
#DrNo Paterson
Quand il ne s’amuse pas à vouloir tout faire comme son méchant grand-père de l’espace avec son masque en plastoc et son couteau à huîtres qui brille en rêvant de génocider la moitié de l’univers par la seule force de ses pitits points, de sa volonté de la force du côté obscur de son cerveau et d’une planète qui fait pistolet à bouchon géant, Adam Driver conduit des bus hors d’âge à Paterson, New Jersey… Et il s’adonne à la poésie en prose, inspiré par cette putain d’Americana intemporelle et ses habitants pittoresques…
Jim Jarmusch oublie ses tristes délires nostalgiques remplis de vieux cons de vampires rock’n’roll décatis d’Only Lovers Left Alive pour suivre, le temps d’une semaine, la vie plus que tranquille (et paradoxalement universelle) d’un couple de jeunes doux-dingues aux frontières de l’hipstérisation. Lui (Adam Driver, au charisme de taré) poète à ses heures perdues et elle (la divine Golshifteh Farahani filmée avec les yeux de l’amour par la caméra ensorcelante de pureté de Jarmusch) artiste délurée fan hardcore de motifs noir et blanc (allant jusqu’aux cupcakes graphiques particulièrement appétissants). Sans oublier Marvin le bulldog anglais chafouin, voire carrément sociopathe…
Paterson, c’est une déambulation d’une majesté insondable et d’un humanisme fou. Une variation subtile et blindée d’humour subtil sur le quotidien robotique… Le réalisateur de Coffee and Cigarettes retrouve l’inspiration en nous plongeant dans cette bulle hors du monde et hors du temps remplie de gentils zombies qui vivent tranquillement leur petite vie tranquille. La poésie solaire et délicate et bouleversante est partout, au détour d’une conversation surréaliste de passagers de la ligne de bus 23, d’embrouilles amoureuses tonitruantes au fond d’un bar de quartier, de rappeurs qui trouvent l’inspiration dans les laveries automatiques (coucou le génial Method Man) et de piliers de bar philosophes…
Toute la majesté et la légèreté et l’émotion de Jim Jarmusch (perdues ces derniers temps) explosent de mille feux suaves dans les pas de Paterson le héros de Paterson… Cette ode incandescente à la vie pourrait durer des heures… Comme un free jazz chaleureux et cool à en crever qu’aucun musicien ne voudrait arrêter de jouer… Ensorcelant… Jarmusch ou le dernier des poètes indé du cinéma US…
Paterson
2016. USA/Allemagne/France. Réalisé par Jim Jarmusch
Avec Adam Driver, Golshifteh Farahani, Rizwan Manji…
En salles depuis le 21 décembre
PATERSON —Bande-Annonce VOST par DailyMars
😉
effectivement que dire de plus, un pure moment de detente
comme ca faisait longtemps avec j.jarmusch
a regarder sans moderation