
Edito : Pas de Paris Comics Expo cette année
On a beau se dire qu’on vit quand même une époque formidable où un film de George Miller est présenté au festival de Cannes et où l’adaptation cinématographique d’une des plus grandes équipes de super-héros fait un carton au box-office, il y a des jours où on est triste.
Triste à la lecture de ce communiqué :
Bonjour à tous,
nous avons pendant longtemps essayé de trouver une solution pour pouvoir continuer notre salon cette année mais malheureusement, nous avons décidé qu’il n’y aurait pas d’édition 2015 de Paris Comics Expo.
Depuis 4 ans, nous essayons de créer et de développer un vrai salon dédié aux comics et la culture SF. Un salon crée et développé par les passionnés que nous sommes en direction non seulement des fans de cet univers depuis leur plus tendre enfance mais aussi des nouvelles générations. Nous sommes fiers d’avoir pu réunir autant d’acteurs de ce milieu dès la première édition et d’avoir généré autant d’enthousiasme pour un salon encore tout jeune.
Nous sommes bien entendu très déçus et amers de ne pas pouvoir continuer cette année. Nous avions en tête de nombreux partenariats en chantier ou à approfondir comme avec nos amis de Thought Bubble par exemple et de grands projets pour continuer de développer encore plus PCE mais cela ne sera pas pour cette année.
Vous êtes nombreux à supposer la raison principale de cette décision : un salon concurrent a en effet décidé de se positionner sur la même période de l’année, un mois seulement avant notre événement. Il est bien entendu impossible d’imaginer 2 salons sur une période aussi proche dans la même ville. Nous avons reçu de nombreux messages nous suggérant de garder notre date mais étant un salon encore jeune et donc fragile financièrement, il serait difficile pour nous de maintenir notre date et de diviser les visiteurs entre nos 2 salons.
Cela ne signifie pas pour autant la fin de PCE. Nous gardons bien au chaud tous nos projets et nous communiquerons dessus dès que nous aurons plus d’informations.
A bientôt donc.
Anne, Claude et Arno
Loin de l’hypermarché populaire du Japan Expo dans lequel la première version du Comic Con tentait vaillamment d’exister, le Paris Comics Expo devenait au fil des ans, un rendez-vous incontournable pour tout amateur de bandes dessinées. Dès la première année, l’auteur de ces lignes avait aimé cette convention à taille humaine où lecteurs, éditeurs, dessinateurs et auteurs pouvait se rencontrer et discuter. Certes les incontournables commerciaux étaient présents. On ne pouvait pas échapper aux concours de cosplays ou aux personnalités qui enchaînait les dédicaces et les photos telle une miss Cantal 2011. Mais on s’en fichait car l’important était là : la bd, la rencontre avec les auteurs, la discussion, la découverte…Bref l’échange !
Très modeste dans sa première édition, le Paris Comics Expo a su s’agrandir tout en conservant ce qui fit sa richesse et ce qui fit qu’on revenait tous les ans avec le même plaisir. Les éditeurs jouèrent le jeu et on pu voir se mettre en place des conférences nous présentant leurs plannings pour l’année à venir pour notre plus grand plaisir. Des personnalités nous firent profiter de leurs connaissances et nous proposèrent des conférences sur des sujets divers et variés comme l’évolution de la super-héroïne dans les comics, celle de Superman ou des X-Men, l’histoire du super-héros Français ou bien celle de Vertigo. Mieux encore, le Paris Comics Expo fut l’occasion de rendre hommage à des hommes sans qui le monde de la bande dessinée et de l’édition n’aurait pas était le même. Je pense bien sur à la conférence de Xavier Fournier rendant hommage à Fershid Bharucha ou bien la présence du grand Alan Davis lors du panel Panini où j’ai pu avoir l’opportunité de remercier ce grand artiste pour ces chefs d’oeuvres que sont Excalibur ou Fantastic Four – The End.
La Paris Comics Expo est un jeune festival qui, tous les ans, savait se remettre en question pour permettre aux amateurs de BD de profiter agréablement de ce week-end. Par exemple dans la manière de gérer les séances de dédicaces afin qu’elles se passent le mieux possible ou bien encore, et surtout, la façon dont les critiques furent prises en compte en ce qui concerne la place du lieu des conférences. Une telle écoute était bien la preuve que cette convention avait à cœur de satisfaire tous les acteurs de la BD. De l’auteur jusqu’au lecteur.
Disons-le maintenant clairement et simplement. Que ce festival soit annulé à cause du Paris Comic Con est désolant !
Soyons clairs. Qu’une convention aussi importante que le Paris Comic Con puisse s’installer en France est une très bonne chose dont nous pouvions que nous réjouir. Pourtant dès l’annonce de la date des festivités nous avions craints pour l’avenir proche du Paris Comics Expo. Deux festivals sur Paris ne pouvaient cohabiter à si peu d’intervalle. De cela déjà nous n’étions pas heureux, mais ce sont surtout les premières annonces de ce grand festival (du moins dans l’intention) qui nous firent tirer la tronche. Comme nous le rapportions à l’époque (et comme le firent bien d’autres) la part du comicbook était pour ainsi dire inexistantes.
