
DOCTOR WHO 7×13 – Nightmare in Silver (Critique de l’épisode)
‘‘Do you think he knows what he’s doing ?’’
Le Docteur amène Clara, Artie et Angie sur une planète qui abrite le plus grand parc d’attraction de l’univers. Mais celui-ci est fermé et occupé par l’armée, à la suite d’une guerre au cours de laquelle les humains ont exterminé les Cybermen en détruisant une galaxie entière. Cependant, la planète cache une tombe de Cybermen, qui ont été lentement réactivés et mis à jour…
On attendait beaucoup de Neil Gaiman, dont l’épisode arrive à la fin d’une saison au cours de laquelle même Steven Moffat a déçu. Malheureusement, « Nightmare in Silver » ressemble à la plupart de ce qu’on a vu cette année : quelques bonnes idées, quelques mauvaises, et au final l’impression d’une sauce qui ne prend pas, d’un épisode moyen ressemblant au tout-venant d’une série fantastique ou de SF, là où Doctor Who a longtemps volé loin au-dessus de la mêlée. Le lifting des Cybermen (design plus fin, super vitesse et fonctions spéciales létales) est un peu anecdotique.
Le développement soudain de sentiments amoureux entre le Docteur et Clara, assez lourdement amené, me laisse très circonspect. Comment pourrait-il en être autrement ? Pour l’heure, Clara c’est une (excellente) actrice, mais pas vraiment un personnage. Alors on voit mal comment le Docteur pourrait en être tombé amoureux. Surtout qu’il est confirmé dans cet épisode que le Docteur la ramène chez elle entre chaque aventure et passe donc beaucoup moins de temps avec elle qu’il n’en a passé avec ses autres compagnons par le passé.
Malgré quelques esquisses dans les deux premiers épisodes de la deuxième partie de cette saison, « The Bells of Saint John » et « The Rings of Akhaten » – esquisses qui n’ont guère été suivies depuis, le fait est que Clara n’a que peu de personnalité, et semble souvent débiter des répliques génériques qu’on aurait pu servir à n’importe quel compagnon. Sa réaction semi-amusée, et complètement incohérente, quand elle découvre les deux enfants sous l’emprise des Cybermen, témoigne d’une écriture en mode semi-automatique, complètement désincarnée. Encore une fois, c’est tout le problème de cette saison.
Neil Gaiman explique que, pour toute introduction au personnage de Clara, Steven Moffat s’est contenté de lui envoyer la scène qu’il avait écrite pour les auditions des actrices, en lui disant ‘‘voilà comment elle parle’’. On n’est donc moins surpris du résultat. Seul Moffat a pu lui donner vie, et Neil Cross dans le deuxième épisode qu’il a écrit, alors qu’il avait pu voir des séquences de son premier épisode, « Hide », tourné presque six mois avant « The Rings of Akhaten ».
Contrairement à « The Doctor’s Wife », le concept central de Neil Gaiman est cette fois assez faible. Le Docteur affronte une version diabolique de lui-même. Mais l’Evil!Doctor est largement sous-exploité et se contente de palabres interminables et d’une partie d’échecs, ce qui n’est pas follement excitant. Et l’est encore moins quand elle se révèle comme rien d’autre qu’un moyen de gagner du temps.
Matt Smith, à qui on impose une tâche impossible – rejouer en live, et dans la longueur, une version de l’opposition des deux Gollum, au milieu de laquelle il est aussi censé glisser des imitations des neuvième et dixième Docteurs – ne s’en sort pas trop mal. Mais globalement, j’ai vraiment l’impression de l’avoir vu travailler. Ce qui tient peut-être au fait que je suis resté trop en-dehors de l’épisode, et surement aussi à la longueur excessive de cet affrontement un peu vain.
Pourtant, Neil Gaiman a beaucoup coupé dans son épisode, qui en porte les traces. L’histoire est parfois un peu disjointe, et les enfants Artie et Angie ne sont quasi pas développés, réduits à leur fonction dans l’histoire.
Dans sa première version, c’est au début de cet épisode qu’en quelques séquences, il aurait montré Clara découvrant que les enfants dont elle avait la garde avait découvert qu’elle voyageait dans le temps, et demandant au Docteur de les emmener avec eux pour une aventure. Quand ces séquences ont été coupées du scénario, Steven Moffat a écrit le cliffhanger adossé à la fin de « The Crimson Horror ».
Encore plus intéressant, Neil Gaiman révèle une version alternative de cette saison, qui a existé suffisamment longtemps pour qu’il écrive dix pages d’une première version de scénario.
