Family Guy, toujours au niveau ? (Bilan de la saison 11)

Family Guy, toujours au niveau ? (Bilan de la saison 11)

Note de l'auteur

Premier épisode de la saison : les Griffin montent l’Everest

La tête de gondole de l’Empire McFarlane vient de terminer sa 11e année d’existence. A l’heure où il est bon ton de dire que les Simpsons ne sont plus aussi drôles qu’avant (après 24 ans), qu’en est-il de sa petite soeur, à mi-parcours ?

Une onzième saison de Family Guy. Près de 15 ans après sa mise à l’antenne. La rescapée de la FOX continue son bonhomme de chemin, l’air de rien, alors que Seth McFarlane a posé sa patte sur les dimanches soirs de la chaîne. Family Guy, American Dad et The Cleveland Show (mais plus pour longtemps pour cette dernière) trustent les créneaux horaires à côté de The Simpsons et Bob’s Burgers, seuls à proposer un type d’humour différent.

La maison McFarlane, c’est une maison de qualité depuis 97, depuis Johnny Bravo sur Cartoon Network. Après, la qualité, c’est subjectif (un peu comme pour Paul). Le style d’humour de McFarlane ne vole pas très haut. Il ne se refuse rien : blagues sur les pets, déluges de vomi, plaisanteries racistes. S’il y a bien quelque chose qui ne lui fasse pas peur (à lui et ses auteurs gardiens du temple), c’est la facilité.

Parodie de 12 hommes en colère : une reconstitution de partouze

Le problème d’une blague facile n’apparaît pas quand elle est drôle. Après tout, quand c’est drôle, c’est drôle, que la vanne ait prit deux secondes à venir ou qu’il ait fallu 8 jours et quatre passages à la bibliothèque pour la concevoir. C’est quand elle tombe à plat qu’elle devient gênante. Bien plus que pour sa consœur plus recherchée. Cette saison, Family Guy a plus souvent enchaîné les bides que les réussites.

Family Guy ne fait plus trop rire, et c’est bien triste. Du coup, tous les défauts de la série s’en retrouvent surlignés, qu’il s’agisse de la construction malhabile de certains épisodes ou, on y revient toujours, de l’extrême facilité de certaines situation. Dans une des rares blagues qui fait mouche cette année, un criquet est en train de mourir, à côté d’un pote criquet. Il lui demande dans les derniers instants de sa vie « partout où une blague tombe à plat, fait-le remarquer ». Dans la seconde qui suit, un personnage fait un bide. Un son de criquet retentit. C’est le pote en question qui frotte ses pattes tout en pleurant.

Et cette année, on les a bien entendus les criquets. Qu’il s’agisse des références constantes balancées à droite et à gauche, ou les attaques bien gratuites, comme quand Chris Griffin envoie un paquet à Jennifer Connelly et dit au facteur « bonjour, je voudrais envoyer ce paquet à une pute » (attaque gratuite ou règlement de compte, peu importe, ça n’est pas drôle).

Heureusement, on peut compter sur Brian et Stewie. Un spinoff maintenant que Cleveland Show est dans la poubelle ?

On peut sauver deux épisodes dans la saison : « Roads to Vegas », l’avant-dernier, qui montre ce qui reste encore de vivace, c’est-à-dire le duo Brian-Stewie. Ils partent à Vegas pour voir le concert de Céline Dion et veulent partir par le téléporteur de Stewie. Hélas, ça ne marche pas tout à fait : si Brian et Stewie arrivent bien à Vegas, leurs doubles sont restés à Quahog. Un épisode bien construit et assez drôle. L’autre réussite : « Brian’s Play », toujours centré sur le duo, qui voit Brian remporter un grand succès avec une pièce de piètre qualité.

Au rang de la demi-heure honteuse, le pathétique « Turban Cowboy » nous offre une vision ridicule des rapports USA/immigrés du Moyen-Orient. Non seulement, rien de drôle dans cet épisode, mais en plus, ce petit soupçon de racisme latent bien gerbant qui fait mal à l’ouverture d’esprit.

Bigfat. Parce que Bigfoot. Et parce qu’il est gros.

Occupé au cinéma avec Ted, à la télé avec les Oscars, puis à la création de sa prochaine sitcom live Dads (qui sent bien mauvais), Seth McFarlane n’est plus vraiment la tête pensante de Family Guy (la série fait travailler près de 25 scénaristes, et est showrunnée par Steve Callaghan). Toujours est-il que son univers, qui donnait vie à des séries juste drôles et irrévérencieuses à ses débuts, est en train de très mal vieillir.

Family Guy, c’est ce copain qui fait blague sur blagues, qu’on trouvait souvent drôle, mais parfois lourdingue. Et qu’on finit par juste trouver lourdingue.

FAMILY GUY, Saison 11 (FOX)

Créée par Seth Mc Farlane

Showrunnée par Steve Callaghan

Avec : Seth MacFarlane, Alex Borstein, Seth Green, Mila Kunis, Mike Henry, Patrick Warburton

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