Étrange Festival 2014 : The Dark Valley

Étrange Festival 2014 : The Dark Valley

Note de l'auteur

Capture d’écran 2014-09-12 à 00.32.11

L’arrivée d’un photographe dans une petite communauté située en pleine montagne au sortir du 19e siècle tourne à la traque sauvage sur fond de vengeance personnelle…

Pour survivre, il est vrai que le genre du western aura eu besoin de s’adapter, d’évoluer et de se calquer sur les normes contemporaines, pour connaitre de nouveau succès publics et critiques (Django Unchained). Pourtant, c’est de là où on l’attendait le moins, et à l’opposé de toutes ces concessions modernes, qu’il vient de recevoir sa plus belle déclaration d’amour.

Fini le désert, ici ce sont les montagnes enneigées du Tyrol et les forêts noires autrichiennes qui sont le théâtre du feu des armes. De ce cadre atypique, Andreas Prochaska tire une ambiance oppressante, lourde et pesante, qui enclave les esprits, compressent les hommes, les aliène, pour mieux les faire s’entretuer. Bien aidé par une bande son quasi-omniprésente qui participe de ce postulat, The Dark Valley tient en haleine du début à la fin. Avec cette tension permanente, le film reste longtemps sur un fil. Et quand la violence s’abat, c’est comme un douloureux soulagement, d’une beauté rare.

dasfinsteretal-riley_1392810543550265

Comme je le disais, The Dark Valley n’est pas de ces westerns modernisés. Prochaska a fait le choix de rester dans la pure ligne de ces films des années 70 et 80, au rythme relativement lent, où les personnages, les ambiances et les rôles avaient le temps de s’installer. Avec sa mise en scène soignée, ses cadres magnifiques, et son sens de l’icône, le réalisateur autrichien connaît ses références et délivre un film classique dans sa forme,  percutant par à-coups son audience via des échappées lyriques saisissantes.

C’est magnifique donc, et les acteurs, Sam Riley en tête, sont passionnants à regarder, contraints, au bord de l’implosion perpétuelle, jusqu’à l’atteindre enfin. Variation du « revenge movie » rappelant sans peine Pale Rider ou L’homme des Hautes Plaines de Clint Eastwood, The Dark Valley (Das finstere Tal en version originale) étonne d’abord, saisit ensuite, ébahit enfin. Et même si cela est facile à dire, vu la raréfaction du genre, il est sans doute le meilleur western que vous pourrez voir cette année.

The Dark Valley de Andreas Prochaska – 2014 – Autriche/Allemagne – Western
Avec Sam Riley, Tobias Moretti, Helmut Häusler, Paula Beer, Thomas Schubert

Prochaine projection durant l’Étrange Festival : DIMANCHE 14 SEPTEMBRE 2014 – 15h

Partager