros en France depuis une semaine, le vétéran John McTiernan, enfin libre depuis le printemps dernier après 10 mois de prison, a débuté en ce dimanche 7 septembre un marathon d’interviews entre Deauville et Paris, où la Cinémathèque lui rendra ensuite un vibrant hommage quelques jours plus tard. Le débarquement McTiernan commence donc en Normandie par une master class un peu décevante conduite par un Vincent Malausa pas très à l’aise, ce que l’on peut comprendre au vu du charisme écrasant du réalisateur de Piège de cristal.

Ce dernier livrera tout de même quelques anecdotes de tournage intéressantes sur Predator, A la poursuite d’Octobre Rouge et Thomas Crown, le film dont il dit être le plus fier (tandis que Die Hard et Predator plafonnent manifestement assez bas dans son estime…). Fatigué, l’élocution souvent traînante, McT va surtout se lâcher le lendemain sur la scène du C.I.D et aussi lors de ses interviews avec des journalistes estomaqués par la violence de ses attaques contre l’état actuel des institutions américaines.

 

 

IMG_00957) JON FAVREAU ENGRAISSE LE FESTIVAL 

Peu goûté par les critiques français (alors qu’aux Etats-Unis le film est encensé), le pourtant très sympathique Chef de Jon Favreau amuse les festivaliers. Et Favreau s’est visiblement beaucoup amusé lui-même à revenir au circuit indépendant pour ce feel good movie hautement métaphorique, dans lequel il joue un chef qui va se réinventer en ouvrant un food truck tex-mex itinérant. Une aventure libératrice pour l’expert des fourneaux, désormais affranchi des contraintes créatives de son ancien grand restaurant.

Avec 30 bonnes de minutes de trop et un potentiel émotionnel sous-exploité, Chef est une comédie culinaire certes trop convenue pour vraiment sortir du lot, mais tout de même nettement plus enlevée et attachante que le catastrophique Les Recettes du bonheur de Lasse Hallström (production Steven Spielberg/Oprah Winfrey), projeté la veille à Deauville en avant première et pour lequel l’ex-miss météo Charlotte Lebon, Helen Mirren et Manish Dayal ont fait le déplacement.

On préfère largement les sandwiches et rythmes cubains de Favreau aux poulet korma et Bollywood de carte postale d’Hallström. Pas eu le temps d’écrire de critiques détaillées ni pour l’un ni pour l’autre, mais c’est pas l’envie qui nous manquait d’assaisonner le Hallström comme il le mérite… Chef sortira en France le 29 octobre, Les Recettes du bonheur mijote en salles depuis le 10 septembre (et ça ne sent pas bon).

 

 

 

LUNDI 8 SEPTEMBRE

IMG_01048) ET 9) : JOHN McTIERNAN STRIKES BACK 

 

Sur la scène du C.I.D.,  John McTiernan ne se contente d’accepter l’hommage rendu par Lionel Chouchan :  sur scène, il se livre à un défouraillage en règle d’une soi-disante dérive liberticide de son pays. On a découvert ce soir là un homme très en colère et au bord de du clash définitif avec l’Amérique. On avait tout résumé ici.

TributeMcTiernanOn peut dire en tout cas que McTiernan aura tenu une belle revanche grâce à la presse française : de So Film à Télérama en passant par Première, Le Monde, Le Figaro, L’Express, la PQR et beaucoup d’autres, le réalisateur a déversé sa rage dans un nombre impressionnant de relais. Mais pas dans le Daily Mars (il nous a supplié, on a refusé par manque de temps, hé oui que voulez vous;..)

 

 

 

 

 

 

MARDI 9 SEPTEMBRE

IMG_013510) UN AFFRANCHI SUR LES PLANCHES

A l’affiche de Sin City 2, j’ai tué pour elle de Robert Rodriguez et Frank Miller, projeté en fin de festiVal, Ray Liotta passe à son tour ce soir-là à la casserole des hommages, après Jessica Chastain et John McTiernan. Vincent Lindon se colle avec brio, humour et admiration à l’exercice du panégyrique. Liotta, qui n’a jamais retrouvé depuis 1990 de rôle aussi puissant que celui d’Henry Hill dans Les Affranchis, conserve néanmoins un immense capital sympathie auprès des festivaliers. Le jour même, il a inauguré une cabine de plage à son nom sur les planches. Nous n’avons pas eu la chance de pouvoir interviewer l’acteur révélé en 1987 avec Dangereuse sous tous rapports, mais je vous recommande ce sympathique portrait à lire sur le site de La Libre Belgique.

