En attendant… la saison 3 de The Walking Dead

En attendant… la saison 3 de The Walking Dead

Elle revient de loin, la série adaptée de la BD ultramegaculte de Kirkman et Adlard. Après une saison 1 déprimante à force d’être médiocre, la saison 2 cornaquée par un nouveau showrunner s’est avérée nettement plus comestible. Plus incisive, mordante, tendue jusqu’à une conclusion à l’intensité parfaitement gérée… Bref, si la saison 1 nous a laissé sur notre faim, sa suite nous a littéralement rassasié tout en nous ouvrant l’appétit (qui vient en mangeant, c’est bien connu). Le festin se poursuivra-t-il ce dimanche avec le début du troisième service sur AMC ?

« Enfin, putain, ENFIN ! »… C’est par ces mots emprunts d’une suave poésie virile, sautant à pieds joints sur mon robuste canapé Habitat, que je me souviens avoir conclu le jubilatoire final de la saison 2 de The Walking Dead. Oui, enfin, pour la première fois depuis ses débuts, la série créée par Frank Darabont semblait avoir trouvé à 100% sa partition après tant de fausses notes, peu à peu gommées au profit d’une dramaturgie toujours plus harmonieuse au fil des 13 épisodes. Il faut dire qu’aux yeux des millions de lecteurs du roman graphique culte de Robert Kirkman, la (trop) courte première saison de six épisodes s’était soldée par une amère déception. Malgré un pilote impeccable et quelques fulgurances, ce premier arc-test multipliait sous-intrigues mélo gonflantes, dialogues plombants, acteurs inégaux et autres trous de scénario, jusqu’à un final mordant… la poussière à force de linéarité prévisible.

Mais la puissance de la marque The Walking Dead est telle que les téléspectateurs, curieux ou alléchés par l’espoir de lendemains meilleurs, affluèrent par grappes entières, fournissant au diffuseur américain AMC les meilleures audiences de son histoire. Le second cru était appréhendé avec d’autant plus de craintes qu’en coulisses, c’était l’apocalypse : renvoi d’une partie des scénaristes de la première heure fin 2010, réductions budgétaires imposées par AMC, éviction brutale (ou départ volontaire, j’avoue n’avoir jamais vraiment compris) du showrunner Frank Darabont en plein tournage des nouveaux épisodes… Le scénariste Glen Mazzara, promu showrunner à son tour, allait-il savoir faire revenir The Walking Dead dans le droit chemin ? Incontestablement : oui. Diffusée en deux parties sur AMC (sept premiers épisodes à l’automne 2011, les six autres en mi-saison), The Walking Dead a fini par montrer les crocs. Malgré un début de seconde saison encore assez poussif avec sa succession de scènes de dialogues entre deux personnages (défaut chronique du show), les enjeux se sont peu à peu resserrés, le thème de la perte d’humanité des survivants s’est précisé et, surtout, l’action s’est enfin mise à déboîter sévèrement.

Après plusieurs morceaux de bravoure et un rythme accéléré à partir de l’épisode 8, l’assaut d’une meute de « walkers » sur la ferme d’Hershel dans l’ultime segment n’est pas loin d’égaler, dans sa tension et son découpage, l’inoubliable carnage final du Jour des morts-vivants de Romero. Pas le temps de s’y attarder ici, mais l’ombre du chef-d’œuvre de papy Georges plane à plus d’un titre sur ce season finale, qu’il s’agisse des maquillages sidérants de Greg Nicotero (assistant de Savini sur Le Jour…), de la gestuelle des « rôdeurs » ou de la mise en scène des attaques. Cerises sur le boyau de cette saison 2 : les scénaristes nous débarrassent enfin du personnage de Shane (l’atroce Jon Bernthal est sûrement un chic type mais il joue comme un balais à chiottes) et réussissent au centuple, via un plan plus iconique tu meurs dévoré, l’introduction de la sabreuse Michonne (Danai Gurira), adulée des lecteurs. Ajoutez à ces réjouissances un twist final révélant le secret confié en fin de saison 1 par le Dr Jenner à Rick Grimes, plus un affolant plan de conclusion annonçant un autre personnage culte de la BD (le Gouverneur, joué par David Morrissey)… et vous comprendrez à quel point la faim d’une saison 3 taraude les fans.

Cette nouvelle brochette de 16 épisodes se concentrera sur deux décors principaux : l’installation du groupe de Rick dans la prison désaffectée (mais infestée de rôdeurs) et l’arrivée d’Andrea et Michonne, fuyant les zombies, dans la ville voisine de Woodsbury, administrée d’une main de fer par le Gouverneur (sera-t-il aussi psychopathe et sadique que dans la BD ? Pas sûr…). Entre la bande de Rick et celle du Gouverneur, la confrontation sera inévitable. Espérons que l’équipe de Glen Mazzara ait bien retenu les (bonnes) leçons de la saison 2 et continue à doser idéalement enjeux psychologiques pertinents et accélération du récit, sans retomber dans les verbeux travers de l’ère Darabont. On n’est certes pas à l’abri d’une déception donc sachons raison garder mais j’ai envie de rester optimiste. La série va sans doute s’émanciper encore un peu plus de la BD d’origine (et tant mieux), les divers teasers montrés depuis cet été semblent rassurants, le gore toujours aussi généreux et, en plus, on saura enfin où était passé ce boulet de Merle Dixon (Michael Rooker)… Allez, à table !

 

The Walking Dead, saison 3 : lancement le dimanche 14 octobre 2012 sur AMC. Diffusion française prochaine sur OCS.

Intégrale de la Saison 1 et 2 disponible (en coffret ou séparément) en DVD/Blu-ray chez Wild Side.

Une série créée par Frank Darabont et Robert Kirkman, showrunnée par Glen Mazzara.

Avec Andrew Lincoln (Rick Grimes), Sarah Wayne Callies (Lori Grimes), Laurie Holden (Andrea), Norman Reedus (Daryl Dixon).


Partager