Halloween : La nuit des tracks

Halloween : La nuit des tracks

Alors comme ça, c’est l’Halloween ! Les citrouilles s’apprêtent à se faire découper comme autant d’adolescentes en camp de vacances, on va faire chauffer les DVD avec nos meilleurs (ou pires) films d’horreur, et gageons que pas mal de chapeaux pointus et de masques de hockey vont être ressortis des placards ! Sauf qu’Halloween, ce n’est pas que du cinéma… C’est vrai quoi, il n’y en a que pour eux ! Les journalistes de l’équipe Musique du Daily Mars font de la résistance et vous proposent donc une sélection de morceaux à vous faire dresser les poils !

Seul petit problème, les mecs ne sont pas d’accord entre eux ! C’est à qui sortira de ses archives le titre le plus terrifiant, histoire de faire passer les autres pour des mauviettes (et comme chacun sait, personne… ne les traite… de mauviettes). On a glissé un micro dans leur salle de rédaction et voilà ce que ça donne…

scRed : Soyez sérieux les gars, c’est pas avec Thriller qu’on va faire faire des cauchemars aux lecteurs ! D’abord, le mec était encore plus flippant au naturel, et ensuite c’est pas original ! Non, si vous voulez de la bonne sueur froide, j’ai le groupe idéal. Electric Wizard que ça s’appelle, des p’tits gars du sud de l’Angleterre qui pratiquent un doom metal bien lugubre en projetant des films de Mario Bava en fond de scène pendant leurs concerts. We Love the Dead, tout un programme !

Aymeric : Ah, O.K., j’avais pas compris qu’on était en mode « dead serious » cette année pour Halloween. Si c’est comme ça, d’accord, on va tuer le débat d’entrée de jeu. Tu dis « Electric Wizard », je réponds : « pourquoi avoir les fistons quand on peut avoir les darons ? » Eh oui, Black Sabbath, mon gars ! Remarque, Mario Bava n’est toujours pas très loin (le nom Black Sabbath est à l’origine le titre d’un film à sketches de Mario Bava – Les Trois Visages de la peur en français – avec, entre autres, Boris Karloff) ! Mais, comme il faut bien faire preuve d’un minimum d’originalité, je propose une reprise de la chanson Black Sabbath par les New-Yorkais de Type O Negative. Dans la version originale, Ozzy Osbourne racontait sa rencontre avec le diable. Ici, Peter Steele, le géant vert qui servait de chanteur et de bassiste au groupe, change de point de vue et se met dans la peau du prince des ténèbres. Ave Satanas et mic drop !

scRed : Ah ouais, je vois le genre… Remarque, sacré bon film ce Black Sabbath, notamment le premier sketch, La Goutte d’eau et son maquillage proprement glaçant. Maintenant, si on veut remonter le temps et se la jouer authentique, les p’tits gars de Sabbath et de Type O font figure de gentils poseurs à côté de celui qui l’a vraiment eu dans le collimateur, le Diable. Qui en est mort même, dix ans après avoir passé un pacte truqué d’avance. Lorsque le chien de l’enfer est venu gratter à la porte de sa cabane en ruine du Mississippi, monsieur Robert Johnson devait fredonner Hellhound on My Trail. Et près d’un siècle plus tard, on peut encore entendre le Malin glousser en écoutant ce titre…

Aymeric : À ce compte-là, on peut même remonter encore un peu et aller voir du côté des romantiques français… Quoi ? Qu’est-ce que vous avez à vous marrer ? On est sérieux deux minutes et les deux, là, ils sont morts de rire… C’est désespérant. Je reprends donc pour les deux du fond : « les compositeurs romantiques français », parmi lesquels on trouve Camille Saint-Saëns, le compositeur de La Danse macabre. Dans le livret de ce poème symphonique, où le Diable s’invite au bal masqué (ohé ohé), on retrouve déjà tout le folklore « halloweenesque » : du vent, des squelettes et des draps de lit… Je vous sens pas convaincus, les gars. Si vous voulez, j’ai la même, en version heavy metal avec des guitares électriques et tout ou… non, attendez. Ça plutôt, vous allez voir…

Herr Professor : Bon les gars, il suffit que je m’absente quelques jours pour que vous commenciez à vous étriper. C’est quoi ces maquillages d’ados sur vos tronches sérieux ?!? Ah oui, le papier spécial Halloween, c’est vrai…

J’ai l’impression que les compositeurs de BO savent vraiment faire peur eux, pas comme vos trucs qui ne ressemblent à pas grand chose là…Vous voulez trembler les p’tits gars ? Alors moi j’annonce : Ave Satani, Jerry Goldsmith pour le film La Malédiction (The Omen) de Richard Donner (1976). Vous voulez avoir peur alors ? Osez appuyer sur Play vils mortels ! Oscar pour la Meilleure Musique de Film récompensant l’audace de Goldsmith et le caractère terrifiant de sa partition. Voilà, tout est dit, je m’tire et vous laisse faire mumuse ! Et pensez à nettoyer tout ce sang sur les murs avant de partir, non mais…

scRed : Bon allez, on commence à s’égarer là… Halloween, c’est censé être un peu fun quand même, faudrait pas l’oublier ! Je m’en vais faire d’une pierre deux coups en respectant les codes du genre et en partageant avec nos lecteurs chéris un petit chef-d’œuvre méconnu qui deviendra un classique de leur nuit de Samain ! Le morceau s’appelle The Stripper et surgit de nulle part au beau milieu du film Le Club des monstres (1981), un OVNI cinématographique avec l’inévitable Vincent Price, aussi comique que dérangeant. La chanteuse Stevie Vann Lange fait le boulot avec son groupe Night, une voix écorchée et un charisme de malade, le tout dans une ambiance du début des années 80 qui sent bon les étagères du vidéoclub du quartier ! Comment ça, les jeunes savent pas ce que c’est qu’un vidéoclub ?