Au départ, le Docteur devait passer toute la saison avec la version de Clara vue dans l’épisode de Noël, « The Snowmen ». Presque chaque épisode se serait ouvert ou terminé sur une scène à l’ère Victorienne avec les enfants dont cette Clara s’occupait, et ce sont ces enfants là qui auraient figuré dans l’épisode de Neil Gaiman (qui auraient en conséquence été nettement plus émerveillés de se retrouver dans un parc d’attraction géant).
Finalement, Steven Moffat a changé d’avis et choisi de tuer la Clara victorienne et de privilégier une version contemporaine (ce qui a permis de supprimer quelques-uns de ces insupportables retours à la maison entre chaque épisode, mais a renvoyé à la figuration les personnages des enfants).
La qualité d’écriture de Neil Gaiman et quelques bons moments ne font pas tout à fait oublier les faiblesses d’un épisode qui en compte trop. Y compris sur le plan visuel, avec des incrustations très limites – où est passé la qualité technique des saisons 5 et 6 ?
Look back
« Nightmare in Silver » contient de nombreuses allusions aux aventures passées des Cybermen. L’idée est que l’évolution des cyborg que l’on constate dans cet épisode proviennent de la rencontre entre les Cybermen de la série classique et ceux en provenance d’un univers parallèle introduits dans la deuxième saison de la nouvelle série en 2006.
Moi, tout ce que j’y ais compris c’est que Willow actionne un automate…alors qu’en fait il aurait bien d’autre choses a faire..
Bref, c’est cacophonique, décousu, j’ai l’impression qu’ils ne savent, ou ne veulent, plus raconter des vrais histoires, avec un début un milieu une fin.
Ca devient une projections d’idées, sans aucun liant.
Encore une fois Sullivan, je suis totalement d’accord avec toi : je ne suis absolument pas rentrée dans cet épisode, pire, je m’y suis ennuyée. Et finalement, l’histoire rappelle pas mal The Tomb of the Cybermen du temps du Second Doctor (ouais, je sais, je ma la pète avec cette référence :p).
En découvrant les différentes pistes scénaristiques envisagées par Moffat et son fonctionnement de scénariste en chef, j’ai vraiment l’impression que ce dernier ne sait pas où aller dans cette saison, qu’il s’y perd. Quel dommage alors qu’il est un talentueux scénariste.
Le plus triste en fait, c’est que je me fiche du mystère qui entoure Clara. Et j’ai bien peur que même la présence de River Song dans le season finale (si j’ai bien tout suivi à l’affaire) ne suffise pas à m’enthousiasmer.
C’est vraiment triste.
Je ferais le même constat sauf que je trouve cet épisode un peu moins navrant que les précédents.
Encore beaucoup d’idées placées sans réel développement (caractéristique de la saison). L’accroche Clara – the impossible girl ne fonctionne plus, car il n’y a eu ,tout au long de cette saison ,aucun développement qui aurait permis d’avoir un peu d’empathie pour le personnage mis a part sa jolie frimousse.
bref vivement la fin de la saison.
Oui assez d’accord avec ce qui a été dit, épisode un peu foutraque.
On dirait que Moffatt est bien embêté avec son histoire d’impossible girl et que cela ronge complètement le développement de Clara, c’est bien dommage car ce mystère ne devrait être qu’un bonus sur un personnage construit et entier. J’ai réellement envie d’aimer Clara et la plupart du temps je prend plaisir à la suivre mais cette saison ne prend pas le temps de soigner ses personnages.
Les enfants sont un bon exemple, dans l’épisode précédent ils nous ont été introduit de manière très maladroite pour finalement ne servir à rien dans celui ci. Le côté parc d’attraction étant complètement sous exploité la vision qu’en ont les enfants l’est également et puis on connait le docteur, il se serait tout autant battu pour des enfants inconnus que pour ceux ci.
Attendons le prochain mais si river est de la partie j’ai déjà un apriori négatif, honte à moi.
Sans vouloir enfoncer le clou, il est temps de changer de tête de corps et d’esprit, non?
J’ai lu aujourd’hui l’idée d’un internaute qui proposait Bill Nighy pour le succéder, ça serait intéressant, qu’est ce que vous en pensez?
Je me demande si le changement de producteur à venir ne résoudrait pas aussi quelques problèmes…
Saison 7 foutraque en effet. Il n’y a pas de fil conducteur, presque jamais d’émotion, 3/4 des épisodes semblent écrits à l’arrache. L’épisode en lui même se regarde mais s’oublie aussitôt. Je ne comprend toujours pas l’intérêt d’avoir amené les enfants vu ce qui en a été fait…
De mon côté, je suis toujours émerveillée par ces voyages aux confins de l’imaginaire, et continue de regarder la série par pur plaisir, au lieu de me servir de chaque vision pour partager mes déceptions.
