
DOCTOR WHO « 7×03 – A Town Called Mercy »
‘‘I see Keep Out signs as suggestions rather than orders – like Dry Clean Only’’ – Le Docteur
Le créateur de Being Human Toby Whithouse fait partie des scénaristes réguliers de Steven Moffat, pour lequel il a écrit un scénario chaque saison. Si « The Vampire of Venice » était une comédie anecdotique quoi que plaisante, « The God Complex » avait exploré le personnage du Docteur de manière extrêmement intéressant, et participé de cette série de moments bouleversants qui avait marqués la deuxième moitié de la sixième saison. « A Town Called Mercy » s’apparente presque à un hybride entre ces deux épisodes : l’étude de caractère se mêlant avec l’évasion d’un tournage à l’étranger dans un décor extraordinaire.
Le Docteur, Amy et Rory pensaient se rendre à Mexico, mais le Tardis les conduit plutôt à Mercy, une petite ville de l’ouest américain qui vit en état de siège, menacée par un Cyborg. Le Docteur endosse donc le rôle du cowboy – ‘‘Tea, but the strong stuff, leave the bag in,’’ commande-t-il au Saloon – pour tenter de comprendre ce que veut le Cyborg et de protéger les habitants.
Rage, guilt and solitude
« Dinosaurs on a Spaceship » avait introduit la thématique sur un mode un peu ambigu, en montrant le Docteur sacrifier Solomon sans remords apparents. Il n’aura pas fallu longtemps pour qu’elle soit développée de manière plus ouverte. Oui, le Docteur voyage beaucoup seul désormais (pour lui, un siècle de plus est passé depuis « The Wedding of River Song ») et cela affecte son comportement, sa stabilité psychologique, son sens moral.
Whithouse construit son épisode autour de la scène-pivot du milieu du récit, qui montre le Docteur se saisir d’une arme, prêt à tirer et à tuer, lassé que sa pitié et son envie de croire à la rédemption n’aient souvent d’autre résultat que des morts supplémentaires. Un moment extrêmement rare, et très réussi, au cours duquel Amy lui rappelle qui il est, ce qu’il représente et pourquoi il a besoin de Compagnons à ses côtés, même si dans les faits Amy et surtout Rory sont relativement peu présents dans cette intrigue.
Le western, son univers violent, se prête bien à l’affrontement entre des gentils pas si gentils et des méchants pas si méchants, qui sont plutôt des humains moralement complexes. Même si cette ambiguïté est en réalité bien pratique pour camoufler des incohérences de comportement du Gunslinder qui semble changer d’avis toutes les cinq minutes sur le sujet des victimes innocentes. Ce cadre est donc particulièrement adapté à cette étude de caractère qui se sert du personnage de Kahler-Jex pour éclairer celui du Docteur.
L’interprétation est excellente – Adrian Scarborough et Ben Browder, en particulier, sont parfaits – mais il manque un petit quelque chose pour que l’épisode devienne tout-à-fait mémorable. Tant sur le plan de l’intrigue de des thématiques, j’ai eu le sentiment que Whithouse en était resté à des choses assez attendues voire déjà vues. « A Town Called Mercy » est plaisant, divertissant, mais ne passe pas ce petit cap supplémentaire. C’était déjà le cas de l’épisode précédent, et même, dans une moindre mesure, de « Asylum of the Daleks ». De quoi se demander si l’envie à la base de cette série de cinq épisodes – des mini-blockbusters autour de concepts très forts et très commerciaux – n’écrase pas un peu l’imagination des scénaristes.
A nouveau après « Dinosaurs on a Spaceship », réalisé lui aussi par Saul Metzstein, le travail visuel sur cet épisode est extrêmement réussi. Metzstein est bien aidé, c’est vrai, par le lieu de tournage de cet épisode : Almería, en Andalousie, le lieu de tournage de nombreux western tels que « Le Bon, la Brute et le Truand » tourné par Sergio Leone en 1966. Aujourd’hui, la mode des westerns ayant considérablement décliné, cette reproduction d’une ville de l’ouest américain est avant tout une attraction pour touristes.
L’épisode utilise la plupart de l’imagerie classique des western – le saloon, la chevauchée, le duel au milieu de la place centrale – quitte peut-être à en abuser un peu, même si Matt Smith parvient toujours à insuffler dans ses attitudes la part de second degré nécessaire pour que ces références appuyées ne soient pas trop lourdes.
Le Bilan : « A Town Called Mercy » profite d’un cadre exceptionnel, est produit aussi parfaitement que d’habitude depuis une paire d’années, et bénéficie d’une réalisation animée et superbe. Dommage qu’un sentiment de légère superficialité l’empêche d’atteindre totalement le potentiel auquel il aurait pu prétendre.