Zero pointé à mon binôme et moi-même, qui avons scrupuleusement raté ce mardi les quatre films projetés au C.I.D :  The Better Angels de A. j. Edwards(compétition), The Good Lie de Philippe Falardeau (compétition), Red Army de Gabe Polsky (section Docs de l’Oncle Sam, un film sur une équipe de hockey sur glace soviétique) et Alex of Venice de Chris Messina (avant première). Hormis Red Army, il paraît qu’on n’a pas raté grand-chose…

 

 

 

MERCREDI 10 SEPTEMBRE

willferrell11) WILL FERRELL MET LE FEU

Projeté hors compétition et disponible depuis le 11 juin en DVD, Légendes Vivantes (Anchorman 2 : The Legend continues), de Adam McKay s’avère une excellente surprise malgré un rythme une fois de plus inégal. On rit beaucoup à ces nouvelles pitreries frappadingues du journaliste mongolo Ron Burgundy et, comme dans le premier volet, le climax regorge de guest stars spectaculaires, en beaucoup plus délirant. On notera au passage un petit coup de griffe explicite à la dérive de l’info spectacle, plus prononcé ici me semble-t-il que dans le précédent film.

Will Ferrell, qui co-écrit et co-produit le bouzin avec son éternel complice de pitreries McKay, a réussi son coup. Et sa présentation au C.I.D : très sage en conférence de presse dans l’après midi (notre photo), l’acteur révélé par le Saturday Night Live se déchaînera pour le plus grand bonheur des festivaliers lors de l’hommage du soir rendu en son honneur. La critique hilare de Légendes Vivantes par David Mikanowksi, c’est ici.

 

 

Araki212) et 13) WHITE BIRD : LE GRAND RETOUR DE GREGG ARAKI

 

Il repartira hélas sans rien mais le White Bird de Gregg Araki (compétition) avait pourtant plusieurs atouts dans sa manche. Une B.O new wave envoûtante, un récit prenant et mélancolique et les seins de… pardon la performance de Shailene Woodley, l’héroïne de Divergent et Nos étoiles contraires, ici métamorphosée en ado sexuée pour la première fois de sa carrière. Sacré Gregg ! White Bird sortira en France le 15 octobre.

 

 

 

 

IMG_0177On a raté : Jamie Marks is dead, de Carter Smith (compétition) et, projeté juste après l’hommage à Will Ferrell, le paraît-il soporifique Avant d’aller dormir, de Rowan Joffe, fils de Roland et notamment scénariste de 28 semaines plus tard (hiiiii !!!!) et The American (meeeeeh…). Le film sortira le 24 septembre.

 

 

 

 

 

 

JEUDI 11 SEPTEMBRE

IMG_018614) et 15)  WHIPLASH : DANS TA GUEULE, LE CHOC !

 

Précédé d’une réputation stratosphérique depuis son Grand Prix à Sundance et sa projection à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes, Whiplash n’a pas failli à sa réputation : c’est immense film dans la droite ligne de Black Swan et des Scorsese les plus violents. Un face à face tétanisant entre un batteur star en herbe et son professeur tyrannique, capable de pousser nerveusement ses élèves au point de non-retour au nom de la perfection artistique.

 

IMG_0192Dans les rôles principaux, le jeune Miles Teller et le vétéran J.K. Simmons écrasent toute concurrence par le niveau de leur interprétation, tandis que le réalisateur Damien Chazelle échafaude un implacable dispositif de mise en scène coup de poing transformant de simples salles de concert ou de répétition en véritables champs de bataille. Un peu comme pour Black Swan et Gravity l’an passé : on n’avait jamais vu ça au cinéma. Plaisir maximal et maelstrom d’émotions tournant à l’exultation brute lors d’un ahurissant climax.

