Effet miroir de Makyo et Laval NG

Effet miroir de Makyo et Laval NG

Note de l'auteur

C’est la période de la chasse, ça tombe bien ! Là, le gibier est aussi apeuré que son alter-ego animalier mais c’est un homme qui campe une proie bien démunie. Dans cette forêt se joue une traque assez improbable et dénuée de sens pour la victime. Mais au moment de sonner l’hallali, les masques vont tomber et la mise à mort sera peut-être repoussée. Ou pas. Et on va enfin savoir qui est le plus beau dans ce miroir.

L’histoire : Louis Ferrant aurait presque tout pour être heureux si ce n’est son couple qui bat de l’aile. Mais ce chef d’entreprise est persécuté par des cauchemars incessants. Si bien qu’il a besoin de s’aérer et de faire de nombreux footings. Au cours de l’un d’eux, dans une forêt, il se fait pourchasser par un motard. Pas de doute, cet homme veut le tuer…

Mon avis : il y a vraiment du plus dans cette BD. Makyo maîtrise parfaitement l’art du huis-clos angoissant. Idem pour la montée en puissance du suspense. On pense savoir à des moments où cette chasse à l’homme va se terminer et puis, au détour, d’un chêne ou d’un hêtre, bim, la fin n’est pas pas celle attendue. Et tant mieux.

On a donc peur pour Louis Ferrant car son épuisement est parfaitement narré, sa panique aussi et sa perte de contrôle à lui qui pensait tout maîtriser dans sa vie jusqu’à ce qu’un énorme grain de sable vienne tout enrayer. On a aussi pitié pour ce personnage qui ne semble pas mériter son destin rocambolesque et dangereux.

Mais il y a également du moins concernant le scénario. Il est parfois un peu capillotracté. Comme lorsque notre héros, paniqué certes, avoue sur la messagerie mobile de sa compagne, ne connaître que le numéro des pompiers et pas celui des flics… Idem quand il parvient à joindre la maréchaussée et que, soudainement, à la même place pourtant, le réseau s’évanouit. Enfin, quand le traqueur semble savoir parfaitement où se trouve sa proie sans pour autant recourir à une quelconque technologie.

C’eût pu être à cet égard mieux ficelé mais ça n’en reste pas moins un ouvrage à lire. Ou du moins à regarder car les dialogues évoquent un jour de vache maigre. Mais pour la qualité du cliffhanger et la charge émotionnelle et psychologique, cela mérite le détour.

Si vous aimez : Le fugitif avec Harrison Ford.

En accompagnement : un cours de science avec les génies comiques Igor et Grichka Bogdanoff.

Autour de la BD : Pierre Fournier, aka Makyo, est un auteur complet et prolifique qui aime à toucher à tout. On lui doit la très sympathique série des Jérôme K. Jérôme Bloche et tant d’autres dont le très bon Balade au bout du monde.

Laval NG est un auteur mauricien qui a déjà collaboré à plusieurs reprises avec Makyo. Il vient du dessin animé mais s’est désormais spécialisé dans la BD.

Extraits : « Je sais que tu n’es pas planqué loin. Il va falloir tenir mon pote ! La nuit va être longue !!!! Et inutile d’espérer ! Aucune chance que je dorme. En taule, la fois où les détenus voulaient me faire la peau, je suis resté cinq jours sans dormir ! Alors une nuit, c’est rien ! »

« C’est pas vrai ?!… Un flingue !… Il a un flingue ! Mais bon Dieu de bon Dieu !.. Qu’est-ce que je lui ai fait ?… ça doit être un tueur à gages !… Engagé pzr qui ?… Camille ?… Non, c’est débile !… Un concurrent ?… Possible !… Paraît que ça existe… Caillaud… Poulain… Richaud ?… Pommot plutôt ! Oui, je sais qu’il ne peut pas me saquer! »

Écrit par Makyo
Dessiné par Laval NG
Édité par Delcourt

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