Le ravalement de façade de la semaine :
Cette saison, le logo de la série est actualisé chaque semaine en tenant compte de la thématique de l’épisode. Pour cet épisode, le logo se pare d’un aspect planches de bois raccord avec le décor de la ville western dans laquelle il se déroule. Au bout de trois semaines quelqu’un se dévoue pour leur dire que ce triturage hebdomadaire du générique est assez moche ?
Pitch :
C’est Steven Moffat qui a proposé à Whithouse le pitch d’une ville western assiégée par une sorte de robot. L’auteur a développé les autres éléments, tel que le conflit central de l’épisode qui explique ce siège, et l’ambigüité morale dont il voulait qu’elle caractérise le méchant.
DOCTOR WHO, épisode 7×03 (BBC)
A Town Called Mercy
Scénario : Toby Whithouse ; réalisation : Saul Metzstein.
Avec : Matt Smith (The Doctor), Karen Gillan (Amy Pond), Arthur Darvill (Rory Williams), Andrew Brooke (le Gunslinder), Adrian Scarborough (Kahler-Jex), Ben Browder (Isaac).
Sullivan, je suis encore d’accord avec toi. Effectivement, il manque ce petit quelque chose et oui, ces stand alone étudiés pour nous en mettre plein la vue manquent un peu d’âme. Je fais tout de même confiance à Moffat pour avoir soigné le départ des Ponds (je prépare déjà mes mouchoirs) et j’attends donc de voir ce que va donner la deuxième partie de saison avec l’officialisation de la nouvelle compagne et une construction narrative plus classique.
Hasard de mon rattrapage de saisons précédentes, j’ai vu cet épisode à la suite du 4×06 (The Doctor’s Daughter) et il était très intéressant de comparer ces deux Doctor à deux moments émotionnels différents. D’un côté, un Doctor qui exècre la violence car les morts qu’il a causées le hantent et ont également détruit une partie de ce qu’il était. De l’autre, un Doctor fatigué de toujours chercher à aider, à vouloir laisser le choix et enclin à choisir le chemin de la facilité. Et oui, depuis l’ère RTD, il est clair qu’un Doctor qui voyage seul n’a plus personne pour l’arrêter, pour le raccrocher à l’humanité qu’il possède, tout alien qu’il est.
Ahh moi j’ai trouvé cet épisode nul de chez nul. Je suis d’accord que visuellement, c’est très réussi, mais le scénario est très faible.
L’intrigue en elle même n’est pas très passionnante (si le pitch est plutôt pas mal, le résultat final n’est pas terrible). Il n’y a ni a pas de suspens, pas d’excitations, pas d’humour (sauf peut être quand le Docteur entre dans le saloon).
Le seul passage de l’épisode qui vaut le coup c’est lorsque Amy confronte le Docteur à ses choix lorsqu’il décide de « sacrifier » Kahler Jex.
Bref pour moi cet épisode est une grosse déception (surtout après Dinosaurs on a spaceship que j’ai adoré)… Et l’un des plus mauvais épisode du 11ème Docteur.
Sans déconner, je me répète, mais faut vraiment arrêter de spoiler des séries qu’on ne peut pas regarder en France… C’est ridicule et frustrant.
Complètement d’accord avec toi Sullian une fois de plus.
Le fait de revenir a des Stand Alone redonne un peu de folie au Doctor.Folie qu’on avait un peu perdue dans les deux saisons précédentes.
Le côté sombre (très sombre) du Doctor refait enfin surface sans être lourd dans cet épisode.
J’ai hâte de voir la suite car le trailer de the Power of Three m’intrigue pas mal.
@Elsed :
Rien ne t’oblige à lire la review non plus.Tu te doute bien qu’un critique d’épisode est remplie de Spoiler (quand elle n’est pas marquée Spoiler free explicitement)
D’un autre côté, pondre une critique à la sortie française, soit plusieurs mois après que quasiment tout le monde l’a vu grâce à des cousins et autres… Ce serait pas bien malin non plus. Donc fais comme si la critique n’était pas là, personne n’oblige à la lire après tout. Et je comprends la frustration hein…
Sinon, moi j’ai bien aimé cet épisode, alors oui il manque un truc, et Ben Browder (feu John Crichton 🙁 aaah..) n’est pas assez bien servi par son personnage à mon gout, mais tout de même je trouve à cet épisode une esthétique forte et dans le fond un scénar vraiment po mal (bon, il parait évident que ça aurait pu être mieux).
