#DrNo Arès

Docteur No novembre 27, 2016 CINÉMA, Le cabinet du Dr No

Note de l'auteur

ares

On le savait déjà mais le futur à un avenir des plus incertains, voire des plus dégueulasses… Les démocraties se sont écroulées… Les sociétés transnationales ont pris le dessus. Ce sont elles dorénavant qui dirigent un monde pré-révolutionnaire en voie de paupérisation avancée digne des plus magnifiques zèderies post-apocalyptiques made in Italy ! Et comme dans le chef-d’œuvre Rollerball (celui de Norman Jewison, pas le navet épileptique de McTiernan), ces multinationales cyniques achètent la paix civile grâce à leurs jeux du cirque à elles. Une baston télévisée de free fight de clochards bodybuildés défoncés aux stéroïdes qui s’entretuent dans des cages ! Et dans cette décadence généralisée dégueulasse digne de Soleil vert, le taciturne Reda tente de survivre avec ses gros muscles. Et il va devenir, malgré lui une icône révolutionnaire.
Jean-Patrick Benes, avec son budget de 3,50€, joue les alchimistes fous et s’amuse à fusionner, du mieux possible, cinéma d’anticipation crépusculaire, films de boxe, films noirs et post-apo dégénéré 80’s ritalien ou français (coucou les nanars atomiques Diesel et Terminus), tout ça assemblé avec un trombone et deux chewing-gums mâchouillés… Et grâce à son énergie débordante, Jean-Patrick Benes parvient à éviter un ridicule qui lui tendait les bras. Arès, quand même plombé par son budget, mais fort d’un scénario efficace à défaut d’être original, parvient à capter cette atmosphère sépulcrale qui ronge notre société contemporaine au bord du chaos. Sans rivaliser une seule microseconde avec le chef-d’œuvre visionnaire Les Fils de l’homme, Arès transcende magnifiquement son statut de série B tarée. Ola Rapace et son charisme bovin font le job et cette fable mortifère vénère et naïve (cousine de Virtual Revolution) se tient jusqu’au bout. Une bonne surprise quoi…