
Episodes : le coffret de la saison 1 (Citel Vidéo)
Sorti en décembre, le premier coffret consacré à la comédie de David Crane et Jeffrey Klarik avec Matt LeBlanc, joue la carte « La série d’abord ». Idéal pour se replonger dans les premiers épisodes. Frustrant si on veut en savoir beaucoup plus.
La série, en quelques mots
Créateurs d’une comédie très british multi-récompensée, Sean et Beverly Lincoln (Stephen Mangan, vu dans Dirk Gently ; et Tamzin Greig, passée par Black Books) reçoivent une proposition en or du producteur américain Merc Lapidus (John Pankow, ex Ira dans Mad About You) : adapter leur show pour un network aux Etats-Unis.
Dans son discours, Lapidus est très clair : il veut une véritable adaptation de Lyman’s Boys, la série de Sean et Beverly. Et il veut que les Lincoln soient les garants de cette réussite. Dans les faits, Lapidus n’a jamais vu Lyman’s Boys. Pire : il se fiche bien de savoir à quoi le show ressemble.
Très vite, la série centrée sur les aventures d’un vieux prof amoureux d’une bibliothécaire lesbienne devient une sitcom racontant l’histoire d’un prof de hockey déterminé à culbuter une « bimbothécaire » dans une école de garçons. Une série avec Matt LeBlanc dans le premier rôle et baptisée Pucks ! (spéciale dédicace inconsciente des créateurs à Dominique Montay).
Pour le couple de scénaristes anglais, l’aventure va tourner au cauchemar. Un cauchemar professionnel et privé.
Ca vaut quoi ?
C’est bien. Vraiment agréable même. Redécouvrir la saison 1 alors que la deux a été proposée l’été dernier, c’est l’occasion de se rappeler que la série s’appuie dans ses premiers épisodes sur deux figures marquantes.
La première, c’est Matt LeBlanc. Dans son propre rôle, l’intéressé incarne un acteur tour à tour crétin et touchant, et qui essaie de rebondir après le succès mondial de Friends. La grande force de son personnage (c’est clairement ce qui lui a permis à de rafler en 2012 le Golden Globe du meilleur acteur dans une comédie), c’est qu’il n’est pas dénué d’une certaine psychologie. C’est définitivement ce qui le rend attachant.
La deuxième gueule d’Episodes, c’est Merc Lapidus. Hypocrite, obsédé sexuel, odieux trois fois sur cinq, le producteur de Sean et Beverly est sans doute le meilleur personnage de la série. Et dans le rôle en question, Pankow est vraiment épatant.

Sean et Beverly Lincoln, couple de scénaristes unis pour le meilleur et surtout le pire. Photo Showtime
Le coffret DVD et ses bonus
Sept épisodes, un docu making of, une galerie photos et la bande annonce. Si vous êtes un collectionneur de coffrets, on vous le dit tout de suite : ce n’est pas avec celui de la saison 1 d’Episodes que vous allez sauter au plafond.
Capitalisant sur la saison en elle-même, ce dernier fait le minimum en terme de SAV (lire Service après visionnage). Si le making of, d’une durée de 18 minutes, est intéressant et agréable à suivre, on n’apprend pas non plus des choses incroyables.
On aurait par exemple aimé que les producteurs de la série aillent un peu plus loin dans la description du processus de fabrication : apprendre que Crane et Klarik ont voulu travailler en Angleterre parce qu’ils en avaient marre de ne pas pouvoir donner libre court à tout ce dont ils avaient envie en Amérique est intéressant… mais assez limité en terme d’argumentation.
A ce titre, l’absence d’épisodes commentés est vraiment regrettable : cela aurait été autrement plus instructif que d’entendre Greig et Mangan congratuler Crane et Klarik et vice-versa.
On déplorera aussi l’absence de scènes coupées, de bêtisier (on aime ou on n’aime pas… mais c’est toujours bien de les proposer, je trouve) voire d’extraits du casting (notamment pour les petits rôles, comme celui de Morning ou celui de Carol, par exemple). C’est autrement moins fade qu’une galerie de photos des acteurs et la bande annonce. Lesquelles démontrent que la « culture DVD » des producteurs est bien plus limitée que celle d’un Joss Whedon ou d’un Josh Schwartz.
Mais on ne fera pas de faux procès à ceux qui ont sorti ce coffret : vendu moins de 20€, il est surtout là pour faire découvrir la série au plus grand nombre. On croise donc les doigts pour que dans un avenir plus ou moins proche, Episodes nous emmène un peu plus loin dans ses propres coulisses. Avec un coffret saison 1 + 2 autrement plus copieux ? Ce serait une bonne idée.
Verdict
Si vous n’avez pas vu la série, vous pouvez l’acheter. L’histoire vaut le détour et on passe un agréable moment devant ces sept épisodes. Mais ne comptez pas sur les bonus pour vous surprendre.
