
Des Huit Salopards à The Witch : mon Top 10 cinéma 2016
Ahoy, folks ! Plissken speaking ! Ça fait plusieurs mois que je n’ai plus pointé le bout de la plume sur cette flamboyante planète mais je ne suis jamais très loin, mon palpitant palpite toujours pour le Daily Mars et je n’allais quand même pas laisser 2017 débuter sans coller moi-même mon petit grain de sel dans la tradition ambiante des tops ciné de l’année défunte. En espérant ne pas faire grincer trop de dents (enfin si pourquoi pas, remarquez…), je vous souhaite à tous une merveilleuse année à venir, pleine de chocs, rires, larmes, émerveillements, rages et toute autre sorte d’émotions à haute dose dans nos salles obscures chéries pour toujours. Et même si, comme vous le savez peut-être, j’officie désormais la plupart du temps sur les terres du Point Pop, pas de panique : comme disait un certain androïde soupe au lait : I’ll be back ! (enfin bon, je ne suis pas complètement parti de toute façon alors séchez ces larmes, voyons, un peu de tenue, merde). Allez, dégainons le top :
1) Les 8 Salopards, de Quentin Tarantino
Le Tarantino le plus radical, beau, maîtrisé, immersif, gore, drôle, triste, effrayant, flamboyant. Infiniment moins poseur que Django, ce huis clos sous blizzard m’a ébloui non-stop depuis son magnifique prologue jusqu’à une fin glaçante. Un chef-d’œuvre.
2) Steve Jobs, de Danny Boyle
Porté par l’écriture plus olympienne que jamais d’Aaron Sorkin, Danny Boyle se transcende, met en sourdine ses tics maniéristes tout en n’oubliant pas de mettre en scène son sujet et se concentre sur ses acteurs, qu’il dirige comme des putain de stradivarius. Sorkin, Boyle et Fassbender sont au diapason de leur talent dans cette fable éblouissante, du portrait d’un créateur écorché vif à la chronique excitante des coulisses d’un basculement culturel et technologique mondial majeur. Virtuose. Meilleur film de Danny Boyle, haut la main.

Photo Credit: Jonathan Olley. ©Lucasfilm 2016
3) Rogue One: A Star Wars Story, de Gareth Edwards
On attendait au mieux un blockbuster pas honteux, on s’est pris un film de guerre flamboyant et désespéré en pleine galaxie Star Wars. Esthétiquement le plus époustouflant de tous les films, Rogue One sèche sur place de très, très loin, le pauvre nostalgisme photocopieur du Réveil de la Force. À l’esbroufe et aux coups de coude faciles d’Abrams, Gareth Edwards substitue une vraie prise de risque tout en assurant la mission de passage de relais intergénérationnel. Il est certes de notoriété publique que le film a été tripatouillé dans tous les sens et, parfois, sa fluidité s’en ressent mais peu importe : le résultat bâtit un crescendo de tension qui explose dans l’instantanément mythique dernier acte.
4) Comancheria, de David Mackenzie
La cavale de deux frères braqueurs de banques minables (les banques, mais eux aussi un peu), cavalés par deux marshals dépareillés (Jeff Bridges et Gil Birmingham) un Texas de petites gens ruinés par la crise. Buddy Movie avec un cerveau, un cœur et un propos social passionnant sur la fin d’un monde, western déguisé, portrait d’une fratrie de hors-la-loi… Il y a tant de choses à savourer dans ce formidable thriller brut dont on aimerait tellement que d’autres suivent l’exemple. Magnifique.
5) The Revenant, de Alejandro González Iñárritu
Dans cette odyssée ahurissante de beauté et de sauvagerie, Iñárritu continue d’explorer sa fascination pour la nature et l’introspection métaphysique. Des plans-séquences de folie, un voyage historique passionnant, un survival tétanisant (la scène de l’Ours, j’en tremble encore)…. Certes l’épilogue est un poil moins maîtrisé mais cela n’y change rien : The Revenant est un très, très grand film.
6) Cafe Society de Woody Allen
Magnifiquement photographié par le maestro Storaro, voilà un Woody Allen qu’on savoure comme un thé de grande maison avec d’exquises mignardises. Une romance alerte et drôle, tout en étant chargée de mélancolie et de nostalgie. Kristen Stewart est d’une beauté à se damner et la love story du film prend un tour inattendu pas loin de vous briser le cœur à l’ultime virage.
7) Midnight Special, de Jeff Nichols
Il y a les copistes béats (J.J Abrams, les Duffer Brothers) et puis les autres… Ceux qui ont compris que rendre hommage ne signifie pas repomper « pour faire comme ». Jeff Nichols paie l’un des plus émouvants tributs aux classiques du fantastique des années 80 sans jamais sombrer dans le travers du mimétisme béat. Michael Shannon toujours aussi majestueux !
8) Premier Contact, de Denis Villeneuve
L’émotion du film agira sur vous ou pas, mais on ne peut nier qu’il grave instantanément d’inoubliables visions de cinéma dans nos mémoires. Twist totalement imprévisible. 2001 + Rencontres du 3e type avec un zeste de Malick : je dis oui !
9) Manchester by the Sea, de Kenneth Lonergan
Puissant mélo d’une incroyable violence psychologique mais habité par des acteurs incandescents au premier rang desquels le déchirant Casey Affleck. Un poignant chemin de croix vers la résilience.
10) The Witch, de Robert Eggers
Dans l’Amérique en naissance du 17e siècle, une famille de bigots congédiés par leur communauté s’installe en bordure d’une forêt. Le début d’un basculement progressif vers la folie… ou la possession ? Comme avant lui Insidious ou Mr Babadook, The Witch prouve que le cinéma de trouille n’est pas encore totalement moribond et impressionne par son climat perpétuellement poisseux et anxiogène. Entre Kubrik et Malick, ça fonctionne !
Et mention spéciale au formidable Deepwater de Peter Berg, film- catastrophe ouvrier virtuose et bouleversant, que je considère comme ex aequo, allez soyons fous, avec The Witch dans ce Top 10.
Plutôt que des bons films. Pas de « surprises ». Après l’ordre reste subjectif.
J’aurais juste pensé voir « The Nice Guys ».
10 films US…. comme ce top est déprimant tellement il est étroit…