Une standing ovation délirante d’un bon quart d’heure embrasera d’ailleurs la salle du C.I.D. à la fin du film, nous donnant l’impression d’assister à la naissance instantanée, là sous nos yeux, d’une star (Miles Teller) et d’un cinéaste (Chazelle). On vous SUPPLIE de faire un triomphe à cette réussite lorsqu’elle sortira en salles le 24 décembre, et de ne pas la télécharger d’ici là. David Mikanowski vous dit tout le bien qu’il pense de Whiplash ici et il ne prend pas de baguettes pour crier son amour. Vous imaginez bien que votre site bien aimé va revenir abondamment sur ce sacré film avec nos interviews à Deauville de Damien Chazelle et Miles Teller, ainsi qu’un petit dossier thématique comme on les aime sur Mars… A noter que Whiplash est une production Jason Blum, l’homme derrière la franchise Paranormal activity. Comme aurait conclu M. Cyclopède : étonnant, non ?

 

 

IMG_022416) PIERCE BROSNAN ET OLGA KURYLENKO DANS THE NOVEMBER MAN

Produit par Paramount, qui tente une offensive (pour l’instant peu fructueuse) sur le créneau des films d’action à budget moyen pour adultes (cf Jack Reacher, The Ryan Initiative et ce thriller d’action de très mauvais goût), The November Man est signé du vétéran Roger Donaldson (Le Bounty, Sens unique,  La Mutante ou encore Braquage à l’anglaise...). Situé dans les Balkans et en Russie, le récit démarre sur les chapeaux de roue avant de s’enliser peu à peu dans les sables du nawak laborieux, pas aidé par les interprétations has been de la jolie plante Kurylenko et de papy Brosnan (je me ferais bien un gâteau Savane moi tiens…). On reviendra sur ce beau ratage au moment de la sortie du film, le 29 octobre prochain. A Deauville, il était projeté en avant-première hors compétition.

Autres projections du jour : l’original et scientifico-mystique I Origins de Mike Cahill (compétition), plutôt salué par la critique et le documentaire Deepsea Challenge 3D : l’aventure d’une vie de James Cameron. Une heure trente de belles images sous-marines et de vague suspense lié à un record de plongée à battre, mais surtout une heure trente d’egotrip surdimensionné d’un réalisateur qui n’en a manifestement plus grand chose à foutre de sa casquette de cinéaste et affirme ouvertement n’être désormais vraiment guidé que par sa soif de découverte des grands fonds. Très occupé par la préparation des prochains Avatar (qui se dérouleront sous l’eau donc, youpi), Cameron a décommandé au dernier moment son déplacement prévu à Deauville dans le cadre d’un hommage du Festival, annulé pour le coup. I Origins sortira en France le 27 octobre et Deepsea Challenge 3D : l’aventure d’une vie le 17 septembre.

 

 

 

VENDREDI 12 SEPTEMBRE

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17), 18), 19) et 20) :  LE NAUFRAGE FERRARA ET LA TORNADE MICK JAGGER

La journée débute par la projection du très impressionnant It Follows, de Robert David Mitchell. Déjà montré à Cannes, ce slasher vraiment pas comme les autres mélange pêle mêle les influences de Carpenter (Halloween à fond…), Cronenberg, Araki et le Craven des Griffes de la nuit pour un résultat final qui ne ressemble qu’à lui même et dont la fraicheur réveille enfin un peu le genre. Tout jeune réalisateur particulièrement attachant et enthousiaste, David Robert Mitchell reviendra très vite vous parler sur ce site de la genèse du film, qui ne sortira pas sur nos écrans avant… janvier 2015   :-(.

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Miiiiiiick !!!

Alors qu’un dispositif policier impressionnant placera le C.I.D sous très haute surveillance pour la conférence de presse de Mick Jagger en fin d ‘après-midi, le pauvre Abel Ferrara présente au même moment dans un grand auditorium clairsemé son dernier film, Pasolini. Ferrara oblige : ne vous attendez pas à un biopic’ classique sur la vie et l’oeuvre de l’auteur sulfureux de Salo ou les 120 journées de SodomePasolini se concentre sur la dernière journée dans la vie du cinéaste italien, roué de coup à mort sur une plage d’Ostie en 1975 par une bande de voyous homophobes. Verbeux, décousu, sans dynamique dramaturgique, calfeutré dans un univers de références indécodables pour les non-initiés, ce film onaniste marque un pas de plus de Ferrara vers un refus total d’un cinéma pour les autres. Il y a quelque chose de pathétique à voir ce créateur jadis foudroyant se perdre dans une doxa filmique de plus en plus autiste, réservée à une élite pédante et fermée à toute forme de narration un tant soi peu implicante pour le profane. Le jeu impeccable du fidèle Willem Dafoe et quelques plans éblouissants offrent de rares corniches où le spectateur inculte tente de s’accrocher pour échapper à une chute sans fin dans l’abyssal ennui de ce vide cinématographique.