Ce n’est pas la tentative de rattrapage quelques jours après et les annonces d’il y a quelques jours qui nous rassurent. Certes avoir des artistes de qualité tel que Amanda Conner et Jimmy Palmiotti est une bonne nouvelle mais avouons qu’ à peine à quelques mois du festival, cela représente bien peu et on doute fortement d’une grosse annonce compte tenu de l’infrastructure à mettre en place bien en amont en ce qui concerne la présence de grands noms. On aimerait se tromper et on fera honnêtement notre mea culpa si c’est le cas. Pour l’heure la fin (qu’on espère grandement provisoire) d’une convention que nous aimons du fond de notre cœur à cause de la présence proche d’un festival qui semble se consacrer à quelques acteurs de films ou de série TV au détriment des scénaristes, dessinateurs ou éditeur de bandes dessinées, avouez que pour un festival contenant le mot Comic dans son nom cela la fout mal.
Alors on est triste aujourd’hui. On espère que ce n’est qu’un au revoir et qu’on arpentera de nouveaux les couloirs du PCE (bien que votre serviteur garde un souvenir assez cocasse de sa dernière visite). Un festival mettant en avant le plaisir de lire de bonnes histoires est trop rare pour ne pas être soutenu.
Il est certes dommage que ces deux festivals cohabitent à si peu d’écart (1 mois tout de même), cependant, comme tu le soulignes, le comic con semble moins orienté comics (en tout cas dans les annonces acuelles) et développé de manière différente. Certes, ce mois d’écart, pour le parisien que je suis, a peu d’importance comparativement à ceux qui vont se payer le billet de train (voire l’hôtel). Je trouve néanmoins dommage de ne pas tenter le coup et se servir de cette concurrence pour fidéliser.
Je te trouve assez sévère envers le Comic Con. Pour son « revival »(très attendu par tout ceux qui ont vécu « l’ex-Comic Con » bouffé peu à peu par la Japan Expo…et ceux qui ont la chance de l’avoir vécu aux US), les annonces viendront certainement au fur et à mesure, ne serait ce que pour nourrir un buzz sur le temps (supposition, hein) et sur les réseaux sociaux.
Tout en comprenant le risque économique pour le PCE, je pense qu’annuler cette année et se positionner en outsider face à un nouveau salon est une stratégie dangereuse car quid de l’année prochaine ? Attendre la date de Comic Con pour se positionner (et donc ne pouvoir préparer les tractations très en amont avec les invités, comme tu le soulignais) ? A ce stade, je me serais plutôt servi de cette concurrence pour demander aux intéressés d’acheter les « préventes » en fixant un pallier (à la manière du crowdfunding) sous lequel le salon n’aurait pas lieu, ce qui aurait alimenter un buzz réseaux sociaux.
je suis assez étonné de cette décision et j’en suis tout autant désolé, cependant tout comme le disait intheblix, je crains que l’option stratégique prise par les organisateurs soit dangereuse voire léthal.
Tout d’abord je considère que 2 expos consacrées aux comics on leur place à partir du moment où elles ont leurs propres spécificités. Ensuite même si le PCE est encore assez jeune, il m’apparait que si les fans doivent faire un déplacement, Paris n’est pas l’unique ville capable d’accueillir ce type d’événement. En témoigne le TGS à Toulouse(40.000 entrées) et la Dreamhack à Tours de ce Week end(1 millieurs de joueurs; plusieurs centaines de milliers de viewers) le Fest à Lyon en juillet. Et franchement la province c’est moins cher que Paris tout en étant aussi accessible. Tiens au fait le festival de la BD c’est pas à Angoulème ???
Quel salon concurrent ? Un réalisateur comme parrain, un animateur d’émission sur les jeux-vidéo comme tête organisateur (ou un truc dans le genre), des studios comme partenaires,… Clairement, Comic Con n’a de comics que le nom. Quant à Amanda Conner et Jimmy Palmiotti, ils en profitent certainement pour venir en lune de miel à Paris. Tous mes vœux, au passage.
Enfin bon, comme je dis toujours Arkham Comics a fermé ses portes alors que Iron Man 3 dépassait le milliard de recettes en salles, preuve que ce n’est certainement pas le lecteur qui raconte et qu’il faut appâter.
intheblix >> La première Comic’Con couplée à Japan Expo était géniale : des conférences passionnantes sur des sujets variées (qui n’intéressaient personne), des invités prestigieux (qui n’intéressaient que les chasseurs de dédicaces), des projections dans une salle dédiée (désespérément vide)… J’ai passé un excellent moment, mais il faut se rendre à l’évidence : passés quelques tocards dont votre serviteur (et des filles venues réservées leurs places à l’avance pour la conférence de l’auteur de Tara Duncan), tous ces efforts n’ont attiré absolument personne. Et voir un David Lloyd en conférence devant une salle vide, ça fait mal.
Les organisateurs ont bien reçu le message : l’année suivante, il n’y avait déjà plus aucune activité digne de ce nom, sinon des dessinateurs parquées sur des tables façon fanzine, avec des panneaux énormes stipulant qu’ils n’avaient pas le droit de faire payer leurs dédicaces.