Sur le papier, Revolution, la dixième production télé de JJ Abrams fait figure de gros client de la rentrée. Mais pour convaincre le public, il faudra éviter plusieurs pièges.
Le contexte : une série attendue, un statut à défendre. Plus que Last Resort sur ABC ou Vegas sur CBS, Revolutionest la série qui joue gros en septembre. Parce qu’elle est diffusée sur NBC, network en panne de hits (RIP, Urgences…) depuis des années. Parce que c’est une production JJ Abrams, dont on attend forcément un gros coup. Et parce que le show s’est donné les moyens de ses ambitions avec Jon Favreau (Ironman au cinéma) à la réalisation.
Forcément, ça place la barre plutôt haut. D’autant plus haut que le dernier gros projet ronflant, Terra Nova sur la Fox en 2011, a aussi été… un gros flop
Un danger : le monde post-apocalyptique, terrain télé vraiment miné. Un futur post-apocalyptique dans lequel les sources d’énergie ont disparu ? L’idée de départ de Revolution est assez audacieuse pour un projet télé. Audacieuse et un peu maudite aussi. Jericho, sur CBS, n’a ainsi tenu que deux saisons (en 2006 et 2007) avec ses survivants d’une catastrophe nucléaire.
Pour que ça marche, les scénaristes vont devoir véritablement s’approprier leur thématique. Sinon, cela risque d’être complètement creux. Et là, il faut être honnête : les débuts de Revolution (on en reparlera dans la rubrique « On a vu ») ne sont pas très rassurants. La qualité visuelle est là, mais la présentation de l’univers des héros est autrement plus convenue. Fade. Et surtout, en panne de puissance évocatrice.
Côté production, Eric Kripke va devoir mouiller le maillot. Le gros point fort de Revolution, c’est d’associer JJ Abrams et Eric Kripke. Si le premier reste évidemment bankable, son nom est aussi lié à quelques beaux bides. Surtout depuis 2006.
Du coup, les regards vont se tourner vers le créateur et showrunner de la série, Eric Kripke. S’il ne livrera sans doute pas le nouveau Lost (ses aptitudes ne ressortent pas vraiment dans le pilote de Revolution, hélas), c’est une évidence : échec ou succès, le créateur de Supernatural sera vraiment en première ligne.
En bonus, un beau casting à tirer vers le haut. Revolution réunit du beau monde. Giancarlo Esposito (Breaking Bad) fait ainsi une bonne impression dès le pilote et la présence de David Lyons (Urgences, The Cape) et d’Elizabeth Mitchell (Lost) semble être un autre bon point.
La composition de Billy Burke (Twilight) est en revanche beaucoup plus froide : si son personnage tire perpétuellement la tronche, ça va vite être lassant. Avec ou sans épée.
Restent les nouveaux. Tracy Spiridakos, qui joue Charlie, l’héroïne, s’en tire bien. En revanche, Graham Rogers, qui joue son frère Danny, a de sérieux atouts pour devenir un bon gros boulet.
En clair : l’enjeu est là… mais le boulot aussi.
Revolution sera à l’antenne sur NBC le lundi 17 septembre.
REVOLUTION, saison 1 (NBC)
Créée et showrunnée par Eric Kripke
(Producteurs exécutifs : JJ Abrams et Jon Favreau)
Avec : Billy Burke, Tracy Spiridakos, Giancarlo Esposito, Graham Rogers, Anna Lise Phillips, Tim Guinee, David Lyons, Elizabeth Mitchell, Zak Orth, JD Pardo.
Ressorti du pilote avec le même sentiment que lors du visionnage du pilote de Terra Nova. Un côté « grosse production value, mais rien derrière, ou si peu ». Mais le principal défaut du pilote, c’était sa bande annonce qui montrait absolument tout (ouais bon, celle de Last Resort aussi, mais Last Resort a des subtilité, et c’est bien écrit etc…). Du coup les 45min passent sans réelles surprises.
J’en attends pas grand chose pour tout dire, mais je continuerai par curiosité, en l’état ça peut être sympa, mais ça me semble beaucoup trop emprunté à d’autres trucs qui ont plus ou moins marché, comme un pot pourri de ce qui s’est fait ces dernières années (un sentiment de Lost, un peu de Flash Forward, un peu de Hunger Games j’dirai même…).
Le casting est plutôt sympathique, mais les personnages sont hyper mal servi (en tout cas dans le pilote). On le des prototypes de personnages, le geek, l’oncle rebèle, la fille qui se découvre une ambition, la belle mère et je classique « je ne suis pas ta mère, je le sais, bla bla bla » et le frère qui devrait être viril et costaud et digne décendant de son père et qui se découvre avec des peurs…
Tout ça m’a laissé un vrai sentiment de « meh » (j’ai pas mieux pour definir l’état dans lequel m’a mis le pilote… juste « meh »…)
Assez d’accord avec Cubertoy,
Il y a l’argent, le cast, sans doute l’envie de raconter une histoire épique, mais pour le moment c’est juste une agrégation de ce que proposait des alternatives telles que Jeremiah, Jericho ou Walking Dead.
On y retrouve certains gimmicks tres abramiens (la communication finale qui évoque les écrans du Dharma Project de Lost, ou les Machines à écrire de Fringe) et même une petite déclaration d’amour aux années 80 avec la Lunch Box « Retour du Jedi » dans laquelle se trouve un Rubik’s Cube.
Au dela de cela, ce qui m’a finalement le plus intéressé est la grande scène d’action finale qui, pour de la série, est tout de même pas mal fichue.
A peu près certain que les show writers n’ont pas la moindre idée d’où ca va, mais suffisant pour que je m’inflige quelques épisodes.
K.