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Des Clips et Des Claps, épisode 6 : Jonathan Dayton et Valerie Faris

Des Clips et Des Claps, épisode 6 : Jonathan Dayton et Valerie Faris

Il n’y a pas que le ciné et Game of Thrones dans la vie et c’est pour cette raison que pour accompagner votre été, le Daily Mars vous propose un dossier sur une sélection de clips réalisés par de grands, parfois très grands noms du 7ème Art. Que ce soit avant, pendant ou après leurs carrières cinématographiques, que ce soit une tentative isolée ou un exercice répété à plusieurs reprises, leurs détours par le clip ne sont jamais passés inaperçus. Passage en revue des troupes…!

dayton farisJonathan Dayton et Valerie Faris, contrairement aux autres esthètes des précédents épisodes, n’ont pas vraiment développé de style tout particulier. Ils sont aussi peu prolifiques comparé aux autres, avec un peu moins d’une quarantaine de clips recensés à leur actif, pour la grande majorité remontant avant 2002. Le tout avec des collaborateurs triés sur le volet, de R.E.M. aux Smashing Pumpkins. Depuis, ils sont passé au grand écran avec succès critique, avec une paire de drames indés : Little Miss Sunshine, et la rom-com aussi noire que délurée Ruby Sparks/Elle S’appelle Ruby. Ce sont aussi les artistes les plus portés sur le storytelling visuel, avec des traitements qui racontent souvent une histoire en complément de la chanson. Voici un petit aperçu de leurs clips, de façon non-chronologique, afin de déterminer leurs tics et leur stylistique.

Capturer les groupes live
Extreme – More Than Words

Un de leurs premiers clips pour une balade pop qui rencontra un énorme succès et fut repris maintes fois. Une performance acoustique intime, dans un studio désert, avec des transitions douces entre les plans montrant les deux musiciens. Une illustration sobre et simple du titre, qui sera reprise plus tard pour le dernier single tiré de Californication pour les Red Hot Chili Peppers, « Road Trippin' ». La vidéo ci-dessous ajoute le soleil californien, une maison cosy au bord de la plage, un peu de recueillement… et tout ça est du plus bel effet.

Les clips-surprise

 

Red Hot Chili Peppers-Tell Me Baby
Janet – Go Deep

Ici, on retrouve une touche surréaliste avec un traitement bien différent selon les clips. Pour leur dernier clip tourné en date, ils organisent des auditions avec des chanteurs et musiciens locaux de Los Angeles, avec une première minute qui les fait se présenter, avant de leur faire interpréter « Tell Me Baby » et que des membres des Red Hot Chili Peppers les rejoignent par surprise. Ces derniers sont filmés séparément en train de littéralement détruire le plafond, les murs et l’espace confiné du local de répétition où se déroule le casting. Les dernières scènes montrent un groupe chaotique d’anonymes au milieu de la bande de Kiedis. Malgré le caractère d’usine et la démythification des séquences d’audition à outrance (hello, Nouvelle Star et X Factor) il se dégage une certaine tendresse envers les artistes de la vidéo, qu’ils soient solistes ou en groupe. La photo n’a pas été vraiment pensée, et l’éclairage naturel donne un vrai caractère d’audition amateur.

Le clip de « Go Deep », une des rares fois où Dayton et Faris se sont frottés à un artiste non issu de l’univers pop-rock, utilise la Steadycam de manière totalement bariolée avec un ado fan de Janet qui organise une fête chez lui alors que ses parents sont partis, où la star débarque par surprise. Un caractère onirique qui arrive à capturer le comique physique de l’acteur Ty Hodges. Evidemment, à l’heure où des films comme Projet X ont pris ce concept et l’ont étendu en épopée comique potache hystérique, la vidéo semble datée (pas de lancer de nains? Vraiment?). Mais nous lâcher dans des fêtes rock’n’roll en caméra subjective ou une « house party » à la bonne franquette, c’est aussi une des capacités de Dayton et Faris (voir aussi le clip de « 1979 » plus loin). Ah sinon : la fin avec la mousse, clin d’œil « The Party » de Peter Sellers? Non?

 

 Les surréalistes

Impossible d’évoquer Dayton et Faris sans leur hommage à George Méliès, grâce au sublime traitement de « Tonight, Tonight » pour les Smashing Pumpkins. Les effets spectraux du groupe, la pellicule hésitante et les mouvements saccadés des personnages, les costumes, les instruments d’époque… Une confection artisanale qui a autant fait pour propulser l’image romantique du groupe que Mellon Collie… en lui-même.

Et deux ans plus tard, ils travailleront avec Oasis pour un clip s’inspirant librement du Yellow Submarine des Beatles. Ici, l’imagerie psychédélique est certainement moins réussie que « Tonight, Tonight », mais semble traduire un certain goût de Dayton et Faris pour les créatures s’apparentant à des marionnettes. Si les effets spéciaux ont assez mal vieilli, c’est sans doute un des clips les plus ambitieux réalisé par le couple, avec six mois de production (rappel : Oasis époque Be Here Now était chouchouté par leur label).

 Les p’tites histoires

 

Smashing Pumpkins- 1979
Weezer – The Good Life

Un groupe d’ados dans une Dodge Charger circa 1979. Un Corgan isolé à l’arrière d’une voiture, chantant les paroles avec mélancolie. Une nouba qui dégénère avec force papier Q dans les arbres. Un instantané de rebéllion « without a cause » capturé avec goût par Dayton et Faris, qui leur vaudra force louanges et MTV Awards. Ils savent adopter un point de vue tendre et faire bouger leurs personnages rapidement en moins de 4 minutes. Mis en parallèle avec la livreuse de pizza souffre-douleur, filmée sous des angles peu flatteurs et dans un style quasiment en caméra embarquée, et on a un bon aperçu des qualités que l’on retrouvera dans leurs deux films plus tard.

 From Outer Space

 

Travis- Side
The Smashing Pumpkins- Rocket

Deux exécutions d’un concept proche, avec des ufologues en herbe. Ceux du clip de « Rocket » sont l’occasion d’accoutrer Corgan, Iha et les autres en combis que n’aurait pas renié Cosmos 1999 et de réinventer l’Amérique pavillonnaire de façon cubiste. Le clip de Travis est beaucoup plus ambitieux, avec le groupe qui se produit en plein désert du Nevada, en train d’attendre un vaisseau qui viendra les capturer sous les yeux d’ufologues intrépides. Le dernier plan de « Side » zoomant sur le vaisseau du journal est parfait.

Et enfin, un des clips réussis de leur carrière, pas vraiment classable, mais esthétiquement impeccable pour « Tongue » de R.E.M. Des familles hypnotisées par Michael Stipe chantant avec une simple boule à facettes au milieu des 70’s, on peut difficilement faire plus simple. Mais en capturant l’ennui et la communion des familles des 70s devant leur téléviseur, on retrouve une plastique qui se rapproche de celle des Virgin Suicides de Sofia Coppola plus tard. Moment de grâce avec le solo de guitare à 2 minutes!

 

 

 

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