Revue de presse : Freaks & Geeks, ce qui se serait passé en saison 2

Revue de presse : Freaks & Geeks, ce qui se serait passé en saison 2

Des têtes d’ampoule et des rebelles ? C’est un peu ça, Freaks & Geeks. Mais c’est aussi beaucoup plus. Photo Dreamworks

Début décembre, Vanity Fair a publié un document rare. Très rare. Paul Feig, le créateur de la (trop) courte série de NBC produite par Judd Apatow, a confié dans un entretien au magazine ce qu’il serait advenu si elle n’avait pas été annulée.

L’expérience a quelque chose de schizophrène. Donner, tout donner à un projet de série pour qu’il soit vraiment réussi… et accepter que cela ne marche pas. Admettre que tout s’arrête, comme ça. Tant pis pour les jours, tant pis pour les mois. Tant pis pour ce que vous imaginiez déjà pour la saison 2 ou la saison 3.

Le métier de scénariste est ainsi fait : dans cette relation de couple qui se tisse avec la télévision, le « conjoint » peut vous tourner le dos et ça s’arrêtera d’un coup. Il faut oublier tous les plans que l’on avait déjà.

Paul Feig a connu ça avec Freaks & Geeks. Vous ne connaissez pas Freaks & Geeks ? L’arrivée des fêtes, avec le calendrier des diffusions qui tourne au ralenti, est le moment idéal pour faire cette petite mise à jour dans votre culture téléphagique.

Pour faire court, cette série, c’est l’histoire de Lindsay et Sam Weir: frère et soeur, ils sont tous les deux inscrits au lycée McKinley en 1980/1981 et tous les deux évoluent dans deux sphères très différentes. Lindsay a quitté les Mathlètes (les mordus de concours de maths) pour traîner avec les Freaks, les garçons et les filles rebelles du lycée. Sam, son frère cadet, est toujours avec les geeks.

Tout au long de l’année, entourés de leurs amis, les jeunes Weir vont commencer à grandir… et si ce ne sera pas toujours facile, ce sera plutôt rock’n roll. Comme le thème musical de la série.

Le 6 décembre dernier, plus de douze ans après l’arrêt de la série, Feig a laissé parler son coeur. Et il a raconté ce qu’il serait advenu de ses héros si le show avait pu continuer en 2000. Une info sur laquelle ne peuvent que se jeter ceux qui ont vu (et aimé) le show, qui figure dans le classement des 100 meilleures séries de tous les temps, édité par Time en 2007. L’entretien était dans Vanity Fair… et la démarche est d’une sincérité touchante.

ATTENTION : si vous ne voulez pas savoir ce qui aurait pu se passer après le dernier épisode, arrêtez de lire à partir d’ici.

On apprend ainsi que les pérégrinations de Lindsay (jouée par Linda Cardellini, Sam Taggart dans Urgences) allait sans doute prendre un tour sensiblement tragique en saison 2, mais que Feig savait déjà à quoi ressemblerait les débuts de sa vie active ainsi que sa vie d’adulte.

Une série que l’on aimerait bien revoir en France… Photo Dreamworks

Sam (John Francis Daley), de son côté, allait suivre les pas de Feig en rejoignant le club de théâtre du lycée. « J’allais décrire ce qui s’est réellement passé pour moi », avoue le scénariste-producteur. Ce dernier aurait sans doute développé une intrigue revisitant les relations qu’il a tissés avec son professeur d’art dramatique.

Neal Schweiber (Sam Levine), un des geeks, aurait lui rejoint un groupe de chant, un choeur swing… bien avant Glee, donc. Et cela aurait sans doute été une bouffée d’air pour ce personnage dont les parents allaient divorcer. Une expérience que Judd Apatow, le showrunner de la série, avait lui-même traversé.

Pour Daniel Desario, le rebelle à belle gueule (interprété par un jeune James Franco), les choix étaient apparemment plus ouverts. Mais il y a de fortes chances que Feig et Apatow l’auraient emmené vers quelque chose d’assez sombre. « Daniel est une sorte de vagabond : j’ai toujours pensé qu’il finirait en prison », raconte Feig en se marrant.

En ce qui concerne Kim Kelly (joue par Busy Phillips, aujourd’hui dans Cougar Town), tout porte à croire qu’elle aurait été enceinte dans la saison 2. Encore une fois pour explorer les souvenirs de lycée de Feig: cette situation aurait rapproché plus encore son personnage et celui de Lindsay.

Fin de l’alerte (plus ou moins) spoiler

Pour savoir ce qu’il serait advenu de Nick Andopolis, Ken Miller et tous les autres, on vous encourage vivement à lire cet entretien. Un échange généreux, dans lequel toute la tendresse d’un homme pour un projet, pour ses personnages et leurs histoires est à fleur de mots. Et si ce qu’on vous dit ici vous donne envie de voir, revoir ou de finir la série : c’est normal. Et c’est une excellente idée.

Un grand, un énorme merci à Dylanesque, grâce à qui j’ai découvert cette perle d’article.  

 

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