EPISODES
(Saison 1, 7 épisodes ; Citel Video)
Avec Matt LeBlanc (lui-même), Stephen Mangan (Sean Lincoln), Tamzin Greig (Beverly Lincoln), John Pankow (Merc Lapidus), Kathleen Rose Perkins (Carol Rance), Mircea Monroe (Morning Randolph).
Aaah purée, je suis la seule qui n’adhère pas ? Pourtant, je suis bon public… Le problème, c’est qu’on met plus en avant le côté hollywoodien plutôt que le système des chaînes américaines, c’est sans doute ce qui m’a déplu parce que je voulais en voir plus. Du coup, on s’attache à suivre un acteur qui souhaite se racheter une image crédible, un producteur prêt à tout pour se faire de l’argent (mais il pourrait être dans le cinéma que ce serait exactement pareil), le côté épisodiale est mis de côté (en même temps, sauf erreur, je crois qu’ils ne tournent que le pilot) et on assiste plus souvent à des fêtes et des intrigues autour d’actrices sexy qu’à une description véritable des dessous de la TV américaine.
Le côté choc culturel, ça ne passe pas non plus niveau humour pour moi. C’est plus Matt LeBlanc le héros que Sean et Beverly et le couple Lennox paraît vrai autant le personnage de l’acteur est une caricature finie qui ne fait que tirer le côté comique vers le fond.
Bref, j’ai pas aimé du tout et pourtant je suis (trop) bon public. Mais tu vends bien, bel article 😀
Je suis aussi étonné de la critique très positive sur cette série.
Parce que bon, les deux acteurs principaux ne sont pas excellents à mon goût (Stephen Mangan a quelques bons moments avec LeBlanc mais Tamsin Greig…) et l’humour sur Hollywood est un peu cliché et répétitif.
Alors j’aime quand même bien Episodes, parce que Matt LeBlanc est excellent dedans, mais je n’irai certainement pas jusqu’à dire que c’est une bonne série. Un peu comme Californication que je regarde juste pour David Duchovny : série médiocre, mais performance centrale qui vaut le coup.
En fait, le concept ne me branchait pas plus que ça au départ… et j’ai fini par me laisser embarquer. Principalement parce que LeBlanc joue assez bien le côté « Oui, je suis Joey mais pas que ». Et parce que Pankow/Lapidus est vraiment une raclure.
Le reste, sans être transcendant, est propre. Pas révolutionnaire, on est d’accord ; mais propre. En fait, ça m’a fait penser à un prolongement sans prétention de The TV Set, très bon film de Jake Kasdan avec Sigourney Weaver et David Duchovny. Ce qui est sympa.
Et la critique porte plus sur le coffret et ses bonus que sur la série en elle-même.
J’ai beaucoup aimé. Parce que même si l’on ne suit pas les dessous de la prod, on suit quand même bien la vie de deux expatriés (et quels expatriés ! Stephen Mangan et Tamsin Greig, que je connaissais de Green Wing et Black Books entre autre) qui voient leur projet écrasé par la « mentalité » hollywoodienne.
Et même si ce n’est sans doute pas assez « en coulisse », on sent une volonté des créateurs de montrer leur affection pour la sitcom anglaise. Et le délivre plutôt bien dans une sitcom américaine, qui sonne anglaise (par son écriture, son ton, allant même jusqu’au nombre d’épisode en fait) sans doute par sa prod en partie british. En fait j’ai plus reçu la série comme un cri d’amour à la sitcom UK de la part de Crane et Klarik, qu’une véritable critique du système US.
Ce genre de série, c’est du direct dans ma DVDthèque (mais je suis du genre à attendre qu’une série finisse pour l’acheter et avoir une intégrale bien chiadé plutôt que multiple coffrets à droite a gauche, avec des dimensions qui changent etc… au bon vouloir du distributeur).
J’ai moi aussi beaucoup apprécié les deux premières saisons. D’abord, et là je ne fais que de la redite, parce que Matt LeBlanc joue à la perfection son propre rôle d’acteur en mal de succès, cherchant désespérément à se reconstruire une image après l’arrêt de Friends, et par ailleurs complètement égoïste, trompeur mais attachant(d’ailleurs dans la saison 2, « Episode Six » l’illustre très bien, c’était plutôt bien écrit et bien senti en défaveur de Matt) et que son Golden Globe est amplement mérité. J’ai totalement adhéré au concept, et à l’atmosphère série UK mais saupoudrée d’Hollywood. Lapidus est pour moi le personnage le plus drôle et le mieux écrit, bien que caricatural j’imagine. Si la réal’ a changé en saison 2, je l’ai trouvé de même qualité. Episodes ne casse pas trois pattes à un canard mais reste agréable à suivre en période estivale.