• Home »
  • MUSIQUE »
  • Et 6 l’été m’était conté… 2006 (première partie) : Supermassive Black Hole de Muse
Et 6 l’été m’était conté… 2006 (première partie) : Supermassive Black Hole de Muse

Et 6 l’été m’était conté… 2006 (première partie) : Supermassive Black Hole de Muse

L’été est finalement arrivé et l’équipe de la section Musique du Daily Mars est partie se faire implanter des souvenirs de vacances factices chez Rekall ou effectuer une retraite de méditation Jedi sur Dagobah. Mais nos sympathiques rédacteurs vous ont laissé leur collection de capsules temporelles pour que vous puissiez vous faire une idée de ce à quoi le monde de la musique ressemblait il y a 10, 20, 30 ou 40 ans.

Chaque mercredi de cet été, le Daily Mars vous propose un petit retour en arrière sur un album (et un titre) emblématique des années 1976, 86, 96 et 2006.

Muse - Black Holes and Revelations (Pochette)En musique comme dans les comics, la mort n’est rien qu’une mauvaise grippe. Aussi, quand, à la fin du XXe siècle, il se clame partout que le rock est mort, la réponse générale se limite à : « une fois de plus ». À l’instar de Superman et comme le chante Neil Young, le rock’n’roll ne peut pas mourir. Le revoilà donc, au début des années 2000. À cette époque, le rock à guitare est ressuscité par une « sainte trinité » : le père Josh Homme (Queens of the Stone Age), le beau-père Jack White (White Stripes) et le saint esprit Matt Bellamy (Muse). Les trois se répartissent assez bien la tâche. Homme et les « Reines de l’âge de pierre » ravivent une espèce de hard rock psychédélique aux accents « rétro’ » pendant que White perpétue une tradition plus classique du rock… et que Muse remplit les stades.

 

And the superstars sucked into the supermassive…

Rapide retour en arrière pour en venir à l’album et au single qui nous occupent aujourd’hui. Formé au milieu des années 90 dans une université du sud-ouest de l’Angleterre, Muse obtient peu à peu un succès critique puis commercial avec ses deux premiers albums : Showbiz (1999) et Origin of Symmetry (2001). Mais les choses se gâtent avec Absolution (2003). À la sortie de leur quatrième disque, Black Holes and Revelations, à l’été 2006, le torchon brûle entre le groupe et une partie des fans de la première heure du groupe (et des critiques). Ces derniers jugent la musique du groupe désormais trop pompeuse et grand public. En un (gros) mot : « commerciale ». Avec cet album, Muse bascule donc du côté obscur de la Force et s’en va rejoindre nombre de groupes qui l’ont précédé sur cette voie…

 

Ces critiques ne sont pas complètement infondées. Cet album – comme ceux qui suivront la décennie suivante – est effectivement lyrique, grandiloquent… voire outrancier. Cependant, elles ne s’appliquent que difficilement au premier single de l’album, Supermassive Black Hole. Muse signe ce qui reste peut-être leur dernier « tube » : un titre retenu et maîtrisé, avec une structure ultra-simple et une rythmique implacable. Comme une grande partie de l’album, ce titre emprunte au vocabulaire de l’astronomie et de la science-fiction. Ici, le « trou noir supermassif » du titre, c’est une relation toxique qui, tout à la fois, illumine l’âme du narrateur et absorbe tout ce qui se trouve à proximité. OK, raconté comme ça, c’est un peu emphatique, on vous le concède.

 

And how can we win when fools can be kings?

Le réel apport de Muse – et ce qui peut expliquer leur succès – n’est pas tant à chercher du côté de la musique en elle-même. C’est du rock, un brin emphatique mais pas révolutionnaire. Par contre, les deux choses qui vont distinguer le trio anglais de la concurrence sont d’une part le soin qu’ils apportent à la production de leurs albums studios et d’autre part l’énergie qu’ils déploient sur scène. C’est sans doute la combinaison de ces deux facteurs qui fait que le groupe – malgré un désamour des critiques et une relative indifférence médiatique – est tout de même parvenu à remplir six soirs d’affilée l’AccorHotels Arena de Paris à la fin du mois de février dernier, rassemblant ainsi plus de 100 000 spectateurs.

 

Muse a donc intégré la grande troupe du grand rock’n’roll circus, après – entre autres – Kiss, Iron Maiden, Metallica et U2. Après la bande à Bono, justement, et parmi d’autres – au hasard : Oasis, Foals… – Muse ajoute son nom à la longue liste des groupes que la critique a porté au pinacle, avant de les vouer aux gémonies quelques albums plus tard. Alliance subtile (ou pas) de puissance et de mauvais goût, capable d’emprunter autant à Ennio Morricone qu’à Motörhead, Muse apparaît donc comme le dernier héritier d’une lignée de « gros machins » que le Royaume-Uni et l’Irlande (sans parler des États-Unis) nous envoient depuis bientôt un demi-siècle, en attendant que le public se lasse… et que d’autres prennent leur place.

Muse (groupe) - 05/02/2008

© 2008, Warner Music Sweden

 

Sinon, à l’été 2006, dans nos baladeurs MP3, on trouvait aussi…

Après s’être faits plutôt discrets pendant la décennie précédente, les années 2000 marquent également le retour au premier plan des producteurs, dans tous les styles, tous s’arrachent les services de Timbaland ou encore de Danger Mouse. Ce dernier forme avec le chanteur Cee Lo Green le duo Gnarls Barkey et rend complètement fou toutes les pistes de danse.

 

D’autres producteurs, un peu moins inspirés, se prennent pour Phil Spector et tentent de ressusciter la mode des groupes vocaux, sans succès.

 

Alors que plus personne – ou presque – ne s’intéresse à eux, les vétérans de Slayer reviennent avec un dixième album, Christ Illusion, et un premier single, Cult, sorti le 6 juin 2006 (oui, le 6/6/6… \m/).

 

Bonus

Il n’y avait qu’à se baisser… et nous aurions pu vous infliger un nombre incalculable de trucs pas forcément drôles et surtout très douloureux. Alors à la place, rappelons simplement que le 30 juillet 2006, l’émission culte de la BBC, Top of the Pops, tirait sa révérence après 42 ans de bons et loyaux services. Alors plutôt que de nous punir en écoutant Magic System, et pour finir sur une note chaude et agréable, remontons d’un demi-siècle dans le passé, avec un tube de l’année 1966 – Sunny Afternoon des Kinks – et un autre titre, de cette année : Siberian Nights des Kills.

 

La semaine prochaine : clap de fin sur notre saga d’été, avec Herr Professor qui disséquera la bande originale d’un film sorti à l’été 2006.

Et, pour ceux qui ne rentrent de la plage que maintenant, vous pouvez retrouver les six premiers épisodes de cette série en suivant les liens suivants :

 

Partager