
Dragon Ball Super – (1×01) Une prolongation intéressante (Toei Animation)
Dragon Ball Super. Une suite. Encore. Après deux films dont un premier opus à la qualité plus que discutable mais bardé d’idées très intéressantes, c’est avec un œil torve que nous suivons la 4ème série issue d’un des animes les plus populaires du monde. Et rien qu’au niveau de son titre, la série se doit d’assurer déjà bien plus que le minimum vital. Pourvoyant les fantasmes de toute une frange de la fanbase existante depuis quasiment 30 ans, allons-nous enfin obtenir une continuité digne de ce nom après l’immonde purge désormais non canonique que fut Dragon Ball GT ? Et surtout, que peut-on raconter encore concernant Son Goku et ses amis, devenus désormais tellement puissants que rien que l’idée de lancer une nouvelle intrigue qui tiendrait la route semble déjà être une gageure ?
Six mois ont passé depuis la défaite de Majin Buu. Goku et ses amis, ont pu enfin retourner à leurs vies respectives et vivent enfin des jours en paix. L’occasion pour le super saïyen de s’essayer à une vie tranquille, dans lequel il travaille aux champs, continuant tout de même à s’entraîner car redoutant qu’un nouvel ennemi encore plus fort que Buu ne débarque. De leur côté, Son Gohan et Videl vont se marier tandis que Trunks et Goten cherche un cadeau pour cette dernière afin de souhaiter l’événement comme il faut.
Au bout de quelques minutes, une chose est très claire : Dragon Ball Super veut prendre son temps. Doté d’un nombre de protagonistes que l’on sait conséquent, l’anime ne cherche pas le spectaculaire immédiat mais veut avant tout poser ses personnages et son ambiance. Une décision mature qui implique de redonner simplement un postulat clair aux héros de Toriyama avant de les lancer dans une intrigue aux enjeux plus conséquents. On apprécie d’ailleurs que les différentes relations entre tout ce petit monde aient un brin évolué (Goku et Mr Satan ont de vrais liens d’amitié, au-delà des obligations familiales concernant leurs enfants respectifs) et que la folie ambiante, si chère à l’auteur (1), soit encore intacte (Brève mais splendide apparition de Tortue Géniale!). Et si Vegeta brille par son absence, gageons que nous devrions le retrouver très prochainement dans un contexte « tranche de vie », ce qui pourrait faire un bien fou au personnage.
Alors ça bouge un peu, bien sûr. Mais ce n’est vraiment pas ça qui ressortira de ce premier épisode. Un début de menace se profile à l’horizon avec Beerus, le dieu de la destruction (apparu dans Battle of Gods) mais qui a plus lieu comme un effet d’annonce plus qu’un véritable danger pour le moment. Chronologiquement, la série se situe d’ailleurs avant les événements de ce dernier. Comment feront-ils le recoupement entre les événements qui auront à la fois lieu dans le format série et dans celui du film ? Là est la question. On pourrait même arguer que l’on pourrait s’en passer en fin de compte. Les films précédents prenant forme dans l’essence de la série sans y référer, il n’est peut-être pas nécessaire de les affilier obligatoirement après tout.
Techniquement, c’est très propre. Sans être renversant non plus, Dragon Ball Super comporte une animation suffisamment aboutie pour que l’on apprécie le spectacle comme il faut. Le chara-design est de bonne facture, un peu différent certes, ce qui fera peut-être hérisser le poil du fan hardcore mais qui plaira sans problème à tout un chacun !
Nouvelle génération, nouveau générique donc. Forcément, plus de Cha la Head cha la. A la place, un nouvel opening, agréable, entraînant mais qui n’entrera pas dans le panthéon des chansons les plus marquantes de la série. Le bât blesse concernant la bande son toutefois. Un parti pris intrigant, oscillant entre sonorités très moyennes et mélodies très agréables. Un peu tôt pour en juger correctement de toute manière. Nous aurons bien assez de la saison pour l’apprécier à sa plus juste valeur. La bande son de Dragon Ball et de DBZ étant quand même d’un très haut standard dans le domaine du shonen épique, c’est un point qui mérite que l’on s’y attarde durablement.
Bref, voilà un premier contact sympathique, tout en douceur et introductif, pour un retour aux sources qui ragaillardit le fan tapi en nous. Si le messie de toutes les petites têtes blondes d’antan et d’aujourd’hui vient de renaître, on se gardera toutefois d’un Alléluia de circonstance. Mais il sera intéressant de voir si cette nouvelle itération de Dragon Ball lui permettra de récupérer son statut du saint patron du shonen culte. Alors suivons-là quelques temps pour voir si la série sera capable de garder tout à la fois : les bastons dantesques qui lui sont si chères mais aussi le ton doux-dingue qui manquait cruellement à DBZ.
(1) Il y a une mise en abîme maligne de quelques secondes : La fameuse monnaie de l’univers de Dragon Ball Z, les zénis, est à l’effigie d’un petit androïde qui n’est rien d’autre que la représentation d’Akira Toriyama Himself dans ses mangas.