Par contre, il y a une erreur concernant la numérotation des épisodes. Le site officiel de la BBC lui-même présente comme étant l’épisode 12 sur 13.
Ah, et le système de commentaire n’accepte pas les guillemets. La phrase complète est:
Par contre, il y a une erreur concernant la numérotation des épisodes. Le site officiel de la BBC lui-même présente NIGHTMARE IN SILVER comme étant l’épisode 12 sur 13.
en même temps il partage juste son ressenti, il ne va pas dire qu’il aime s’il est déçu. Ou alors on plonge dans le fanatisme.
Oui mais le site officiel n’attribue pas de numéro au Spécial de Noël qui se trouve en plein milieu, est intégré à la continuité et doit bien être pris en compte. Sinon comment savoir quand le regarder si on n’est pas fan hardcore de la série.
Avant, avec le spécial entre des saisons, on pouvait s’en sortir en le numérotant 0 ou 14. La il faut bien l’inclure.
Pour une fois je ne suis pas tellement d’accord avec la critique publiée ici. Peut-être parce que je n’ai pas eu toutes ces infos sur la production de l’épisode.
Peut-être aussi que la succession de mauvais épisodes a fait disparaître mes attentes et exigences concernant la série mais au final j’ai apprécié Nightmare in silver. Surtout la performance d’acteur de Matt Smith !
Je partage par contre l’opinion de l’auteur sur le développement de Clara. Il faudrait peut-être commencer à l’étoffer un peu plus au lieu de répéter les traits de caractère de ses deux précédentes incarnation constamment.
Comme je désespère de vous donner raison à chaque fois… Comme j’aimerais que cette série retrouve le souffle qu’elle avait ! Comme je suis déçue de Steven Moffat, duquel j’attendais tant, après Sherlock, et à cause de (grâce à)qui je me suis mise à Doctor Who… Parce que je suis une spectatrice récente de Doctor Who, oui. C’est après avoir découvert et adoré Sherlock, que cette obscure série dont me parlait mon amie un brin fofolle avec des étoiles dans les yeux s’est imposée à moi. Il paraîtrait que c’est Moffat qui la scénarise ! Génial ! Mettons nous en quête de cette série alors ! Sauf que, pour bien faire les choses, j’ai commencé au début… ou plutôt au redépart en 2005. Et là j’ai découvert Davies. Russel T Davies. Bon sang ! Ses personnages si hauts en couleurs, ses ambiances à faire dresser les poils sur les bras, ses personnages secondaires tout aussi succulents que les principaux qu’on retrouve toujours avec plaisir ! Ces doubles épisodes qui nous laissaient toujours sur un cliffhanger de malade, et ces fins de saisons épiques ! C’est aussi là que je vous ai découvert, Sullivan, sur le village, en cherchant à en apprendre toujours un peu plus sur ce phénomène. Et puis ce 10e Docteur, auquel je me suis très très attachée, que je ne voulais pas voir partir. Mais la saison 5 est arrivée, et je me suis consolée en me disant que Moffat qui nous avait régalé avec quelques épisodes inoubliables allait nous emporter loin lui aussi… Quelle déception… dès le début j’ai eu du mal. Du mal a aimer les personnages. Du mal à piger les situations, ou la temporalité des épisodes. Mais bon. A part quelques pépites émouvantes, je ris moins, je frissonne moins, je regarde moins mon compagnon à la fin d’un épisode en murmurant un « whooooooooooooooooooouuuuh » les yeux exorbités par le suspens. Arh…
Les compagnons manquent d’épaisseurs, et les acolytes éventuels sont tout aussi fade. Où je trépignait de retrouver un Captain Jack, je ne réagit même pas au retour de Mme Vastra, personnage pourtant prometteur, au maquillage sublime, mais qui manque cruellement de présence. Strax de temps à autre m’arrache un sourire.
Est-ce bien la même personne qui scénarise Sherlock ? J’ai peine à y croire.
En attendant, je prie les dieux de l’inspiration pour que Davies se décide enfin à nous tourner la suite de Torchwood…
J’ai plus ou moins aimé la partie d’échecs et la nouvelle technique des Cybermens et c’est tout.
Au moins les enfants n’ont pas gâchés l »épisode trop longtemps vu qu’ils étaient lobotomisés !
J’ai même eu l’impression que le Docteur a laissé les enfants seuls exprès pour qu’ils se fassent attaquer !
Les Cybermens qui marchent au lieu de speeder, qui touchent les ennemis au lieu de tirer des lasers…
Rester sur une planète de Cybermens endormis, quelle bonne idée !
Le nain a vraiment toutes les qualités d’un empereur : avoir la solution pour régler le problème mais laisser ses soldats crever jusqu’au dernier moment !