RIP Christopher Lee, acteur et chanteur insatiable

Connu des jeunes générations pour ses interprétations du sorcier Saroumane (Le Seigneur des anneaux et Le Hobbit) et du comte Dooku (Star Wars II et III), Christopher Lee est décédé le 7 juin dans un hôpital londonien à l’âge de 93 ans, des suites de problèmes respiratoires et cardiaques.

Bien que sa carrière d’acteur ait commencé dès 1947, Lee n’accède à la célébrité que dix ans plus tard avec le rôle du monstre dans Frankenstein s’est échappé (1957) de Terence Fisher et surtout celui du célèbre vampire transylvanien dans Le Cauchemar de Dracula (1958) du même réalisateur. Fort de sa voix ténébreuse et de son imposante stature – 1 m 96 –, l’acteur fera le bonheur de la Hammer pour qui il tournera de nombreuses péloches horrifiques, souvent dans le rôle de Dracula.

Avec plus de 200 longs métrages à son actif, Lee ne s’est évidemment pas limité aux films d’épouvante. Il a par exemple interprété Sherlock Holmes en 1962 (Sherlock Holmes et le collier de la mort, encore de Terence Fisher), Fu Manchu à cinq reprises (notamment dans Le Masque de Fu-Manchu en 1965), Lord Summerisle dans le flippant Le Dieu d’osier (The Wicker Man, 1973) et Scaramanga dans le James Bond L’Homme au pistolet d’or (1974).

Prolifique dans les années 80 et 90, Lee peine pourtant à décrocher des personnages mémorables, à part peut-être celui du fondateur du Pakistan Muhammad Ali Jinnah dans Jinnah (1998). Il apparaît brièvement dans des films comme Gremlins 2 de Joe Dante en 1990 et Sleepy Hollow de Tim Burton en 1999, ce dernier relançant sa carrière. Il explose de nouveau dans les années 2000 avec deux rôles de tourne-casaque particulièrement charismatiques : Saroumane (Le Seigneur des anneaux) et Dooku (prélogie Star Wars). On l’aura compris, Sir Lee – la reine d’Angleterre l’a anobli en 2001 – se délecte des personnages démoniaques et machiavéliques, qu’il incarne avec brio. C’est sans doute ceux-là qui passeront à la postérité.

À partir de 2004, l’acteur surprend son monde en collaborant avec le groupe de metal symphonique italien Rhapsody (désormais renommé Rhapsody of Fire) en tant que narrateur et chanteur. En 2010, à 87 ans, Lee sort même son premier album de metal intitulé Charlemagne : By the Sword and the Cross, un disque primé par le magazine Metal Hammer. Le chanteur s’est aussi amusé à remixer des chants de Noël version metal. Sacré Christopher…

En dépit de sa popularité, le comédien britannique ne décrochera jamais de prix prestigieux, excepté un BAFTA Fellowship en 2011 et un BFI Fellowship en 2013 pour l’ensemble de sa carrière, celle-ci incluant d’ailleurs un certain nombre de doublages de films d’animation (La Mort dans des adaptations de Terry Pratchett, Pastor Galswells dans Les Noces funèbres de Burton…) ou même de jeux vidéo. Christopher Lee parlait couramment l’anglais, le français, l’italien, l’espagnol, l’allemand et se débrouillait en suédois, russe et grec.

Bref, un grand monsieur s’en est allé.