Pause sur Doctor Who (/9×07 et 9×08)

Pause sur Doctor Who (/9×07 et 9×08)

Après un season premier tout en action et en promesses d’aventures à venir, la saison 9 de Doctor Who s’est rapidement essoufflée… Jusqu’aux deux derniers épisodes qui reviennent à la mythologie de la série. Attention, Spoilers !

p036959pHa ! Docteur… Nous avons failli nous fâcher cette saison. Si le premier épisode me semblait prometteur, il y a eu comme une petite baisse de souffle. S’il était fort aimable de nous offrir Maisie Williams en invitée pour les épisodes 5 et 6, ça manquait un brin de mordant. Le discours semblait parvenu, déjà vu, rabâché. Seule la petite pique sur Jack Harkness a réveillé une pointe de nostalgie, une époque un peu moins facile, plus révolutionnaire, avec une méta-histoire. Bref, on s’ennuyait un peu.

doctor-who-saison-9-episode-8-jenna-colemanEt puis, voilà. Un petit retour aux fondamentaux, un moyen de revenir à un arc plus général, deux épisodes qui s’inscrivent dans une continuité. Je n’ai rien contre les épisodes « de transition », mais là, ça faisait un peu beaucoup. Une Clara transparente, un Docteur version saute-mouton. Et puis, nous voilà dans cet épisode qui voit revenir les Zygons, et surtout, notre bien-aimée Osgood. Oui, Osgood. La jeune fangirl, un peu ronde et avec de l’asthme. Un combo extrêmement rare à la télévision. Si bien qu’on ne demandait qu’à la voir en nouvelle compagne du Docteur. Si si ! Mais voilà. Son chemin a croisé celui de Missy, pour le pire, dans le season finale de la saison 8. Moment atroce, où nous nous sommes demandés : Mais quelle idée de tuer un personnage si prometteur ?

p036jj3pOui, mais non. Par la magie du scenario, Osgood est de retour. Dans un double épisode en ligne droite avec le 50th anniversary special, a.k.a. The Day of the Doctor. Et là, cher Docteur, la magie revient. L’histoire devient mondiale. Clara prend de l’ampleur. Les rôles secondaires importants abondent. Et surtout, nous revenons dans la Grande histoire, celle de la tolérance et qui pose aussi, de manière naïve certes, la question de la radicalisation : celle d’un peuple qui se cache pour survivre, une histoire qui pourrait être un calque pour la question gay comme la question religieuse (notamment dans un pays comme le nôtre, où le port de tout signe religieux « ostentatoire » est interdit à l’école ou pour les employés de la fonction publique).
La science-fiction comme cadre de réflexion sur notre société, comme moyen de penser l’homme en usant du loisir, bon retour parmi nous Basil ! Et non seulement, pouvons nous profiter d’un bon moment au son du Tardis, mais de plus, le Docteur est en partie comme nous. À force de se demander qui est Osgood, d’accentuer à quel point cette question est importante, il montre qu’il ne vaut pas forcément mieux sur certaines questions. Et Basil ? Sérieusement ? (Je me doute qu’il s’agisse de la vérité, sinon, je trouve ça trèèèès amusant). Choisissant de se nommer, il reste pour autant dans la droite continuité de Kill the Moon : une présence tutélaire, colérique mais bienveillante, qui s’immisce dans les affaires des autres sans décider à leur place.

JDoctor-Who-Saison-9-Episode-8ouer le rappel permet aussi de montrer que tout n’est pas fini. Il reste une sacrée quête, celle de Gallifrey. Osgood reste présente et utile, et on peut toutefois se plaindre d’une Kate Lethbridge-Stewart qui, si elle est toujours une splendide kick ass, est un peu trop va-t-en-guerre, tout en manquant un brin de profondeur. Un retour au classique, qui en même temps présente un nombre important de femmes au second plan. Qu’il s’agisse de Jac, de Wash, d’un pilote ou d’opérateur radio, le monde s’est féminisé, de manière assez frappante pour le remarquer (tout en se disant que s’il s’agissait de personnages masculins, jamais cela ne nous aurait sauté au visage). Bref, un épisode qui donne un bon coup de sang à une saison (une série ?) qui s’essouffle un brin. Avec une Jenna Coleman qui montre à voir une gamme plus étendue de son jeu, et un Peter Capaldi qui prouve qu’il n’est jamais aussi bon qu’en colère, ou à côté de la plaque. Attention toutefois à ne pas trop en abuser.

Un épisode qui rompt la monotonie agréable mais si connue du Docteur qui, après 9 saisons, tend à s’essouffler.

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