
Doctor Who 8×01 « Deep Breath » (critique de l’épisode)
Doctor Who a effectué son grand retour samedi dernier sur la BBC avec « Deep Breath, » premier épisode de la saison 8, écrit par Steven Moffat. Entre introduction du nouveau Docteur (en la personne de Peter Capaldi) et de la nouvelle méchante (et supposé arc narratif conducteur de cette saison), cet épisode fut une jolie surprise. Retour sur ce début de saison… ATTENTION SPOILERS !
« You have replaced every piece of yourself, mechanical and organic, time and time again – there’s not a trace of the original you left. You probably can’t even remember where you got that face from. » – Le Docteur
Il y a quelque chose de très intéressant dans l’impact de la régénération, car non seulement elle touche le compagnon du Docteur, mais aussi le public. Ce qu’il faut donc parvenir à faire à chaque changement de Docteur, c’est convaincre les deux que le personnage est toujours le même, et que même si certains traits de caractères sont légèrement altérés, dans l’ensemble le Docteur est toujours le Docteur. La difficulté a été surmontée dans cette épisode en jouant sur les deux aspects. Lorsque Twelve fait son apparition, il est désorienté, il vient à peine de se régénérer et ne sait clairement plus où il en est. A le regarder, on dirait un vieux fou sorti de l’asile. Il tombe sur un sans-abri et lui explique qu’il a l’impression de se reconnaître, référence à l’épisode de la saison 4 dans lequel Capaldi a joué : « The Fires of Pompei. » Il explique au SDF qu’il pense s’être donné ce visage pour se transmettre un message… sauf qu’il ne se souvient pas lequel. Il n’est pas impossible que l’on entende reparler de cette histoire de message dans la suite de la saison, comme l’épisode a laissé cette question en suspens.
Le mot « vieux » résonne tout au long de l’épisode (et le Docteur n’hésite pas à mettre l’accent dessus). Le Docteur a des rides, ses cheveux sont gris… on est loin de Matt Smith. Mais ce qu’il ne faut pas oublier, c’est qu’il est vieux ! Il a plus de 2000 ans, alors il l’a toujours été, comme il tient à le rappeler à Clara. Il a beau avoir eu une apparence jeune lors de ces trois versions précédentes, à l’intérieur le Docteur est un vieil alien.
« You look at me, and you can’t see me. » – Le Docteur
Clara, comme on pouvait s’y attendre, a du mal a accepter cette régénération vers une version plus âgée du Docteur. Elle en est aussi désorienté que lui et ne le reconnaît plus. Accepter ce changement nécessite alors une jolie pirouette narrative de la part de Moffat (et l’un des moments les plus touchants de l’épisode) : le coup de téléphone d’Eleven. Pour les fans inconditionnels de Matt Smith, il aura surement été un peu difficile de le revoir mais cela a aussi un double effet. C’est là que je tire mon chapeau à Moffat, et c’est dans ces moments-là que je me souviens que ce mec n’est pas un zéro. Faire revenir Matt Smith, c’est aider Clara a opérer la transition vers Twelve, et nous aussi par la même occasion. Il l’appelle du passé pour lui dire de ne pas abandonner sa nouvelle apparence, car il est lui et, même s’il parait plus vieux et différent, il est toujours celui qu’elle a connu. Le Docteur de Capaldi est plus direct, plus tranchant et plus franc avec Clara. Il n’hésite pas à lui dire qu’elle est une control freak par exemple, ou qu’il n’est pas son petit-copain, même si son ancienne version a pu la conduire à le penser (c’est lui-même qui le sous-entend). Mais ce Docteur semble aussi plus calme, moins foufou et enfantin que Tennant ou Smith, encore une fois cela étant lié à la volonté de nous présenter un Docteur plus âgé et peut-être aussi plus assagi que par le passé.
