En attendant… Hannibal saison 1

En attendant… Hannibal saison 1

« Burp »

NBC, c’est comme ce joueur de poker à qui il ne reste presque plus rien qui tente un tapis avec une paire de 2. La chaîne a tellement collectionné de bides ces dernières années qu’un succès très relatif comme Chuck a duré 5 saisons (pour le bonheur des fans). Ce jeudi 4 avril débarque sur les écrans la série Hannibal, qui raconte plus ou moins la genèse d’Hannibal Lecter.

Hannibal Lecter a été immortalisé au cinéma d’abord par Brian Cox dans l’excellent Manhunter de Michael Mann. Mais c’est Anthony Hopkins qui restera dans les mémoires, via Silence of the Lambs et ses dispensables suites (Hannibal, Red Dragon qui est adaptée du même livre que Manhunter). (1)

Aujourd’hui, c’est au tour d’un autre acteur de grande envergure de prendre le rôle de l’érudit cannibale. Mads Mikkelsen, rien que ça. Un casting étonnant quand on sait la propension de l’acteur à tourner la plupart du temps dans des films d’auteurs. Ici il s’engage dans une série télé. Mais une série qui aura un rythme de série du câble, chaque saison étant programmée pour faire 13 épisodes contre les 22-24 habituels pour un grand network. Un risque calculé pour Mikkelsen qui aura le temps d’aller voir ailleurs pendant les hiatus.

L’autre nom associé à ce projet qui fait saliver certains, et intrigue les autres, c’est celui de Bryan Fuller. Le créateur de Dead Like Me, Pushing Daisies, Wonderfalls qui s’attaque à un serial killer, dans une ambiance noire. Les univers de Fuller, très chargés en humour noir, n’en était pas moins assez légers malgré les sujets (la mort, la folie). Ici, il devrait plonger dans le noir profond, nuance qu’il n’avait pas encore abordée. (2)

« Olé »

L’histoire débute quand Hannibal Lecter est encore psychiatre. On le voit débuter sa relation avec celui qui va devenir son grand ennemi : Will Graham. A ce jour, on ne sait pas si la première saison est un avant-goût d’une suite d’adaptations, si la série se contente de se concentrer sur les années avant Red Dragon… en fait, on retrouve la même problématique que sur Bates Motel.

S’attaquer à un tel monument cinématographique (Hannibal Lecter est devenu, qu’on apprécie ou non ses diverses incarnations, un personnage mythique) soulève beaucoup de questions. Hannibal se veut être une préquelle, qu’on le veuille ou non, d’une suite de livres/films. Vont-ils finir par épouser l’évolution du personnage dans les livres ? Les traiter de manière sibylline, et se concentrer sur les périodes intermédiaires ? Introduire des personnages importants de la saga, comme évidemment Clarice Sterling ?

« To eat… or not to eat?… »

Si la série est une réussite, elle pourrait par contre redéfinir l’ADN de NBC, en s’axant sur des séries prenant plus de risques. The Walking Dead a ouvert la voie ces dernières années, prouvant qu’une série risquée, violente, bien markettée, diffusée à un horaire adapté, peut cartonner. La franchise Hannibal a les épaules pour relever le gant.Pour l’instant, les critiques qui ont pu voir le pilote sont globalement très positifs, louant la série pour ses qualités visuelles, et la qualité du jeu des comédiens. Pour rappel, le réalisateur du pilote (et un de ses producteurs exécutifs) est David Slade, réalisateur de 30 jours de nuit.

Nous, on verra ça jeudi.

HANNIBAL (NBC)

Créée et Showrunnée par Bryan Fuller

Avec : Hugh Dancy (Will Graham), Mads Mikkelsen (Hannibal Lecter), Caroline Dhavernas (Alana Bloom), Lara Jean Chorostecki (Freddie Lounds), Aaron Abrams (Brian Zeller), Laurence Fishburne (Jack Crawford)

(1) : Oui, on n’a pas mentionné Gaspar Ulliel. C’est normal.

(2) : Il a aussi bossé sur Heroes, preuve de son grand sens de l’humour.

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