
Edito : Internet vous manque et tout est dépeuplé ?
Le drame est arrivé dans la nuit. Vers quatre heures, un violent coup de tonnerre ébranla la quiétude nocturne et dépêcha, avec lui, ses funestes intentions. La victime : une box Internet. Le choc électrique fut trop intense. Il prit les chemins détournés des lignes téléphoniques, routes plus sûres et bien moins protégées que sa grande sœur électrique¹. Résultat : le cauchemar de notre civilisation moderne, la hantise de l’Homme connecté, le calvaire du… Enfin, vous avez compris, la panne d’Internet.
Le genre d’événement qui vous met en rogne, vous fait pester contre la terre entière, le réchauffement climatique, et à propos duquel on ne veut surtout pas entendre « comment faisais-tu avant Internet ? ». Heureusement, les smartphones et la 4G vous permettent de conserver un semblant de vie (réseau) sociale. Mais quand vient le soir, que le dîner est consommé, les enfants couchés, et que vous souhaitez vous avachir sur votre canapé après une journée de boulot afin de regarder quelque chose… c’est le drame. Oui, sans Internet, pas de télévision non plus (dans ce cas précis, pas d’une façon générale).
Quand on nous chante les louanges du dématérialisé, du streaming, de Netflix, etc., sans Internet, tout devient beaucoup plus compliqué. Avoir accès à un catalogue sans fin de films, séries, dessins animés, c’est la caverne d’Ali Baba, mais une caverne virtuelle où le fameux sésame prend la forme d’un login et d’un mot de passe. C’est réentendre à nouveau, comme quand nous étions enfants, la fameuse et frustrante prévention « Tu touches avec les yeux » des parents alors que vous entrez dans un magasin de porcelaine de Limoges et que votre réputation de Godzilla vous précède. Les séries sont là, devant vous. Elles vous aguichent. Elles vous narguent. Et vous ne pouvez pas les regarder, parce que votre box ne peut plus se synchroniser, et que votre fournisseur d’accès Internet traîne des pieds pour la renouveler.
Heureusement, il existe d’autres solutions. Et la plus évidente consiste à visiter votre DVDthèque personnelle pour y piocher de quoi alimenter vos longues soirées d’automne (vous pouvez aussi lire un livre, jouer à un jeu de société ou pire, aller voir des amis). Le DVD (ou le Blu-ray, la VHS, le Laserdisc… le HD-DVD et la Betamax pour ceux qui ont eu du flair), cet objet formidable qui peut vous faire défaut de temps en temps quand Godzibou a choisi de jouer au frisbee avec mais fonctionne très bien sans Internet, LUI. Et il y a le côté agréable de promener ses yeux sur les linéaires afin de trouver un film ou une série ; côté bien moins abstrait que celui de faire défiler les pages Internet au rythme des recommandations d’un obscur algorithme qui prétend savoir ce que vous allez (devez) aimer.
Le choix se porta sur X-Files, dont l’intégrale prenait honteusement la poussière. Un choix pas anodin puisque la nouvelle saison débutera l’année prochaine. Il était aussi bon qu’intéressant de se replonger dans les enquêtes de Mulder et Scully. Le temps est souvent mauvais ami, comme la mémoire qui embellit parfois la réalité (nostalgie, quand tu nous tiens !). Est-ce que X-Files est toujours aussi bien ? Est-ce que le fait d’avoir abreuvé notre œil d’une quantité gargantuesque de nouvelles séries n’allait pas entacher la réussite de celle qui a lancé – pour certain(e)s – leur sériephilie ? Est-ce que le fait de vieillir n’allait pas modifier notre perception de la série ? D’être sensible ou non aux enquêtes paranormales et aux obscures conspirations tentaculaires ? La réponse fut immédiate, X-Files n’a pas pris une ride. Toujours aussi intense, efficace, belle, habile et addictive. Une série sur laquelle le temps a glissé, malgré quelques marqueurs temporels forts (mais qui oserait dire, par exemple, que Le Prisonnier a vieilli ?) qui montrent combien les grandes séries sont éternelles.
Finalement, cette coupure du réseau aura eu un aspect positif : celui d’aiguiller nos envies vers quelque chose en dehors de l’actualité ou de la pile d’épisodes en retard. Il faut parfois que notre main soit forcée pour sortir de nos habitudes et que ce besoin d’être à jour, d’être en phase avec le présent se trouve étrangement sans importance. Imposons-nous une nouvelle discipline, celle de ne pas se focaliser sur un présent exclusif mais aussi de se laisser aller à quelques divagations nostalgiques ou découvertes tardives.
Il y aurait bien une solution alternative et drastique : couper Internet. Mais dans ce cas, vous ne pourriez plus nous lire. Et cela, c’est un autre drame !
¹ Penser à investir dans un parafoudre pour RJ45.
Bof… Internet est très largement surestimé.
Je sais très bien faire sans sauf quand l’Etat m’impose d’y passer pour faire des économies sur les services publics et compliquer la vie des citoyens.
Avez-vous remarqué que comme les téléviseurs dans Max Headroom qui ne s’éteignent jamais, les box ne sont pas munies d’interrupteurs et que les services techniques des opérateurs déconseillent des les débrancher ?
Récemment, je me suis, moi aussi, fais une petite cure de VHS enregistrées depuis ma télé. Twin Peaks d’abord, suivi de la première saison de X-files. Je trouve qu’il y a une filiation entre ces deux séries, X-files ayant bénéficié du défrichage de Twin Peaks.
Avant la série de Mark Frost et David Lynch, le FBI était toujours présenté comme un ramassis d’incompétents qui venait interférer dans les enquêtes du Shériff du coin ou de la police Métropolitaine. Depuis les agences gouvernementales sont présentées comme toutes puissantes, pleines d’enquêteurs à 6ème sens assistés par une technologie de pointe omnipuissante.
Autant j’ai trouvé Twin Peaks toujours aussi intéressante et intemporelle, autant X-files, j’ai arrêté au troisième épisode.
Peut-être parce que le doublage Français est vraiment insupportable ou alors parce que le brushing de Mulder et les vestes à épaulettes de Scully rendent aveugle. Ou bien c’est parce que les théories conspirationnistes contenues dans cette série sont un peu trop gentilles aujourd’hui. Depuis on a eu le Web et le 11 Septembre et les complots sont autrement plus élaborés.
Mais tout de même j’attends de voir une Scully physiquement plus mûre et plus sûre d’elle. Dans ‘The Fall’ Gillian Anderson est non seulement devenue très belle mais elle a développé avec l’âge un charisme qui ajoute beaucoup de personnalité à son jeu d’actrice.Idem pour Duchovny.
J’attends donc de cette nouvelle saison d’X-files des personnages qui ont évolués dans un monde post 11 septembre, qui ont vécu la progression de la surveillance généralisée des citoyens américains et une mise en avant de la NSA, cette rivale déjà présente dans les précédentes saisons de façon sporadique.
J’espère une série plus en prise avec la réalité contemporaine où le Web et les lanceurs d’alertes sont une réalité.
J’ai passé des vacances en Edge, et avec un televiseur sans prise usb, sans réseau ibternet…plus jamais ça.
Quand à X files, les dernières saisons ne m’avait pas emballé, j’espère juste qu’on repartira sur des bonnes bases car Fringe a bien monté le niveau.