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La Découverte De La Peur, épisode 9 : X-Files, Home, et l’Opikanoba de Peter Pan

La Découverte De La Peur, épisode 9 : X-Files, Home, et l’Opikanoba de Peter Pan

La peur, c’est ce sentiment parfois recherché, parfois pas du tout, qu’on a pu découvrir tout petit devant un Disney (le dragon de La Belle au Bois dormant, la sorcière de Blanche-Neige, madame Mim ou Ursula… Nous savons. Nous ne vous jugeons pas.) ou plus tard avec un bon roman de Stephen King ou en regardant Scream (si, si). À l’occasion d’Halloween, l’équipe du Daily Mars se souvient de ces moments qui les ont fait frissonner, sursauter, traumatiser. Happy Halloween !

Opikanoba, lieu de cauchemars

par Déborah Gay

Peter Pan OpikanobaSi la bande-dessinée n’est pas exempt de moments purement terrifiants, coucou Le dernier chant des Malaterre de Bourgeon ou Spirale de Junji Ito, je dois avouer que l’album qui m’a traumatisée est sans doute « Opikanoba », le tome 2 de Peter Pan de Loisel.

Peter Pan est une version adulte du conte de James Barrie, parlant d’alcool, d’enfants battus et abandonnés, de mort et de Jack l’éventreur. C’est l’un des monuments magiques de la bande-dessinée, un ouvrage en six volumes que Loisel a mis quatorze ans à terminer. Lors d’un affrontement avec les pirates, Peter se retrouve kidnappé et emmené dans l’Opikanoba, l’endroit où vos pires cauchemars prennent forme dans le brouillard. Le plus terrifiant n’est pas le lieu lui-même, ni les morts atroces qui attendent ceux qui s’y risquent (une case hallucinée où un pirate retient ses intestins en chantant, la bave aux lèvres et déjà mort). Non, le moment le plus traumatisant est la peur incarnée de Peter, en un infanticide mortifère qui déclenche une colère terrifiante chez ce qui est encore un enfant. L’Opikanoba est le lieu freudien par excellence qui fait que la Dame Blanche qui vous attend au bord de la route de montagne est vraiment un moindre mal.

 

The X-Files 04×02 : Home.

par Guillaume Nicolas

TSDXFIL FE003Tout se joue dans la séquence pré-générique. Rarement une série n’aura plongé dans une horreur aussi brutale. Sorte de montée crescendo, au fil de la découverte. L’image est sombre, les mouvements se devinent. Et apparaît un visage déformé. Et le corps d’un nouveau-né que l’on enterre. Quelques maigres minutes et déjà tout est dit. L’insupportable dégénérescence d’une famille dont la folie dépasse l’entendement.

Le reste de l’épisode entretiendra le malaise. Celle qui vous fait regretter le défilement des minutes. Le corps de la mère que Mulder et Scully découvrent, attachée sur une planche, les membres amputés et cachée sous un lit. Le choc de la découverte vous glace d’effroi. L’épisode va trop loin. Trop loin dans une abysse, celle qui vous regarde parce que vous savez que vous êtes descendu trop bas.

Dans une série qui a multiplié les figures monstrueuses (Tooms, The Host,…), la famille ou la meute (excellente traduction française) est celle qui se place sur la plus haute marche du podium. Parce qu’elle ne se cache pas derrière le fantastique. L’épisode aurait pu être un film d’horreur des années 70. Même naturalisme dans l’horreur, on pense à la famille de Texas Chainsaw Massacre, ou encore à Délivrance, même façon de ne pas épargner le spectateur. Quand l’horreur peut être notre voisin, les raisons d’avoir peur sont immenses.

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