Maintenant tu reviens sur un truc qu’au bout de trois épisodes, je constate également. Je ne sais pas ce qui a changé, si c’est la méthode d’écriture ou autre chose, mais pour le moment je trouve cette saison un peu en deçà de ce dont nous a habitué Moffat. Ces mini blockbusters voulus me paraissent, comme tu le dis, tuer quelque chose chez les scénaristes. Paradoxalement, j’ai vraiment beaucoup aimé cet épisode, mais c’est sur la vue d’ensemble des épisodes de la saison 7 diffusés pour le moment que j’ai quelque doute. On sent vraiment la fin d’une histoire, celle des Pond, avec leurs dernières aventures à plusieurs moment de vie… C’est peut être voulu même… Mais il manque le côté feuilletonnant (même infime) que pouvait avoir les précédentes saisons. C’est une volonté de la prod, je sais pas si c’est vraiment bénéfique. On pourrait comparer ça aux épisodes classiques, qui ne se suivaient pas vraiment, mais il était composés de plusieurs fois 25′, du coup, ça tempérait un peu le côté one shot de la chose.
Je te rejoins également pour les génériques… j’aime les beaux générique, et changer la texture du logo n’est pas quelque chose qui peut me déranger, bien au contraire. Par contre, c’est quoi ce simple changement de colorimétrie pour le vortex… c’est vraiment pas beau juste… pas beau… vilain… eurk.
Alors pour les générique deux remarques :
1- Le titre…on est tous d’accord et il faudrait dire à la personne qui s’en charge qu’il ne suffit pas de remplir un calque photoshop à l’arrachée pour que ce soit beau.
2- Il n’y a pas que le titre qui change mais bel et bien toute la luminosité du Time Vortex comme on peu le voir sur cette vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=kwbxIdSndEw&feature=youtu.be
Quand à savoir ce que cela présage, ça va être un long débat ^^
Yep pour ça que j’ai parlé des deux… c’est bien le vortex qui me gène (carrément pas beau), le logo avec une autre texture, c’est simple mais ça passe.
Je serai encore plus critique sur l’épisode….Je trouve que l’idée de part était géniale et parfaitement adaptée pour explorer le fait que le docteur sombre de plus en plus dans la violence, le détachement….Mais que les dialogues et le scénario font vraiment bacler….Il en ressort un épisode dont on voit bien ce qu’il a voulu dire mais qui manque de finesse. Du coup on est encore plus déçu entre le résultat réel et le potentiel qu’on y voit.
Pour reprendre le commentaire d’Asteria j’aurai justement aimé qu’il développe plus ce parallèle avec l’épisode « The doctor’s Daughter » et la phrase qui me marque encore « I never would, you got that? I NEVER WOULD » (https://www.youtube.com/watch?v=M-aYoIeynlA) alors qu’il répond ici « I genuinely don’t know » quand jex lui dit « you wouldn’t ». Pour moi il y avait ici un vrai filon à exploiter……Mais bon, c’est peut etre un peu trop obscur pour ceux ne suivant Doctor Who qu’occasionellement (encore qu’à mon avis ce type de personne ne doit pas représenter plus de 0,1% de l’audimat…..)
vu hier soir, cet épisode est quand même le meilleur de la S7, même si je considère que le scénar far west n’est la que pour permettre d’approfondir la psychologie du Doctor, c’est limite dire au néo fan (ceux vu qui n’ont vu que la S6 ) , le Doctor il n’est pas que gentil et fantasque , il a besoin des autres pour le rester….
Après c’est un peu le vide, il y a des stand alone qui tiennent la route, j’ai un peu l’impression que ceux la ne sont que pour familiariser les néo fan à l’univers du Doctor, on essaye de s’approcher des épisodes de Noel sans y arriver. Ensuite si réellement ces épisodes n’ont pour but que de préparer au départ des Ponds, OK c’est bon , vous pouvez les dégager!! tant leurs présences dans ces épisodes est nullissime,et mis a part Amy qui recadre le Dr dans cet épisodes, je ne vois rien qui les retient.
Et c’est ce qui m’agace un peu dans ce début de S7, c’est le manque de thème général de la S7, pas d’intrigue feuilletonesque, ou du moins le seul thème abordé est que le Dr doit trouver quelqu’un pour continuer a voyager sous peine de partir à la dérive. la saison aurait pu débuter par le départ définitf de Ponds, et enchainer sur ces stand alone avec d’autres personnages secondaires ayant pour but de cadrer les dérives du Doctor, pour finalement conclure sur l’introduction d’un nouveau compagnon. on aurait peut être gagné en qualité