House of Cards : à la conquête du pouvoir (bilan de la saison 1)

House of Cards : à la conquête du pouvoir (bilan de la saison 1)

Note de l'auteur

A Netflix original series

En Février dernier, Netflix lançait sur sa plateforme de VOD sa première série. Produite entre autres par Kevin Spacey et David Fincher (avec le premier et réalisée par le second), House of Cards était très attendue et s’est vite imposée comme une série de qualité. Retour sur cette première saison.

Adaptée d’une série éponyme anglaise, House of Cards raconte l’histoire de Frank Underwood (Kevin Spacey), éminent membre du Congrès américain qui a grandement aidé le président démocrate fraîchement élu à obtenir sa place à la Maison Blanche. Seulement voilà, alors qu’on lui avait promis le poste de Secrétaire d’Etat, Frank se voit coiffer au poteau par un concurrent plus jeune. Blessé dans son ego et surtout très rancunier, Underwood décide alors de faire payer tout ceux qui se sont mis en travers de sa réussite.

Trahison, manipulation, ascension

Même si House of Cards semble dépeindre les coulisses du monde politique de Washington D.C., la série est avant tout le portrait d’un homme. C’est l’histoire de Frank Underwood par lui-même, le personnage brisant dès les premières minutes du pilote le quatrième mur et s’adressant directement au spectateur. Il est donc le narrateur de sa propre histoire qu’il nous livre selon son point de vue. Rapidement, Frank se révèle être un homme très intelligent et redoutablement dangereux, car il est prêt à ne reculer devant rien afin d’assouvir sa soif de pouvoir. Chacun des autres personnages du show est alors un pion sur l’immense échiquier qu’il entend contrôler. A coup de manipulations et de mensonges, il se fraye lentement un chemin jusqu’au somment de la pyramide, en n’hésitant pas à faire tomber ceux qui le ralentissent dans sa progression. Au final, Underwood n’est véritablement honnête que lorsqu’il s’adresse à la caméra et révèle au spectateur ce qu’il a derrière la tête.

Un casting de premier choix

Une histoire de character

La politique n’est que la toile de fond de ce show. Frank en est le personnage central mais il est entouré d’une foule de personnages tout aussi intéressants que lui. Son épouse, Claire (Robin Wright), est une femme à l’apparence froide pourtant capable d’être d’une douceur relativement surprenante. Elle aime profondément son mari et constitue son alliée la plus dévouée. Le couple est sur la même longueur d’onde et leur force de volonté respective ne serait rien sans le soutien qu’ils s’apportent l’un l’autre.

En marge de cela, il y a Zoé Barnes (Kate Mara), jeune journaliste tout aussi ambitieuse et sans scrupules, que Frank parvient à manipuler à sa guise. Dans ce tableau de personnages plus calculateur les uns que les autres, Peter Russo (Corey Stoll) est finalement le protagoniste le plus humain du show, avec ses doutes et faiblesses qui font toutes la différences entre lui et les êtres aux cœurs de glace qui l’entourent.

Peter Russo

Un format à part

Plusieurs éléments font d’House of Cards une série qui n’en a pas l’air. La présence de Kevin Spacey et Robin Wright au casting donne par exemple à la série des accents de film. Avoir un cinéaste comme David Fincher à sa barre ajoute également à cet effet.  La réalisation aux petits oignons de Fincher (et des autres réalisateurs qui ont suivi son cahier des charges) ne fait que renforcer cet aspect cinématographique que le show cultive dans le moindre de ses plans.

En parallèle, en franchissant le quatrième mur, la série a des airs de drame théâtral. Ce n’est pas comme si le personnage principal nous donnait son avis en voix off dans un style à la Dexter. Ici, Frank nous regarde dans les yeux quand il nous parle. De part sa construction, et même sa diffusion, House of Cards est une oeuvre à part. En mettant à disposition la saison entière sur son site le même jour, Netflix a donné à la série un côté film à rallonge (que l’on peut choisir de visionner d’une traite ou à son rythme). En sommes, House of Cards est en marge des autres séries, tant son format semble se distinguer de ce qu’on l’on voit habituellement sur le petit écran.

Une série accrocheuse et envoûtante

Kevin Spacey, impeccable dans son rôle

House of Cards est une série centrée sur ces personnages dans laquelle la politique n’est qu’un prétexte pour mettre en scène la conquête d’un pouvoir toujours plus grand. Kevin Spacey campe un personnage redoutable prêt à tout pour atteindre son but et nous livre une performance d’une extrême justesse. Les traits froids de Robin Wright soulignent quant à eux la capacité de l’actrice à nous faire le même effet qu’un glaçon tout en donnant l’impression d’une immense douceur. Kate Mara est incisive dans un rôle certes parfois un peu plat et agaçant, mais qui la met tout de même bien plus en valeur que celui qu’elle tenait dans American Horror Story.

Le seule reproche que l’on peut vraiment faire à cette saison est peut-être d’avoir pris trop de temps à se mettre en place et véritablement enclencher son action. Au final, la fin semble précipitée et tout s’accélère dans les derniers chapitres alors que plus de la moitié de la saison avançait plutôt au ralenti.

A la fin de cette première saison, le château de cartes bâti tout au long des 13 épisodes est des plus instables mais il n’en reste pas moins qu’House of Cards une oeuvre prenante et captivante qui rend le spectateur curieux de savoir ce qu’il se passera dans la saison 2.

 

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