Aymeric : Même si je sais ce que c’est qu’un vidéoclub, je ne la connaissais pas celle-là ! C’est une espèce de mélange improbable entre Halloween 3 et Showgirls (eh oui, c’est aussi taré que ça en a l’air). Bon, comme tu as prononcé son nom, je ne peux pas résister plus longtemps… Quand un groupe de hard-rock mythique rend hommage à une légende du septième art, ça donne ça (et en plus, ils ont même eu le « bon goût » d’en faire un clip) !

scRed : Là, j’avoue, c’est la grande classe… Sauf que les mecs ont l’air d’y croire autant qu’à la sortie d’un nouvel album de Led Zeppelin ! Du coup, ça me fait penser à cette vidéo de Seasons After qui reprend le génial Cry Little Sister tiré de la bande originale du non moins génial Génération Perdue (The Lost Boys en VO, faut croire que Les Garçons Perdus ça aurait été moins vendeur !). Les petites vampirettes devaient avoir vraiment la dalle pour avoir envie de sauter sur le groupe comme ça parce que pardon, la motivation n’a pas l’air d’être au menu ! Enfin, la chanson est cool et le film original tellement mortel qu’on passe un bon moment même si on rigole ! Tu savais qu’ils en avaient fait une suite avec le petit frère de Kiefer Sutherland dans le rôle de son frangin ?

Aymeric : Non seulement, il y a eu une suite, mais c’est même une trilogie maintenant ! Mais bon, on s’égare… C’est pas toi qui disais tout à l’heure qu’on parle toujours de cinéma et que de cinéma à Halloween ? Si, pour changer un peu, on causait littérature ? Et quoi de mieux pour la veillée de la Toussaint que de se lire une petite nouvelle d’Howard Phillip Lovecraft, au coin du feu, à la lueur d’une chandelle. Il faut dire que Cthulhu et son gang d’Anciens gélatineux et tentaculaires ont inspiré pas mal de groupes. Mais pour rester dans l’ambiance Halloween, avec maquillages et tout le tremblement, je propose Mercyful Fate (groupe séminal et influent s’il en est) avec sa version « comédie musicale » de l’histoire d’Abdul al-Hazred, l’auteur du Necronomicon.

scRed : Bien sûr, Lovecraft… Personnellement, je trouve que sa meilleure incursion dans le monde de la musique reste la pierre tombale sur la pochette du Live After Death d’Iron Maiden, c’est discret et élégant et puis quelle pochette ! D’ailleurs, dans la série des monstres Halloweenesques, l’ami Eddie le zombie se pose là ! Et puisqu’on en parle, la Vierge de Fer dispose dans son répertoire d’une foule de titres qui pourraient coller à notre thème, entre les histoires de démons, de momies, de vampires, de revenants et même du Fantôme de l’Opéra en personne, il y a le choix ! Ma préférence ira toutefois à un morceau assez récent qui pose l’ambiance dès les premiers arpèges d’introduction, j’ai nommé Dance of Death

Aymeric : Comme quoi, on y revient à la Danse macabre… Et ça me fait plaisir que – pour une fois – ce ne soit pas moi qui convoque Maiden. C’est dommage que la pochette de l’album en question soit aussi… Comment dire ça poliment ? Indigne du reste de leur iconographie. Bon, pour continuer sur une note plus « joyeuse », rappelons-nous quand même qu’Halloween, c’est surtout l’occasion pour nos plus jeunes amis de se déguiser et d’aller rançonner les voisins pour s’offrir une overdose de sucreries en tout genre. Alors, avant de vous laisser partir pour enfiler vos costumes, je vous propose un titre à propos et entraînant, avec en prime une référence à la « Grosse citrouille », imaginée par Charles Schulz dans sa série des Peanuts (et un clip en forme d’hommage à cet autre héros de notre enfance qu’était Léguman).

Laissons là nos journalistes s’étriper joyeusement car cela pourrait durer encore des heures… Mais au final, nous l’avons notre sélection musicale ! En espérant vous avoir fait découvrir deux ou trois trucs, toute l’équipe Musique du Daily Mars vous souhaite une très joyeuse célébration d’Halloween en vous recommandant de ne pas oublier de vous brosser les crocs le lendemain !

Oh mais attendez une seconde, quelque chose gratte à la porte… Ah, c’est ma goule domestique, que veux-tu Chaussette ? (Si vous vous demandez pourquoi elle est baptisée ainsi, pensez simplement à quelque chose qui pue et part en lambeaux…)

Chaussette : Maîîîîître ! Vous oubliez le bonus track nécessaire à toute bonne playlist ! 

Tiens oui, tu as raison ! Et puisque c’est toi qui l’a suggéré, pourquoi ne pas se quitter avec les hilarants bardes du Naheulband qui nous proposent de nous mettre du côté des monstres pour une fois ! Ces Revendications Monstrueuses trouvables uniquement sur leur Audio Codex Naheulbeuticus ont même bénéficié d’une illustration en mode karaoké de la talentueuse Marion Poinsot, coupable depuis longtemps des versions en bandes dessinées du Donjon de Naheulbeuk ! Quelle meilleure façon de conclure cette petite expérience ! Merci Chaussette, tu as bien mérité un doigt de… Et bien de qui tu voudras !

Chaussette : Merci Maîîîîître, joyeux Halloween !

 

Partager