Grey’s Anatomy, saison 13 : Est-ce qu’on replonge ?

Grey’s Anatomy, saison 13 : Est-ce qu’on replonge ?

Note de l'auteur

C’est reparti pour une nouvelle saison de quiproquos, d’amours contrariées et de drames. Jamais tout à fait pareil, jamais tout à fait différent, Grey’s Anatomy, c’est la série régressive par excellence, le doudou rassurant, le plaisir (pas toujours) solitaire, un peu inavouable, et d’autant plus jouissif. Ça fait quand même treize ans que ça dure, cette dernière saison sera-t-elle celle de la lassitude ?

 

Précédemment dans Grey’s Anatomy : oui, les choses vont tellement vite, un point est nécessaire. Je mets au défi quiconque de me faire la bio exhaustive de Meredith Grey (Ellen Pompeo), sans échauffement !

Rappelez-vous, on avait laissé un bon paquet des protagonistes s’égayer pendant le mariage (enfin !) de la sœur un peu instable de feu Derek et du beau rouquin, très instable, non sans raison. En plus d’avoir subi les traumatismes d’un passé militaire, on se souvient qu’Owen (Kevin McKidd) a dû affronter le pire avec Cristina. Ce n’est sûrement pas l’arche la plus passionnante ces dernières saisons, la fascinante Dre Yang (Sandra Oh) a laissé des traces indélébiles dans nos p’tits cœurs aussi !
sarah-drew-jesse-williamsAlors qu’elle sort doucement de sa période de deuil (très beau traitement d’une douleur assez rarement évoquée, la perte de l’être aimé), Meredith semble prête à se laisser aller avec l’insipide (ah si ! Enfin, c’est le principe du show, y’en a à peu près pour tous les goûts) Dr Riggs incarné par Martin Henderson, quand elle découvre que sa demi-sœur Maggie (Kelly McCreary) en pince pour lui… Au rayon tout va pour le mieux après un sommet d’horreur et de suspens, la délicieuse April (Sarah Drew) met au monde la petite fille bien vivante de son ex-mari, Jackson Avery (Jesse Williams).
Enfin, on a laissé un Karev (Justin Chambers) hors de contrôle se déchaîner sur le pauvre DeLuca (Giacomo Gianniotti) après l’avoir découvert auprès de sa douce et cachottière Jo (Camilla Luddington).

Avant d’évaluer si on va replonger ou non, quelques mots pour définir ce plaisir presque inavouable. Alors OK, on sait que les intrigues sont irréalistes, du genre « on dirait que j’étais chirurgien, et… » et en avant les histoires ! Tout est possible en mode douze ans d’âge mental et surtout, les protagonistes vivent mille vies en une. Pour le coup, la fiction est bien au-delà de la vérité, heureusement.
Bien, et ce sont ces personnages, justement, qui rendent le show acceptable, ne laissent pas un arrière-goût désagréable comme d’autres, parfois vulgaires, racoleurs. Bien sûr, il y a du grand spectacle dans Grey’s Anatomy, mais c’est surtout une série qui a su dépasser avec subtilités les quotas ethniques au fil des années, qui a également imposé au petit écran le mariage, et surtout la vie commune et l’éducation d’enfants, par des couples homosexuels – féminins exclusivement, mais on espère que des couples masculins pourront aussi trouver leur place. Bref, c’est une série qui fait la part belle aux femmes, à leurs ambitions, ainsi qu’à des valeurs de tolérance. Et la douce « voix off » éraillée de Meredith Grey nous accompagne la plupart du temps, rassurante, entre leçon de vie et morale parfois paradoxale. Il était une fois…

Une mécanique bien rodée

Shonda Rhimes (créatrice de la série) raconte et les spectateurs reçoivent leur dose de satisfaction ; on jette quelques lignes à dérouler doucement et on finit sur un cliffhanger qui va déterminer une grosse partie de la trame de la nouvelle saison. Sans surprise, ce premier épisode nous livre les conséquences de la « spontanéité » de Karev et commence à nouer les futures intrigues. Sans entrer dans les détails, les choses avancent peu, le tout manque de rythme et on a quand même perdu Callie (Sara Ramírez) et Penny (Samantha Sloyan), couple particulièrement hot. Simples rumeurs pour ramener un peu de curiosité ou effet d’annonce, certains acteurs suggèrent que Cristina pourrait bien revenir souffler sur les braises.

Bref, on ne prend pas les mêmes et on recommence avec comme moteur principal les secrets, les non-dits, papillons à l’autre bout de la Terre qui engendrent des ouragans au sein du Grey-Sloan Memorial Hospital (oui, enfin, pour beaucoup, ce sera toujours le Seattle Grace…). La question n’est jamais de savoir ce qui va se passer – sauf départ d’un comédien, les intrigues se terminent toujours en satisfaisant les désirs initiés, puis contrariés – mais quand, et comment ?

Frustration, récompense, addiction : Grey’s Anatomy est une drogue douce, ne commencez jamais !

 

Visuel :  ABC

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