IMG_0283La plus grosse star de ce 40e anniversaire n’aura finalement pas été un professionnel du cinéma mais de la musique : Mick Jagger, dont l’arrivée à Deauville semble avoir fait brutalement quadrupler la population de journalistes et de badauds sur les planches, s’est déplacé pour la promotion du pas nul mais très moyen Get On Up, biopic  sur James Brown signé Tate Taylor. Jagger a produit le film, en compagnie de l’américain Brian Grazer, vieux complice de Ron Howard au sein de leur structure Imagine Entertainment. Vétéran dans le business depuis presque 40 ans, Brian Grazer fit l’objet de l’ultime hommage du festival ce vendredi soir, qui l’a peut-être consolé du bide cinglant de Get On Up aux Etats-Unis. Personnage excentrique et fort en gueule, Grazer a participé à la production d’une quantité impressionnante de films et séries télé (dont 24, Friday Night Lights, Parenthood  ou encore Sports Night…). Mais il s’effacera volontiers lorsque le lead singer des Rolling Stones déboule sur scène avec l’équipe de Get On Up pour une standing ovation dirigée exclusivement vers Jagger. Get on Up sortira le 24 septembre en France.

Mick Jagger vient d'apprendre que des journalistes du Daily Mars sont dans la salle...

Mick Jagger vient d’apprendre que des journalistes du Daily Mars sont dans la salle…

Après la projection, vers 23h30, le tout-Festival va se presser à la Villa Cartier, le pavillon loué par le fabricant de montres et bijoux pour accueillir chaque week end du festival stars et professionnels triés sur le volet. Objectif pour les visiteurs du soir :  espérer croiser sur place Mick Jagger, protégé dans ses déplacements par cinq gardes du corps et qui fera bel et bien une apparition éclair à la Villa, pour le plus grand plaisir des privilégiés. Dehors, les badauds et fans de la rock star qui espéraient vainement un sourire ou un autographe à sa sortie de Villa en seront pour leurs frais : arrivé en quatrième vitesse par la porte principale, Jagger a ensuite échappé à la plèbe en s’esquivant par une galerie sous-terraine reliant le pavillon aux palaces de Deauville. C’est beau une star proche de son public.

 

 

 

SAMEDI 13 SEPTEMBRE

Fin de festival pour vos serviteurs qui zapperont la cérémonie de clôture pour repartir en fin d’après midi. Pas de Elle l’adore de Jeanne Herry pour nous donc (comédie sélectionnée pour le Prix Michel d’Ornano), ni de Infitinely Polar Bear de Maya Forbes et encore moins de Sin City : j’ai tué pour elle, de Robert Rodriguez/Frank Miller. Et pour finir un palmarès qui nous comble de bonheur pour Whiplash. A l’année prochaine si les dieux de la bobine veulent bien !

 

 

 

PALMARES DU 40E FESTIVAL DU CINEMA AMERICAIN DE DEAUVILLE :

GRAND PRIX : WHIPLASH, de Damien Chazelle (sortie : 24 décembre)

PRIX DU JURY : THE GOOD LIE, de Philippe Falardeau (sortie :  NC)

PRIX DE LA REVELATION CARTIER : IT FOLLOWS, de David Robert Mitchell (sortie : janvier 2015)

PRIX MICHEL D’ORNANO : ELLE L’ADORE, de Jeanne Herry (sortie : 24 septembre)

PRIX DU 40E :  THINGS PEOPLE DO, de Saar Klein (sortie :  NC)

PRIX DU PUBLIC DE LA VILLE DE DEAUVILLE :  WHIPLASH, de Damien Chazelle.

 

 

 

REMERCIEMENTS : toute l’équipe des relations presse & partenariats du Public Système Cinéma et en particulier Clément Rebillat, Agnès Leroy, Céline Petit, Alexis Delage-Toriel, Pauline Porcheron… et Anne-Sophie !

REMERCIEMENTS BIS : Sophie Bataille, Michel Burstein, Pascal Launay, Anne Lara & Axel Foy.

 

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