
Deus ex machina(s) (critique du 4.01 de Person of Interest)
Reese, Finch, Sameen et Root sont désormais des fugitifs. En évitant la mort d’un sénateur, seule solution pouvant empêcher le déclenchement de l’I.A. pour le compte du gouvernement, la team n’a d’autres choix que de se séparer et de stopper leurs activités. La deuxième « machine », rentre alors en fonction, prêt à stopper et à éradiquer toute menace qui compromettrait la sécurité du sol américain… y compris L’homme en costume et ses partenaires.
Si le titre du précédent season finale faisait état d’un dieu dans la machine, Person of interest se targue donc de nous en proposer un deuxième, Samaritain. Au travers de ce prisme tout puissant lâché comme un fauve en totale liberté, le titre de cet épisode n’en reflète que mieux la pleine omnipotence ! En effet, La panoptique, procédé carcérale ayant pour objectif de mieux surveiller et contrôler les détenus grâce à une tour en son centre, ne pouvait on ne peut mieux illustrer la nouvelle menace de cette machine devenu complètement omnisciente, et de ce fait, épier à son insu chaque individu dans le monde !
Dont acte. La création d’Abrams et Nolan nous laissait donc sur une note incroyable face à un tel adversaire, et se donnait dès lors l’occasion et l’opportunité de dynamiter complètement sa structure narrative dans laquelle elle s’était confortablement installée (mais ceci, sans jamais s’embourgeoiser, il est tout de même préférable de le nuancer). Car la qualité du show a toujours été exponentielle et cette reprise était attendue après les très grosses complications auquel Finch et les autres se devaient de faire face. On peut donc être un peu déçu sur le moment que la construction épisodique reprenne aussi sec sa place (trouver le criminel/la victime) et qu’un arc plus tonitruant, avec une vraie prise de risque dans sa conception, ne vienne chambouler tout ça.
Seulement voilà, derrière cette facilité, il serait très mal venue de bouder son plaisir : POS exécute non pas seulement avec efficacité sa transition vers une autre étape, celle d’une guerre totale entre deux intelligences qui n’ont plus vraiment rien d’artificielle. La Machine, couvé par Harold depuis de nombreuses années et par sa vision altruiste, évolue constamment, fait preuve d’empathie envers le genre humain, et désormais, sait utiliser les gens à bon escient pour être mieux aider à son tour.
La meilleure preuve en est que, cette fois ci, elle tient en effet avec insistance et plus que d’accoutumé, à sauver un homme pour des raisons évidentes de prime abord mais surtout parce que l’homme en question va pouvoir leur permettre de contre attaquer dans le futur grâce à un système de communication très ingénieux. La Machine sait aussi donc tirer profit de qui peut lui apporter de l’aide si elle se sent menacée tout en continuant d’évoluer dans le cadre qui lui a été inculqué.
A contrario, Greer, qui détient désormais Samaritain, préfère laisser un total libre arbitre en comptant sur son impartialité mais dont l’efficacité sécuritaire commence déjà à dépasser certaines limites. Samaritain progresse seul et réfléchit donc seul au devenir du genre humain et à ce qu’il représente… Pour le meilleur ?… Deux visions donc, complètement aux antipodes, pour protéger la population de crimes en tout genre et nous promettant une lutte intestine high-tech de très longue haleine.
Plus jubilatoire, les nouvelles couvertures et identités de chacun permettent une belle dose de fun mais surtout, une chouette dynamique qui nourrira encore plus la narration de chaque personnage car chacun à une vie à côté en plus de leur mission conjointe. Et finir l’épisode sur une association de long terme entre Reese et Fusco, tous deux flics maintenant, on en rêvait depuis le pilote. Et voir Wonderboy s’asseoir à la place de Carter, provoque forcément, à lui comme à nous, un petit pincement au cœur.
Tout est donc mis en place pour que Reese et consort se reprennent enfin. Vigilance, groupe désormais disparu, chargé contre la détention et l’utilisation du gouvernement des informations privées de chacun, se voit renaître sous une autre forme, celle de Finch et de ses compagnons. A défaut de porter un patronyme pour le moment, la team n’hésite plus à employer de plus grands moyens, quitte à faire appel à un ancien ennemi comme Elias, qui, n’en doutons pas, aura un grand rôle à jouer dorénavant maintenant que HR n’est plus.
Au travers d’une épopée totalement Orwellienne entre deux IA surpuissantes qui ont notre destin entre leur mains, Person of interest construit donc implacablement sa route, cadré, briqué et dépoussiéré de tout ce qui pourrait lui faire de l’ombre. La guerre pour notre liberté est en passe de commencer, et elle n’a jamais été aussi passionnante !
Un bon petit début de saison pas totalement satisfaisant au niveau du rythme et de la narration mais qui a le mérite de poser les nouvelles dynamiques de groupes. Wait and see car il va bien falloir aller dans un sens ou dans l’autre et boucler de façon satisfaisante la série. Les possibilités, multiples, de conclusions donnent déjà le vertige…
Il y a en effet encore beaucoup de matière pour développer l’univers et à sa fin. J’imagine bien le dernier face à face entre Finch et sa machine (va t il l’eteindre ou la laisser continuer).
J’aimerais que la série s’arrête vers 6 saisons, ce serait très bien jour tout développer correctement. Mais les voix du marketing sont impénétrables…