
Étrange Festival 2014 : Hyena
Michael, policier londonien désabusé, a bien du mal à affronter les réseaux albanais et turcs qui se développent de plus en plus. Pour faire face, il se décide de passer de l’autre côté de la loi…
Pour son second long-métrage, le prometteur Gerard Johnson, décide d’aborder les bas-fonds et les magouilles de la police londonienne avec, de son propre aveu, le genre policier français en ligne de mire. Si le réalisateur confirme les attentes en terme de mise en scène et d’ambiance, Hyena ne convainc pas tout à fait.
Embarqué au côté de Michael, un inspecteur plongé dans le monde du trafic de drogues et d’êtres humains, le film opte d’entrée pour une mise en scène caméra à l’épaule, captation en pleine rue et plans d’une banlieue londonienne sclérosée. Alternant ce parti pris qu’on pourrait qualifier rapidement de réaliste, avec l’ambiance plus sombre et poisseuse des clubs et des sous-sols de trafiquants, Johnson arrive à poser une ambiance et un monde crédible et prenant autour de son personnage principal, incarné par l’excellent Peter Ferdinando.
Mais le film trahit bien trop vite son propos à ses ambitions. Hyena, dans sa volonté de dépeindre la complexité d’un monde versatile, s’embourbe dans les arcs narratifs et les personnages secondaires, sacrifiant le rythme à l’intrigue, et oubliant un peu son spectateur. Et quand l’heure arrive de créer un ensemble pour le grand bouquet final, l’ennui a fait son nid.
Alors certes, la nervosité du film est latente, et lorsqu’elle est explose à la fin, ce n’est finalement que justice. Mais tout cela arrive bien tardivement, et n’arrive pas à faire fructifier la mise en scène ingénieuse du réalisateur Gerard Johnson. Hyena, c’est ambitieux, c’est bien foutu, ça se veut nerveux, mais ça ne l’est qu’au bout d’une heure. Dommage.
Hyena de Gerard Johnson – 2014 – Angleterre – Policier
Avec Peter Ferdinando, Stephen Graham, Neil Maskell, Elisa Lasowski, Richard Dormer…