
On a lu… Bleach (T. 63) de Tite Kubo
Dans la famille des titres interminables, je demande le poids lourd du level-up, l’inépuisable, l’increvable Bleach. Maintenant que Naruto a tiré sa révérence, ils ne sont plus beaucoup dans le cercle très fermé et très envié des titres comptant plus de 50 tomes. Certes du haut de ses 74 tomes, One Piece est le patron du genre shônen mais Bleach ne démérite pas. Tout du moins dans la quantité…
Petit résumé de circonstance: Ichigo, un jeune lycéen devient un peu par hasard, un Shinigami, chargé d’éradiquer les Hollows, des créatures méchantes comme tout, qui ont un trou au centre de la poitrine. Suite à ça, il se retrouve malgré lui engagé dans une guerre contre la Soul Society, il se bat, il se prend une branlée, il devient plus balèze et il défonce des gens. A peine remis de ses aventures, il se retrouve à affronter les Arrancar du coup, il se bat, il se prend une autre branlée, il devient encore plus balèze et il défonce encore plus de gens. Puis vient le tour des Fullbringers où il se bat, il se prend encore une branlée, il devient un peu plus balèze et il défonce… pas trop de gens, étonnamment et enfin, depuis sept ou huit tomes, nous avons entamés l’arc des Quincy dans lequel croyez-le ou non, il se bat, il se prend encore une branlée, il devient plus balèze que balèze et il va défoncer, espérons-le, un max de bad-guys.
Si l’aspect répétitif ainsi que le principe de level-up sont les piliers de ce genre de récit, Bleach met vraiment le paquet et parvient presque à rattraper Dragon Ball et Goku avec ses cheveux arc-en-ciel. Pour parvenir à cela, Tite Kubo a trouvé l’astuce. A chaque nouvelle rencontre, Ichigo apprend que en fait, il est un quart de cette race et un petit tiers de celle-ci et autre petit quart de celle-là, bref il est un petit mix, une somme de toutes les «familles» de personnages. Un arc, une toute nouvelle puissance révélée et c’est partie. Autour de lui, gravite toute une galaxie de personnages, eux aussi très, très balèzes. Ce 63ème tome met en avant deux d’entre eux: les Shinigamis Rukia et Renji Abarai qui reviennent d’un entraînement ultra-intensif et, règle du level-up oblige, ils vont nous en mettre plein les yeux dans des scènes de fights de malade à base de Bankai.
Paradoxalement, je reproche à Bleach de ne se reposer que sur la surenchère et la baston mais finalement c’est là qu’il est le meilleur. Tout d’abord, parce que en terme de dessin, de trait et de style, Tite Kubo est un cador. Il maîtrise parfaitement son sujet, joue sur de forts contrastes, le chara-design est très souvent inspiré, bref c’est beau et ça claque. Ensuite, c’est aussi parce que les tomes en creux censés développer l’arc, ses tenants et aboutissants, sont terriblement chiants. Tout est tellement sentencieux, «surjoué», et qui plus est ultra-didactique sur les moindres faits et gestes que j’en viens à attendre le prochain combat. C’est lorsque Bleach est le moins bavard, qu’il est le meilleur de sa catégorie. En somme, soit beau et tais-toi! Parce que bon très franchement depuis la fin de l’arc sur la Soul Society, malgré quelques maigres sursauts, l’histoire de fond se traîne péniblement. Autrement dit, ça fait pas loin de quarante tomes que je me fais un peu chier mais que je reste parce que bêtement, j’aime bien quand ça tape.
Bon, sinon, sur ce tome, rien de bien nouveau, Rukia et Renji sont devenus d’énormes bûches en combat et déploient toute leur puissance. A ce stade de la critique, je m’aperçois qu’elle est applicable à 80% des tomes de la série. Malgré la montée en puissance de ses personnages, Bleach reste constant et égal à lui-même, c’est-à-dire un titre fainéant, parfois poussif mais qui se distingue graphiquement et qui nous balance des scènes de fight titanesques.
Bon, on se retrouve au tome 80…!
Bleach (T. 63) de Tite Kubo, aux éditions Glénat