#DrNo Tu ne tueras point

#DrNo Tu ne tueras point

Note de l'auteur

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Après l’évangile taré La Passion du Christ ou la transformation du messie Jésus (et sa splendide prothèse nasale) en steak tartare humain qui passe son temps à se péter la gueule en slo-mo pendant l’ascension nanardeuse du Mongolgotha, tout ça saupoudré d’un antisémitisme hystérique (c’est pas la faute aux Romains, ils voulaient pas le torturer Jésus d’abord, tout le bordel c’est à cause des vilains rabins barbus pleins de haine et de jalousie), Mel ‘Mad Max’ Gibson nous balance un nouveau catéchisme filmique rempli de foi illuminée et de foies pulvérisés en gros plan dégueulasses, Tu ne tueras point (enfin, un peu quand même) !
Biopic furieux à la gloire de l’objecteur de conscience Desmond T. Doss, infirmier refusant de toucher une arme à feu, qui sauva la vie de plusieurs dizaines de soldats dans l’enfer de la conquête d’Okinawa. Cette incroyable (et authentique) histoire, Mel la métamorphose en spectacle mystico-christico-mongolo total ! La folie est partout, du héros séide au massacre hallucinant que fut la bataille du Pacifique face aux Japonais fanatisés. Mais une folie contrôlée, organisée, mise en scène par Dieu le père lui-même (vu comme le metteur en scène d’un monde transformé en gigantesque torture porn). C’est lui qui lance ses soldats à la mort (en son nom), tout ça pour permettre à son Héraut pacifiste de triompher dans un torrent de souffrance répugnante filmé avec une condescendance de fou furieux par un Mel Gibson qu’on imagine la bave aux lèvres et les yeux exorbités de plaisir malsain pendant le tournage des scènes guerrières gore avec son gros objectif turgescent au service du Très Haut et de l’Amérique éternelle !
En fait, Tu ne tueras point, c’est juste Forrest Gump perdu dans la série The Pacific (chef-d’œuvre tétanisante un peu oublié à qui Mad Mel a tout pompé). Avec son héros plouc, qui fait des phrases toutes faites, perdu dans une apocalypse guerrière inhumaine et qui se met à sauver ses camarades qui le prennent tous pour un bouffon. Passé son prosélytisme bourrin (et apaisé depuis La Passion du Christ) et ses scènes de boucherie déjà vues dans Hamburger Hill et dans Il faut sauver le soldat Ryan (avec des senteurs de chair putréfiée issus des films de Lucio Fulci genre L’Au-delà), il ne reste qu’un sympathique et classique film de guerre. On pense aux biographies patriotiques avec Audie Murphy… Ou au Maître de guerre d’Eastwood
Rien de plus. Il n’y a pas de surprise… Les héros sont héroïques… Dieu n’est grand que dans la souffrance et la transcendance… Mel n’invente absolument rien. Ni dans la forme ni dans le fond… Tu ne tueras point est sauvé du ridicule par sa représentation traumatisante de la guerre… Une représentation un poil complaisante (mais juste un poil quoi) qui frise la glorification… Et jamais jamais jamais subversive… Pour ça, il faut plutôt se replonger dans les chefs-d’œuvre absolus Full Metal Jacket, Croix de fer, The Big Red One et Requiem pour un massacre.

Tu ne tueras point
Réalisé par Mel Gibson. Avec Andrew Garfield, Sam Worthington, Luke Bracey…
En salles depuis le 9 novembre

 

La critique à Jane McCLane c’est par là

 


Tu ne tueras point (Hacksaw Ridge) : bande… par inthefame

 

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