FEFFS 2014, ep 1 : Tobe Hooper Président

FEFFS 2014, ep 1 : Tobe Hooper Président

Le Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg, qui se déroule cette année du 12 au 21 septembre, s’est ouvert en accueillant le seul, le grand, l’immense, l’éternel auteur de Lifeforce Massacre à la tronçonneuse, Tobe Hooper himself. Visiblement ému par l’hommage qui lui était rendu, le président du jury de cette septième édition s’est avant tout promis de prendre du plaisir à voir des films. On l’y encourage d’autant plus qu’en dehors de la compétition ce ne sont pas les occasions de s’en mettre plein la vue qui manquent.

Tobe Hooper

Tobe Hooper (© Nicolas Busser)

Prenez la section Midnight Movies par exemple qui, chose assez rare en festival, remet à l’honneur la bonne vieille tradition des films trashs et déconnant à petits budgets. Le pire y côtoie souvent le meilleur, mais toujours avec la préoccupation de ne pas se prendre au sérieux, et ça c’est bien ! D’ailleurs cette section a débuté sa programmation avec une relative bonne surprise puisqu’il n’y avait pas grand chose à attendre de Dead Snow 2 : Red vs Dead, suite du médiocre Dead Snow déjà filmé par le réalisateur à moufles Tommy Wirkola. Eh bien finalement, croyez-le ou non mais dans l’esprit midnight movie, ça passe pas trop mal. Review ici.

Killers

Killers

Killers

Entre humour, sadisme et artistisme, la compétition internationale ouvrait des pistes pour le moins contrastées. Après Macabre, le second long métrage des Mo Brothers – qui d’ailleurs ne sont pas frères du tout, ni même cousins – brosse le portrait de deux serial killers, l’un confirmé, l’autre débutant, qui se livrent une compétition perverse en postant des vidéos de leurs méfaits sur le web. Ce sera à celui que se montrera le plus sadique, cruel et impitoyable. Avec Killers, les Mo Brothers affirment la rigueur de leur mise en scène, l’originalité de leur style et leur goût de la perfection plastique. Avec un sens de l’ellipse époustouflant, ils décrivent les comportements de deux monstres qui tuent par exhibitionnisme, pour créer du lien, communiquer, se sentir vivant, et qui le font avant tout parce que le médium leur en offre la possibilité. Un épisode de Black Mirror n’aurait pas dit mieux ! A propos de Killers, ce n’est pas parce que l’éminent Gilles Da Costa n’est pas d’accord que vous ne devez pas lire sa critique ici.

 

A Girl Walks Home Alone at Night

A Girl Walks Home Alone at Night

A Girl Walks Home Alone at Night

Il faut vraiment se farcir jusqu’au bout le premier film de vampires en langue farsi pour réaliser à quel point une certaine tendance du cinéma d’auteur peut s’accaparer le film de genre pour s’y complaire et ne rien en faire. A Girl Walks Home Alone at Night, de Ana Lily Amirpour, aligne ainsi les références (western, bande-dessinée, film noir…) avec un mélange de prétention sidérante et de naïveté, au fond, touchante. Exemple ? Qui dit vampire dit séduction, donc allers-retours de point entre les personnages du premier et de l’arrière plan (voir illustration ci-dessus si mon argument vous paraît flou). Et pas qu’une fois hein, tout le temps ! Malgré une superbe photo – en noir et blanc bien sûr – et une bande-son très élaborée – ah, le bruit du papier qui grésille à chaque fois, mais chaque fois !; que quelqu’un tire sur sa clope – on s’ennuie ferme dans ce concentré de pose arty qui a du mal à faire oublier Only Lovers Left Alive. Et sinon de quoi ça parle exactement ? Tout est dans le titre, évidemment. L’an dernier c’est Kiss of the Damned, autre film de vampire académique et démodé avant l’heure qui avait séduit le jury du FEFFS. Espérons que Tobe Hooper aura, cette année, plus de discernement que le jury de 2013. Et sur ce film non plus, Gilles n’est pas d’accord !

Côté humour enfin – mais drôle, parce que dans A Girl Walks Home Alone at Night il y en a aussi mais je ne l’ai pas trouvé – Housebound, du néo-zélandais Gerard Johnstone, avec ses moyens réduits et son sens de la dérision, réussit son pari de mélanger rire et frissons, ce qui n’est jamais simple. Review à venir sur ce film de maison hantée bien sympathique !

 

Festival Européen du Film fantastique de Strasbourg, du 12 au 21 septembre 2014.

 

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