The Girl in the Fireplace
Autre belle performance de Steven Moffat pour cette épisode, revenir à l’un des ses meilleurs épisodes des saisons précédentes, à savoir « The Girl in the Fireplace » (saison 2, épisode 4). « Deep Breath » en est la suite directe, et les droïdes vu à l’époque ont donc fait leur grand retour. Le vaisseau parti à la dérive à la fin du 2×04 s’est retrouvé à voyager dans le passé pour finir par se cacher sous Londres pendant des années. Les droïdes ont continué à secrètement remplacer les pièces défaillantes de leur vaisseau et d’eux-mêmes, au point d’en devenir de plus en plus humains, et comme l’explique le Docteur, ils sont désormais des cyborgs (au sens où ils sont des robots devenus biologique et humain). Belle idée de Moffat que de revenir à ses aliens-là pour faire le parallèle avec les transformation du personnage du Docteur, et de la série elle-même. Le Docteur et la série aussi ont changé d’apparence de nombreuses fois et se sont « refabriqués. » Chapeau bas au chef pour cette idée-là.
En somme…
« Deep Breath » est un bel épisode, une bonne introduction au nouveau Docteur et a un scénario solide. On retrouve Steven Moffat au top de sa forme pour ce début de saison et cela promet de jolies choses pour la suite. La fin de l’épisode aura pris le temps de nous présenter celle qui semble être la nouvelle « méchante » de cette saison, Missy « the Gatekeeper of the Nethersphere. » Elle appelle le Docteur son « petit-ami » et promet pas mal de nouveaux mystères car elle semble très bien le connaître, et il nous reste à découvrir comment/pourquoi.
Le duo Twelve/Clara semble aussi s’annoncer comme étant plus intéressant que la dynamique qu’elle entretenait avec Eleven. Si tout se goupille comme il faut, Clara gagnera en profondeur cette saison et son association avec une nouvelle version du Docteur donnera plus de force et d’importance à son personnage. Le vrai bémol de ce premier épisode de saison 8 revient finalement… au nouveau générique. Autant, d’un point de vue graphique ce dernier n’est pas mal du tout, autant côté musique je me demande ce qu’il a pris à Murray Gold de nous sortir un thème pareil. C’est distendu, ça fait mal aux oreilles, ce n’est pas agréable et ça ne donne pas envie de s’en souvenir. Une musique de générique c’est emblématique, ça doit laisser une trace… sauf que là, ça donne juste envie d’accélérer la séquence, alors c’est bien dommage.
Il est possible que mes exigences après cette catastrophique saison 7 aient baissées, mais qu’est-ce que j’ai adoré cet épisode !
Capaldi qui imite à la perfection Eleven dans les premiers temps de l’épisode, le rappel de the Girl in the Fireplace, le trio Vastra/Jenny/Strax qui devient encore meilleur après chaque épisode, les sourcils indépendantistes, le Docteur finalement extrêmement sombre, la petite intervention de Matt Smith, Jenna Coleman qui est décidément hallucinante (elle a quand même rendu le personnage de Clara intéressant sans être aidée une seconde par les scénarios de la septième saison, quand même…), et enfin, un scénario un peu plus intéressant ! Et j’ai bien aimé le générique, moi… 🙂
Le seul truc qui m’a agacé, c’est le dinosaure du début, juste là pour épater la galerie ou pour utiliser des CGI mises de côté lors du tournage de Dinosaurs on Spaceship… Pour avoir un TARDIS dans la gorge, le machin fait au moins 40 à 50 mètres au garot, quoi… :/
Et j’ai eu TRÈS peur que Moffat ait encore eu recours à une grosse ellipse, genre « bon, ça fait maintenant quelques temps que Twelve et Clara font équipe, retrouvons-les lors de cette aventure… » Je ne lui aurais pas pardonné. D’ailleurs, j’espère que quelqu’un lui a dit d’arrêter les ellipses et qu’on aura enfin une saison un peu plus linéaire (je rêve)…
Emballé également par ce retour. La transition est bien traitée, et permet au personnage de Clara d’avoir enfin plus de personnalité à l’écran. Un bémol aussi sur le générique, et quelques CGI bien moches.
Alors, je dois dire que j’ai adoré cet épisode, car j’étais vraiment trop déçu par la saison précédente. Clara trouve enfin une certaine profondeur, son interaction avec Madame Vastra et son incompréhension par rapport à la régénération lui donne vie. Et le nouveau docteur est maintenant plus dur, plus violent et surtout plus sombre, plus proche de la performance d’Eccleston (personal favorite).
