Edito :  meilleurs voeux et parlons-nous !

Edito : meilleurs voeux et parlons-nous !

Decouvrez-l-affiche-officielle-de-Star-Wars-Le-Reveil-de-la-ForceJanvier 2016, déjà ! Inutile de revenir pesamment sur le supplice d’une année 2015 débutée en France dans le sang et les larmes, pour finir de la même manière et pire encore. Notre site, à vocation purement pop culturelle, n’a pu s’empêcher de s’en faire l’écho, mais tâchons malgré tout de regarder 2016 avec un zeste d’optimisme et d’espoir – du moins tant que la barbarie djihadiste ne s’est pas encore de nouveau déchaînée sur nos valeurs. Pour le Daily Mars, on ne va pas vous la faire à l’envers comme d’autres peuvent avoir l’onanisme facile : en 2015, pas de tambour ni trompette, notre petite planète rouge a continué de tourner sans révolution particulière mais avec une passion intacte de la part de ses rédacteurs contre vents, marées et ingratitude du bénévolat. Votre serviteur, ce grand velléitaire, promet régulièrement depuis des mois à son équipe une évolution du site vers une existence plus organique. Gageons que le respect de ses engagements sera une bonne résolution impérative à tenir pour 2016, right ?

Côté cinéma, les anti-justiciers en collants se désoleront du retour massif de films de super-héros cette année (Deadpool, Batman v Superman : L’Aube de la justice, Captain America : Civil War, X-Men : Apocalypse, Suicide Squad, rien que ça !), après une année 2015 bien morne sur ce front-là. Hors Deadpool, au vu des enjeux respectifs des autres films pour les stratégies respectives de Marvel/Disney et DC/Warner, on peut parler d’un cru décisif pour l’avenir du genre sur nos toiles. L’an 2016 sonnera aussi comme le début officiel de la taylorisation cinématographique de Star Wars, avec un Rogue One : a Star Wars story qui, rêvons encore, portera peut-être en lui davantage de fraîcheur que le plaisant mais surcalculé Réveil de la Force. Mais même pour le “spin-off” cornaqué par Gareth Edwards, le cœur ne palpite pas vraiment plus qu’un néon fatigué. Les enjeux artistiques sont forcément ailleurs : à titre personnel, je serais immensément déçu de l’être par les Ave Cesar des Coen Bros, The Revenant d’Iñárritu, Midnight Special de Jeff Nichols, Triple Nine de John Hillcoat ou encore l’a priori jubilatoirissime The Nice Guys de Shane Black (toujours pas officiellement distribué en France).

Qu’il s’agisse du cinéma, des séries, de la musique, des jeux vidéo, de la japanimation, des mangas et de la littérature, vous pourrez en tout cas certainement toujours compter sur la passion et la dévotion des membres du Daily Mars pour traiter l’actu chaude sur le site. Prendre du recul sur certains angles plus analytiques, éclairer telle tendance autant que consacrer les chefs-d’œuvre ou concasser les bousasses. Sans langue de bois et quel que soit le statut “d’intouchable” de certaines sorties. Ce qui m’amène forcément à revenir sur notre petite polémique de fin d’année 2015 concernant la mini review du Docteur No sur Star Wars : Le Réveil de la Force. Depuis le début de son abondante, régulière, fidèle et toujours enflammée collaboration sur notre site (bénévolement, lui aussi), le Docteur No s’est toujours distingué par un style qui n’appartient qu’à lui et ne rentre dans aucune case des notables de la critique webo-parisienne ou de leurs fans. Libre à chacun d’aimer ou de détester sa prose, c’est la règle et il l’accepte/nous l’acceptons. Sauf que dans le cas de sa review particulièrement remontée contre l’opus de J.J. Abrams, certains commentaires ont atteint des cimes de violence rarement atteintes.

C’est une chose d’observer, parfois, les effets de meute régulièrement déclenchés sur Twitter. C’en est une autre de les vivre et de devoir défendre son rédacteur et son site face à l’ire déchaînée de certains. Tout d’abord : NON, le site peut vous l’assurer, non, le Docteur No n’écrit JAMAIS pour faire du buzz ou générer du « clic ». Jamais. Il s’en fout comme de son premier épisode de Chapi Chapo et prend la plume tout simplement comme il respire le cinéma : passionnément et sans filtre, ni inquiétude vis-à-vis du qu’en-dira-t-on de la coterie des critiques ciné. Prétendre mordicus le contraire, c’est se fourvoyer royalement. Pour le reste, faisons la part des choses sans la moindre ambiguïté : OUI, en utilisant les expressions “planche à pain” et “Luke Skywalker avec des nichons” pour évoquer Daisy Ridley, le Dr No a fait du sexisme involontaire et votre serviteur lui-même a fait l’erreur de laisser passer lesdites expressions, sous-estimant leur connotation.

