En attendant (ou pas) la saison 6 de Sons of Anarchy

En attendant (ou pas) la saison 6 de Sons of Anarchy

Pourquoi j’arrête Sons of Anarchy

par Dominique Montay

Pour que les Sons ne passent pas pour des pourris cette saison, le grand méchant sera un Kaiju.

Au bout d’un moment, il faut savoir dire stop. Ça fait trois saisons que je vis sur les acquis de la saison 2 de cette série en me disant qu’avec de la chance, ça va repartir de plus belle. Trois ans de déceptions continuelles, et graduelles.

J’en ai marre de ces bikers hors-la-loi à qui on serait censé tout excuser parce qu’on éprouverait de l’empathie pour eux. J’en ai ras-le-bol de leur façon de parler, digne d’un surfeur sous anti-douleurs. Je m’en moque de Clay, de Jax, de Juice. Ils peuvent tous aller en tôle, pas de problème.

Et surtout, j’en ai marre de Kurt Sutter. S’il faisait preuve de brillance dans l’équipe de The Shield, entouré d’autres scénaristes de haut niveau, il se révèle dans  Sons of Anarchy un showrunner déficient. Ses saisons tirent à la ligne. Il ne se détache jamais d’une idée, aussi mauvaise soit-elle, justifie les inconsistances de son scénar par des dialogues stupides, et surtout, sa posture de victime commence à me taper sur le système.

Il se prend pour un de ses personnages. Il est le hors-la-loi de la création et Hollywood est le grand méchant homme blanc qui veut le normaliser. Les internautes sont géniaux (et ce sont ses amis) s’ils pensent que Sons of Anarchy est une œuvre géniale, ce sont des petits frustrés « cunt bloggers » s’ils osent formuler des réserves sur son travail. Sutter est un croisement entre un emo et un bully, et même si c’est certainement un personnage, le côté cirque de la démarche m’agace profondément.

Quand je vois l’humilité de créateurs-showrunners comme Vince Gilligan qui nous offre une série dont la qualité est d’une constance totale, comme Graham Yost et son Justified qui devient de plus en plus brillant, ou les époux King avec The Good Wife, capables d’apprendre de leurs erreurs et de corriger le tir, je sais où se trouve la télé faite pour moi. Ça n’est, pour l’instant, plus celle que me propose Kurt Sutter.

Bye bye, les Sons, vous ne me manquerez pas.

Pourquoi je continue Sons of Anarchy

par Marine Pérot

Je suis de ces gens qui trouvent encore Kurt Sutter brillant. Agaçant dans son comportement général, certes, mais toujours doué dans ce qu’il fait pour Sons of Anarchy. Les avis divergents que Dominique et moi même avons sur la question reflètent parfaitement bien les différents ressentis que peuvent avoir les gens face à une œuvre (télévisuelle ou non). Alors que pour lui, les ficelles tirées par Sutter et son équipe sont absurdes, pour moi ça fonctionne toujours. Comme quoi, chacun perçoit les choses différemment.

Nero saura-t-il sauver Jax de lui-même ?

La fin de la saison 5 du show peut pourtant être vue comme pleine de pirouettes abracadabrantes et dénuées de bons sens, je peux bien le concevoir. Cependant à mes yeux, la façon qu’a Sutter de gérer son show est logique. Je suis encore bluffée par son habilité à sortir ses personnages de situations dans lesquelles ils semblent pourtant complètement enlisés. Je trouve ça fascinant. Est-ce de la naïveté ? S’agit-il d’un manque d’analyse scénaristique de ma part dû à mon attachement pour la série ? Je ne saurais vraiment le dire, mais toujours est-il que pour moi, les Sons ont encore des choses à me montrer.

Pour cette saison 6, j’attends de voir si Jax va continuer sa descente aux Enfers ou s’il va reprendre le droit chemin. J’attends de voir si Tara est de taille pour la prison. Je veux voir si Gemma va finir par payer les frais de ses actes ou non. J’espère que l’on continuera d’explorer les relations tendues à l’intérieur de SAMCRO et je veux voir si une quelconque forme de confiance entre ses membres peut être retrouver. En somme, j’y crois encore comme dirait Lara Fabian.

Kurt Sutter n’est pas le mec le plus fin et subtil du monde. Il se donne des airs de badass sur Twitter, crie au scandale à chaque fois qu’on lui en donne l’occasion, et au final est plus perçu comme un trou du cul que comme autre chose. Il n’est jamais content et il aime le faire sentir à tout le monde. Il pense que sa série est géniale et que le reste du monde est trop con pour s’en rendre compte. Du fait, ma curiosité est attisée. Son attitude me fait doucement rire et j’ai envie de voir si, au bout du compte, il a raison ou non.

 

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