Bon après, comme Badwolfbitch, je trouve le dinosaure vraiment too much. Et enfin, l’oubli total de River Song me casse un peu les noix. Genre, « mon incarnation précédente a pu te faire croire qu’il flirtait avec toi etc…. ».
Pour finir nous sortons aussi les banderoles arc-en-ciel pour le premier baiser de Jenny et Madame Vastra. C’était vraiment chouette d’enfin entrapercevoir un peu leur intimité. Et un bisou!
« Le vaisseau parti à la dérive à la fin du 2×04 s’est retrouvé à voyager dans le passé pour finir par se cacher sous Londres pendant des années. »
En fait, c’est pas celui là, c’est un vaisseau « soeur » (Le SS Marie-Antoinette.) Mais c’est pas trop grave.
My bad, c’est moi qui ait poussé Marine dans cette explication. Bon, pour le coup, le fait que ce soit un deuxième vaisseau est problématique (par une coïncidence énorme, le vaisseau-soeur du premier a AUSSI eu une avarie et les droïdes ont eu la même idée pour remplacer les pièces, moins la partie sur Madame de Pompadour? cela pousse loin la suspension d’incrédulité) alors je vais faire comme si j’avais rien vu ;-).
>> C’est distendu, ça fait mal aux oreilles, ce n’est pas agréable
On pourra discuter de la valeur de ce type de tentatives, mais c’est exactement ce que Murray Gold a cherché à faire, d’obtenir ces adjectifs. Et c’est en droite ligne avec un personnage du Docteur dissonant, perturbant, pas encore rangé dans une case. C’est pourquoi nous invités (par Moffat et par le cameo de 11) à vraiment prendre toute une saison pour le découvrir, et pas juste un seul épisode.
*se bouche les oreilles*
LALALALALALALAAAAAAA !
Rha non sans dec’ sans trop lire pour pas me spoiler tout le monde à l’air enthousiaste, non ? Vous faisiez partie des déçus de la saison 7 aussi ou pas ?
Tout le monde a été déçu par la saison 7 !
On en arrive à un point où la saison 7 sera le DragonBallGT de Doctor Who, la saison qui n’a jamais existé…
Bon, j’exagère un poil. 😀
YEAH !
Je l’ai enfin vu hier soir !
Aaaaaaaaaah !!! C’était BIEN ! Je retrouve mon enthousiasme, mon émerveillement et mes questionnements tordus : bref, Doctor Who quoi !
Je me rends aussi vraiment compte à quel point je n’aimais VRAIMENT pas 11 (le pauvre, passer après David Tennant (BEST.DOCTOR.EVER) dans un registre assez similaire en somme, c’est PAS POSSIBLE).
Capaldi est génial dans ce premier épisode, j’ai été très touchée par sa fragilité… J’ai hâte de voir ce qu’il va devenir.
Du coup la team Vastra est aussi bien mis en avant et prend enfin de l’ampleur.
Le dino m’a pas trop choqué, par contre les passages cartoons avec des bruits de « pouet » quand le Docteur s’évade et part à cheval…?
Et puis un Next Time qui nous promet des Daleks ! Non mais aaaaaah !!!
*fait des bonds*
Faux. C’était Eccleston le best doctor ever. (lalalala). Mais Capaldi est phénomènal. et tu n’as encore rien vu.
Ahahaha les bataille de chapelle du meilleur Docteur ! (Tennant Forever) XD
Oui Capaldi était vraiment très bien ! J’ai beaucoup aimé ! Quel soulagement ! J’ai retrouvé mes frissons et émotions de la période Davies !
Marine Pérot ? Une review de prévue pour la saison 8 ?
Alors non, ce n’est pas moi qui ferait ce bilan, mais Sullivan Le Postec !
Merci Marine pour la réponse !
Merci Sullivan de reprendre la plume !
^^
Ooooooh, un article attendu, bon sang !
Capaldi est juste parfait ! Contente de retrouver le docteur dans un épisode bien dosé en émotion, humour et impertinence, avec un peu d’effets grotesques, certes, mais CGI ou non, ça fait partie du folklore !