
God of War : une trilogie en 4 épisodes

Kratos prêt à terrasser l’Olympe
God of War… voici une jeune saga vidéo-ludique qui a pourtant déjà fait couler beaucoup de sang d’encre. Lorsque le 1er opus sort en 2005, la Playstation 2 vit ses derniers instants… mais est aussi à son apogée : les développeurs ont eu des années pour se faire à ses moteurs et ceux qui savent en tirer parti créent les jeux les plus aboutis de cette époque. God of War en est un parfait exemple car dès sa sortie, sa beauté graphique, la richesse de son univers et son gameplay novateur (beat’em all*-plateformes-aventure) en font rapidement un hit des charts : il reste aujourd’hui encore en 26e position des ventes de la PS2 (sur les 3000 titres de la console) avec plus de 4,45 millions d’exemplaires vendus dans le monde. Sa seule restriction étant son extrême violence, lui imposant un logo “PEGI 18+” et attisant évidemment la convoitise des jeunes gamers.
Basé sur un scénario se déroulant dans une Grèce Antique imaginaire et fantastique, vous êtes le guerrier spartiate Kratos, redouté sur les champs de batailles pour votre rage sanguinaire et votre absence totale de pitié. Cependant, un évènement va attirer le courroux des Dieux de l’Olympe sur vous et vous pousser à partir en quête de vengeance. C’est sur cette base que celui qu’on appelle aussi “le Fantôme de Sparte” va être amené à se mesurer à des hordes de créatures mythiques et belliqueuses (comme des Méduses, des Chimères ou des Titans) et à faire des allés-retours entre Ciel et Enfer.
Prévu dès sa création comme une trilogie, le soft verra sa suite – God of War II : Divine Retribution – sortir 2 ans plus tard en 2007. Puis le tant attendu épilogue – God of War III – sortira enfin en 2010 sur Playstation 3 (ainsi qu’une version remasterisée des épisodes 1 et 2 pour PS3), clôturant l’éreintant périple de Kratos. Mais c’était sans compter sur Sony et son sens des affaires. Devant le succès de la franchise, 2 histoires parallèles sortirent sur Sony Playstation Portable (PSP) – Chain of Olympus et Ghost of Sparta – mais ne rencontrèrent pas le succès escompté. La faute à une qualité moindre et probablement au format console portable. Sony a retenu la leçon, mais pas abandonné ses espoirs d’un retour triomphant de sa licence exclusive (celle-ci n’a jamais été cédée ni à Microsoft ni à Nintendo)…
Quand au scénario de départ, il va bien évidemment évoluer dans les épisodes suivants, tantôt élevant Kratos au rang de Dieu, tantôt le plaçant en protecteur, mais tournant toujours autour d’une même notion : la vengeance. Cet esprit de vengeance va servir de moteur à un simple mortel pour se mesurer à une multitude des dieux et demi-dieux (issus de la mythologie grecque), à peine épaulé par certains dissidents (no spoil). Animé de cette énergie, Kratos va évoluer dans des décors mythiques (l’Enfer, les Limbes, le Mont Olympe, etc.) en quête de nouvelles armes et de pouvoirs divins pour parvenir à ses fins. Gonflé de telles capacités, le joueur acquiert une impression de toute puissance assez jouissive, qui a certainement grandement participé au succès de la saga (plus de 20 millions d’exemplaires vendus au total !).
Comme toute franchise à succès, God of War s’est vu déclinée en romans, action figurines, produits dérivés rappelant les mythes revisités (comme la Boîte de Pandore pour l’édition ‘Ultimate’ de GoW 3) et même en reproductions des « Lames du Chaos » – l’arme de prédilection de Kratos – en taille réelle. Il n’est pas non plus rare de croiser dans les conventions de jeux vidéo, des cosplayers Kratos ayant poussé le vice jusqu’à se mettre à la musculation pour tenter de ressembler à leur idole numérique. Un véritable engouement qui explique certainement l’arrivée quasi inopinée d’une suite… ou plutôt d’une préquelle.
C’est ainsi que le 13 mars prochain sortira God of War : Ascension, chronologiquement antérieur pour respecter la fin de la trilogie originale (puisque l’histoire était censé être finie… malin). Et au vu de la démo jouable disponible sur le Playstation Store, il semblerait que ses développeurs aient décidé de revenir aux sources de leurs succès passés : décors de Grèce Antique décadente, bestiaire monstrueux, boss gigantesques ou particulièrement retors (parfois les 2 !), bande-son brutale et QTE**. Le tout aux commandes de notre éternel Kratos, un véritable plaisir pour les adeptes de la première heure comme pour ceux qui vont découvrir cette épopée dantesque avec ce nouvel épisode. Et innovation de taille (si elle est réussie) : un mode multijoueurs qui vous permettra de créer votre guerrier bodybuildé et sur-armé, pour aller vous frotter aux joueurs du monde entier et prouver que vous êtes le plus impitoyable. God of War Ascension est-il une porte ouverte au retour de la licence ? Nous verrons cela…
God of War Ascension – sortie 13 mars 2013
Plateforme(s) : Exclusivité PS3
Genre(s) : action-beat’em all-aventure
PEGI : 18+
* ou “beat them all” est un genre vidéo-ludique popularisé par Kung-Fu Master (1984) qui consiste à frapper frénétiquement un grand nombre d’ennemis arrivant par vagues.
** QTE : Quick Time Event ou succession de touches qui apparaissent à l’écran et sur lesquelles il faut appuyer avec le bon timing pour réaliser une action d’éclat.
Playstation avec God of War et 360 avec Gears of War ont quelque peu amorcé l’équivalent du blockbuster vidéoludique (aujourd’hui, ce serait les Call of Duty et dérivé). Pas vraiment du jeu d’auteur mais un truc qui en met plein la gueule, sans cacher sa volonté de proposer du grand spectacle pyrotechnique.
Et à ce titre, God of War est rudement efficace. Di gigantisme, de l’action, une réalisation hyper énergique et une exploitation du peplum de serie B très malin. Du bon défouloir, pas trop bas du front et une évolution de la franchise intéressante (pour les épisodes principaux), avec ce leitmotiv propre aux séquelles : plus grand, plus gros, plus fort, plus beau.