Personne n’est à l’abri d’une bourde, nous l’avons commise et nous l’avons comprise : dans le même panier, nous plaidons coupable et, c’est promis, le Daily Mars sera à l’avenir plus vigilant sur la question du choix des termes. Je suis plus circonspect sur les accusations plus ou moins explicites de “racisme” (surtout connaissant les opinions absolument sans équivoque du Docteur), qui ont suivi l’usage de l’expression “quota ethnique” relative à John Boyega. Maladresse oui, sans aucun doute. Le terme a pu paraître trop violent et pas assez expliqué. Racisme, non. Le Docteur No qui, par ailleurs, conspue la prestation de l’acteur (c’est son droit le plus strict, non ?), entendait justement dénoncer le proverbial racisme implicite hollywoodien réservant toujours la portion congrue aux “minorités” en haut de l’affiche.

Hormis Boyega, qu’il voit davantage comme un alibi marketing surtout au vu de ce que le scénario fait de lui, ces minorités sont-elles visibles à l’écran dans Le Réveil de la Force ? Les gens qui pensent contre-argumenter en avançant l’emploi de Lupita Nyong’o en Maz Kanata et d’Oscar Isaac en Poe Dameron (une créature virtuelle et un troisième couteau latino blanc) sont-ils sérieux ? Même si, à titre personnel, j’estime le jugement de notre toubib un peu sévère, il est évidemment impossible de poursuivre plus loin ici ce très vaste et très antédiluvien débat sur le fond. Toujours est-il que jamais, absolument jamais, le Docteur No ne saurait être taxé de raciste, ni sur les bords, ni dans le fond, ni latent, ni rien du tout. Le racisme, quel qu’il soit, lui inspire depuis toujours la plus profonde nausée, comme pour n’importe quel rédacteur du Daily Mars et tout individu normalement constitué du bulbe. Les personnes qui se sont laissé aller à cette interprétation abusive le connaissent bien mal. Mais évidemment, pour briller à peu de frais sur les réseaux sociaux, il est toujours plus facile d’y aller de sa petite insulte assassine que d’essayer de dialoguer avec l’auteur (qui répond toujours, essayez, vous verrez) pour clarifier les choses.

J’ajoute pour finir sur ce chapitre du faux procès que, dans son long et très argumenté article  nettement « contre » Le Réveil de la Force publié sur le site Capture Mag, Rafik Djoumi ne dit pas autre chose que le Docteur No lorsqu’il écrit : « […] En résumé : Kunta Kinté et une potiche ballotée par les évènements. Étonnant de voir que les curés des réseaux sociaux, toujours prompts à condamner le racisme et la misogynie de la production hollywoodienne, ne se soient pas sentis foudroyés par ce doublé (et par simple politesse, nous éviterons de nous attarder sur le sort parfaitement débile réservé au personnage féminin pourtant prometteur de Phasma)« . Alors ?

Pour conclure sur cette histoire et tourner la page, je répète ceci. A tous ceux qui ont pu être choqués ou blessés pour diverses raisons par la review du Docteur No et s’en sont émus de façon vibrante mais raisonnée, le Daily Mars présente ses sincères excuses et appelle au câlin. Quant aux autres… Ceux qui ont exploité ces maladresses pour traîner tout notre site et un auteur dans la boue, ceux qui ont cru bon de jouer à répétition les redresseurs de torts 2.0, les spécialistes du cri d’orfraie, les petits procureurs histrioniques jouissant de l’aboiement en meute ou encore ceux qui ont exigé un « retrait » des « propos incriminés »… j’ai bien une idée concernant l’usage qu’ils peuvent faire de leur vindicte poseuse. Mais ce serait trop bête de gâcher l’esprit de fête.

Quoi qu’il arrive par la suite : parlons-nous, dialoguons, y compris sur ce qui fâche mais de grâce, évitons de céder au côté obscur de la force du web. Surtout en ces temps cruels qui devraient tous nous conduire, en bons fans partageant l’amour d’une même culture, à nous serrer les coudes et les cœurs. Bonne année 2016 !

Post-Scriptum : comme me l’a signalé notre cher Herr Professor, j’ai omis d’inclure dans cet édito-bilan une petite pensée pour notre regretté Guillaume, alias Sheppard, emporté trop tôt l’été dernier. Certains d’entre vous, dans les commentaires, ont corrigé cet impair et c’est en soi très touchant, merci. A moi de lui rendre hommage à mon tour, une ultime fois, et lui témoigner toute notre gratitude pour ses textes et sa personne. 2015 fut aussi une sale année pour nous l’avoir enlevé.

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